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Claire Bretton, cofondatrice d'Underdog : "Notre vocation est d'encourager la création d'une filière de reconditionnement"

Publié par Lisa Henry le - mis à jour à

Claire Bretton, cofondatrice d'Underdog

Depuis sa création en 2023, l'e-commerçant de gros électroménager reconditionné, Underdog, connaît un succès grandissant. Forte de son expérience chez Veepee, où elle a déployé l'offre de seconde main Recycled, sa fondatrice Claire Bretton raconte les particularités de cette filière de reconditionnement 100 % française.

Quelle est la genèse du projet Underdog ?

Avec mes associées, Laura Chavigny et Léa de Fierkowsky, nous avons découvert deux chiffres qui nous ont interpellés. Le premier, c'est qu'il y a 10 millions d'appareils de gros électroménager qui, chaque année en France, finissent à la poubelle. Parmi ces lave-linges, lave-vaisselles ou encore frigos, seuls 3 % sont reconditionnés.

Face à ce gaspillage, tant sur le plan écologique qu'économique, nous voulions changer les choses et ainsi pousser la part du reconditionnement sur le marché du gros électroménager.

Pour la création d'Underdog, comment vous êtes-vous nourri de votre expérience chez VeePee ?

J'ai créé Recycled, l'offre de seconde main de Veepee, en 2020. Comme il s'agissait de mes premiers pas dans l'économie circulaire, j'ai beaucoup appris sur comment industrialiser des modèles vertueux. Au sein de cette offre de textile d'occasion, nous recevions les produits puis on les triait, lavait, séchait, et prenait en photo avant de les revendre. C'est ce travail qui m'a enseigné les spécificités de la "reverse logistic", que j'applique aujourd'hui à Underdog.

En plus de m'apprendre le reconditionnement d'un point de vue technique, cette expérience m'a permis de découvrir le secteur. C'est en l'observant de près que j'ai repéré la naissance de la demande en gros électroménager reconditionné, qui intervenait après l'émergence de la seconde main du textile et des smartphones.

Pourquoi vous être concentrée uniquement sur les produits de "gros" électroménager ?

Si nous avons fait ce choix, c'est parce qu'il s'agit des produits les plus souvent jetés. En effet, leur poids représente un obstacle à leur reconditionnement. Nous prévoyons donc de continuer de nous concentrer sur ces équipements car il y a entre 15 et 16 millions d'appareils neufs vendus chaque année. Ainsi, il est plus facile de trouver une rentabilité économique sur le gros électroménager reconditionné que sur le petit.

En quoi une filière française de reconditionnement est-elle importante ?

Une filière française est primordiale pour deux raisons. La première c'est l'impact. En tant qu'entreprise à mission, notre vocation est d'encourager la création d'une filière de reconditionnement de gros électroménagers en France. Cela implique de favoriser la récupération de produits défectueux, poussant les consommateurs à moins jeter, mais aussi la création d'un outil industriel réplicable et rentable, qui permettra dans le futur de réduire encore le nombre de produits jetés. C'est ce cercle vertueux qui rend la relocalisation intrinsèque à notre ADN.

Ensuite, économiquement, cela a bien plus de sens. Comme nous travaillons avec des produits lourds à transporter, sourcer à Mulhouse, réparer à Nantes et vendre à Marseille est déjà compliqué. Il serait donc inconcevable de sourcer ou reconditionner à l'étranger.

Aujourd'hui, quelle est votre capacité industrielle ?

Nous reconditionnons 600 produits par mois et enregistrons une forte croissance mensuelle. Notre objectif est d'atteindre les 1 500 d'ici à la fin de l'année. En ce qui concerne notre chiffre d'affaires, depuis notre création en avril 2023 nous l'avons multiplié par 10. Si notre modèle industriel est rentable, nos investissements nous empêchent, à l'heure, de réaliser des bénéfices.

Sur votre site, vous mettez en avant la transparence, comment cela se traduit dans votre activité ?

La transparence est l'une de nos valeurs cardinales, nous la retrouvons dans chaque étape du reconditionnement. Par exemple, nous mettons l'accent sur les fiches techniques, afin que nos clients aient un maximum d'informations sur l'état du produit et ses défauts esthétiques. Même logique avec les photos, nous sommes le seul reconditionneur à utiliser un véritable studio, afin de "capturer" les appareils que nous vendons sous tous leurs angles et en haute définition. Ainsi, les clients peuvent zoomer et observer chaque détail avant leurs achats. Pour ce qui est du service client, il est entièrement géré en interne.

