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French Tech : ses forces et faiblesses selon 4 dirigeants de PME

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La French Tech, tout le monde en parle. Mais quelles sont véritablement ses forces et faiblesses ? Les dirigeants d'AB Tasty, Sparklane, Care Labs et AwoX témoignent.

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"Bpifrance Le Hub aide à décrocher des contrats"

Avec trois Pass French Tech consécutifs, AB Tasty, éditeur de solutions de testing, confirme son hypercroissance (plus de 100 % depuis trois ans) et ambitionne de devenir un acteur mondial. Pour la start-up, le Pass French Tech a véritablement joué son rôle d'accélérateur. "Au-delà de la visibilité, ce dispositif nous a offert un accès prioritaire à Bpifrance et à la Coface, ce qui nous a permis d'obtenir plus rapidement un financement", affirme Alix de Sagazan, sa présidente.

Le Pass ouvre automatiquement accès à Bpifrance Le Hub. Et la dirigeante s'en félicite : "Grâce à Bpifrance Le Hub, nous avons pu nouer des contacts avec des grands groupes et décrocher des contrats." La PME vient de lever sans difficulté 16 millions d'euros - auprès de Korelya Capital, Partech Ventures, XAnge Private Equity et Omnes Capital - au printemps, pour se développer sur le sol américain. "Ce n'est pas la levée la plus difficile, car nous avons fait appel à des investisseurs qui nous connaissent. Et parce que nous avons exécuté le plan que nous leur avions présenté lors de la levée précédente [5 millions d'euros en 2016, NDLR]", commente-t-elle.

Aujourd'hui, pour gérer leur hypercroissance, Alix de Sagazan et son associé Rémi Aubert, dg qui dirige les opérations aux États-Unis, font appel à des coachs. "Nous devons définir les valeurs de l'entreprise, inspirer les équipes, les impliquer, et aligner leurs responsabilités sur des objectifs mesurables et trackés. Nous avons aussi besoin d'échange et de soutien dans ce domaine car on ne s'invente pas CEO !", conclut-elle.

AB Tasty
Activité : Éditeur de solutions de testing, de personnalisation et réengagement de parcours client en ligne
Ville : Paris (IIIe)
Dirigeants : Alix de Sagazan, présidente, 34 ans et Rémi Aubert, dg, 35 ans
Création : 2010
Effectif : 130 salariés
CA : NC

"L'écosystème de la French Rech est bénéfique pour toues les start-up"

Frédéric Pichard, dirigeant de la start-up Sparklane créée en 2009, qui a reçu le soutien de Bpifrance lors de son démarrage et qui participe aux événements organisés à Londres par Business France, estime que la marque French Tech fonctionne. Et que le réseau est porteur.

Pour lui, l'écosystème est bénéfique pour toutes les start-up. Mais, au-delà, pour avancer, l'entreprise a besoin de se doter de profils premium. À commencer par un CTO, un directeur des ventes, puis un daf et un directeur marketing. "Avant d'accélérer, une start-up a besoin de trouver son "go-to-market" et de s'affirmer comme un acteur majeur de son marché. Nous sommes dans cette phase et nous devons recruter des profils seniors à tous les postes-clés de l'entreprise pour cibler l'international", explique Frédéric Pichard.

C'est pourquoi il a bouclé une levée de fonds de 4 millions d'euros en début d'année, réalisée auprès de deux fonds, XAnge et Entrepreneur Venture. Le but : structurer et muscler sa R&D et son équipe commerciale. "Les seniors ayant de l'expérience à l'étranger sont chers. Nous projetons donc de réaliser un nouveau tour de table d'ici 12 à 18 mois afin d'organiser l'activité à l'international en recrutant un patron dans chaque pays", ajoute-t-il. Pour ce dirigeant, il est important, à chaque étape, de démontrer que l'entreprise est capable de progresser. "Le plus important n'est pas le montant de la levée de fonds, car il est possible d'en réaliser plusieurs successivement, surtout dans notre secteur, en B to B. En effet, le marché est plus lent qu'en B to C et moins viral", précise-t-il.

Sparklane

Activité : Éditeur de solution SaaS de "sales intelligence" (aide à la prospection commerciale basée sur l'intelligence artificielle)
Ville : Nantes (Loire-Atlantique)
Dirigeant : Frédéric Pichard, p-dg, 45 ans
Année de création : 2009
Effectif : 50 salariés
CA : NC

"Il faut aller au-delà de la French Tech"

Dans le secteur de l'e-santé, la croissance de Care Labs, solution de monétique et de tiers payant, s'accélérerait si l'innovation pouvait être testée. Pour y parvenir, son dirigeant, Vincent Daffourd, propose notamment un cadre réglementaire allégé. "Après avoir créé la French Tech pour promouvoir l'excellence de l'innovation française en Europe et à l'international, il faut aller au-delà et adopter une initiative permettant d'éprouver l'innovation sur un territoire donné, avec un cadre réglementaire allégé pour un temps déterminé. On obtiendrait un meilleur retour d'expérience et, ainsi, on encouragerait l'innovation des pépites françaises !", déclare Vincent Daffourd, président et fondateur de Care Labs.

Selon lui, Montpellier, qui fait figure de capitale santé en France, compte tenu de la qualité de son université et du projet impulsé par Montpellier Méditerranée Métropole, serait le territoire idéal pour ce genre d'expérimentation. "Avec cette volonté politique de faire de la France une "Start-up Nation", l'accompagnement des start-up ayant passé le cap de l'incubateur devrait s'améliorer et, par conséquent, leur activité économique s'accélérer en facilitant, notamment, les relations avec leurs clients et prospects", conclut le dirigeant.

Care Labs

Activité : solution monétique et tiers payant
Ville : Montpellier (Hérault)
Dirigeant : Vincent Daffourd, CEO, 37 ans
Année de création : 2014
Effectif : 28 salariés
CA : NC

"L'accompagnement de la French Tech est important"

"Nous faisons partie de la poignée de start-up réalisant un CA supérieur à 10 millions d'euros, dont 50 % à l'international", s'enorgueillit Alain Molinié, p-dg d'AwoX, spécialiste d'objets hybrides et connectés dédiés au Smart Home. Et, pour lui, la French Tech est un atout : "Elle nous met en avant, Bpifrance nous aide quasiment tous les ans sur le financement de l'innovation, la Coface nous soutient à l'export, nous avons bénéficié du travail effectué par la technopole de Montpellier, bref l'accompagnement est important", témoigne le dirigeant.

Pour la deuxième fois, AwoX intègre le programme Pass French Tech, dont l'entreprise était sortie l'année dernière, faute de croissance suffisante. "À notre niveau, il devient plus difficile d'être en hypercroissance", glisse-t-il. AwoX a levé 20 millions d'euros lors de son entrée en Bourse en 2014. "Un passage obligé pour financer la technologie sans être adossé à un acteur étranger", commente le p-dg. L'objectif d'Alain Molinié est de garder les rênes d'une entreprise qu'il veut industrielle et rayonnante à l'international. Pour lui, "Euronext est un superbe outil qui permet de prendre le relais et de créer une dynamique positive. Car peu d'entreprises sont capables de racheter les parts des investisseurs financiers initiaux par leur seul cash-flow".

AwoX

Activité : pure player d'objets hybrides et connectés dédiés au Smart Home
Ville : Montpellier (Hérault)
Dirigeant : Alain Molinié, 52 ans, p-dg
Année de création : 2003
Effectif : 75 salariés
CA 2016 : 10,37 M€

Véronique Méot

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