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Speed-to-market est la nouvelle monnaie du retail

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Le monde bouge à toute vitesse et les retailers doivent prendre le train en marche s'ils ne veulent pas rester à quai et réduire les délais devient une priorité. C'était le mot d'ordre de cette édition de la NRF, où l'accent était mis, non plus sur le time-to-market mais sur le speed-to-market.

Quelques petites innovations détectées sur l'innovation lab montrent bien cette accélération des échanges. Citons Digimarc, qui a fait la démonstration de la technologie du watermarking, qui permet un passage accéléré en caisse grâce à l’impression de gencodes invisibles sur toutes les faces du produit. Il est possible de scanner 25 articles en 15 secondes, soit 10 de plus qu’avec des codes-barres classiques. La tendance au shopping sans caisse traduit cette même réalité. A la NRF, nous avons notamment vu les solutions d'encaissement directement sur la tablette du robot Pepper mis au point par Ingenico ainsi que le caddie intelligent Das qui affiche en temps réel sur un écran le contenu du « panier consommateur » et calcule automatiquement l’addition…

 

Les robots sont aussi de la partie. Livraison du dernier kilomètre dans le cas du robot de livraison autonome Starship Technologies, qui apporte les articles à domicile. Son casier peut amener du sec, du frais, du liquide… Une centaine de ces machines sont déjà en circulation, notamment à Londres et à Hambourg. Le delivery est un créneau qui intéresse au plus haut point les distributeurs : d'ailleurs, lors de la remise de son rapport à la NRF, Deloitte a bien précisé qu'il ne se passait pas un jour sans qu'un distributeur ne s'allie avec un prestataire de livraison à domicile, le plus connu étant Instacart.

Les solutions en entrepôt sont aussi légion : en effet, les solutions de robotisation de la logistique progressent à grande vitesse depuis que les géants du web en ont fait leur cheval de bataille. La baisse de coût et la maturité des solutions robotiques plus flexibles que la mécanisation traditionnelle sont telles que le point de bascule pour déclencher à une large diffusion des robots en entrepôts se rapproche.

L'innovation repérée sur le salon ? Celle des petits robots Locus d'aide à la préparation en entrepôt, qui simplifient la vie des collaborateurs… Avec une capacité de transport de charge importante : 100 kilos ! Un autre stand a impressionné les visiteurs, celui de la start-up RightHand Robotics, qui a créé un bras robotique pour le « pick and place ». Equipé de caméras et doté d’algorithmes de machine learning et de vision par ordinateur, il est capable de reconnaître les formes et les tailles, ce qui lui permet de savoir comment attraper chaque produit.

 

En magasin aussi les robots ont la cote. Zoom sur la start-up américaine Bossanova qui a levé 40 millions de dollars. Son robot scanne les rayons et envoie un rapport directement aux collaborateurs pour traiter les anomalies. Il est rapide : 5 fois plus que l'homme ! Ce qui a séduit Walmart, qui l'a déployé dans une cinquantaine de magasins. En attendant sa prochaine évolution : le robot devrait en effet réaliser les inventaires magasins dans le futur. Dans le même genre, on peut aussi citer le robot Cosy qui se promène en rayon, scanne les étagères et détecte les trous. Son rapport aide les employés en magasin à aller plus vite dans le réapprovisionnement.

 

Pour autant, certains retailers restent réfractaires à ces bipèdes électroniques, arguant qu'il faut des allées très standardisées et un facing au cordeau pour que la machine fasse correctement son travail. Ils préfèrent lorgner du côté des solutions d'étiquettes électroniques. Impossible sur ce créneau de louper le stand immense du français SES Imagotag, spécialiste des étiquettes électroniques, qui a fait une référence de sa solution de détection automatique des ruptures de stock. Pratique, celle-ci permet de connaître avec précision et à chaque instant l’état des stocks et des rayons.

 

On le voit, tout est désormais régi par la vitesse d'exécution. Nous avons même entendu dans les allées du salon que la vitesse l'emporterait sur les économies de coûts dans la chaîne d'approvisionnement. Il n'empêche : les gains de productivité restent stratégiques. Ce que confirme à la NRF l'enseigne Monoprix qui a expliqué avoir opté pour l’automatisation de ses plates-formes logistiques avec l’anglais Ocado. De la même manière, il est rappelé le gros chantier en cours du ship-from-store, qui consiste à faire de chaque magasin un entrepôt au service de la livraison. Là encore, dans un souci de répondre le plus rapidement possible aux besoins du client.

 

Si les fondamentaux du commerce comme la logistique se réinventent, on observe aussi à la NRF l'arrivée rapide des nouvelles technologies comme l’IA et les dispositifs intelligents à commande vocale. Dans ce contexte, c'est Walmart, qui donne le La. Il phosphore en permanence ! Pour preuve, à chaque fois ou presque que nous discutions avec une start-up de son innovation retail, elle expliquait mener un test avec Walmart. C'est d'ailleurs lui qui domine le classement Deloitte des distributeurs mondiaux en matière de chiffre d'affaires. « Partout dans le monde, les gens veulent économiser de l'argent et veulent gagner du temps », a expliqué Doug McMillon, de Walmart, lors de son discours au Big Show de New York, ajoutant que la technologie est le moteur de ces améliorations. Cqfd.