Quelles sont les spécificités de la relation client quand on vend du reconditionné ?

Après la transparence, il y a la confiance. C'est pourquoi nous avons beaucoup investi dans la qualité de notre reconditionnement. Les clients sont encore perplexes face au reconditionné car ils ont plus l'habitude de l'occasion, souvent vendue en peer-to-peer et sans contrôle.

De plus, au sein même du secteur du reconditionné il existe des disparités de qualité. Pour créer cette confiance chez nos clients, nous prenons le pari de réparer la panne des produits que l'on reçoit, mais surtout de remplacer les pièces d'usure, ce qui nous permet de proposer une garantie de deux ans.

La confiance intervient donc après l'acte d'achat, mais avant, comment recrute-t-on des clients ?

Je pense que tout repose sur la proposition de valeur. Notre pari, c'est que les consommateurs qui vont passer au reconditionnement le feront parce que la qualité de nos produits est très proche de celle du neuf, mais aussi car nous avons une gamme aussi large que celle des e-commerçants d'électroménager traditionnels. En effet, avec notre catalogue de 700 produits, nos clients trouvent toujours un appareil qui correspond à leurs besoins.

Il en va de même pour le niveau de service. Nous venons livrer et installer le produit dans la pièce choisie par le client, partout en France. Tout cela, nous le proposons pour des produits en moyenne 30 % moins chers que s'ils étaient neufs. De quoi convaincre les consommateurs encore frileux à l'idée d'acheter du reconditionné.

Des projets ?

En 2024, nous nous concentrons sur l'agrandissement de notre entrepôt de Nantes. L'année prochaine nous chercherons à dupliquer le modèle dans plusieurs villes en France.

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    La Fourchette fête ses 10 ans et lance l'offre Insider

    Publié par Martine Fuxa le | Mis à jour le

    Avec le lancement de l'offre Insider, La Fourchette se veut le partenaire de la gastronomie française et devient un acteur incontournable du lead management pour le secteur de la restauration.

    Créée en 2007, la Fourchette fête cette année ses 10 ans. Lors de son rapprochement en 2014 avec le géant Trip Advisor, le site entre dans une dynamique de développement à l'international. Fort de nouveaux moyens, pas moins de 9 pays sont en effet ouverts entre 2014 et 2017, " à partir de rien ou en rachetant des acteurs locaux ", précise Mathieu Bagur, le directeur France, Belgique & Suisse de La Fourchette.

    Selon lui, la proposition de valeur de la plateforme vise trois objectifs : Primo, guider le consommateur dans sa recherche de restaurants. À noter, 2/3 des réservations se font sur l'application qui recense au total 40 000 restaurants dans le monde, 12 000 en France et 5 000 à Paris.

    Deuxio: permettre aux consommateurs de réserver en trois clics, 24H/24 et 7J/7. Une promesse importante puisque, sur la plateforme, selon Mathieu Bagur, " 2/3 des réservations se font en dehors des heures d'ouverture des restaurants ". Tertio, La Fourchette offre la possibilité d'avoir accès à des offres exclusives " crées par les restaurateurs, principalement des chefs étoilés, qui réalisent pour l'occasion des menus spéciaux ", ajoute-t-il.

    Business modèle constant

    La Fourchette s'affiche donc comme une entreprise technologique et de services, qui visent à accompagner dans un lien de partenariat fort, le secteur de la restauration. " Un métier de frais fixes ou le " no show ", c'est-à-dire les annulations intempestives de dernières minutes restent un sérieux problème pour la profession ", explique Mathieu Bagur. Pour réduire ce phénomène, La Fourchette propose en amont un ensemble d'actions menées main dans la main avec le restaurateur. La plateforme reconnaît par exemple les clients coutumiers des annulations et les identifient pour concentrer les actions sur ces clients à risque (e-mails de relance automatique, demande de re-confirmation, etc.). " Nous sommes à 4% de "no show" sur la plateforme de La Fourchette contre 20% environ sur le marché de la restauration ", souligne Mathieu Bagur.

    Quant au business model, " il est le même depuis 10 ans ", note le dirigeant. Une commission de 2 euros par couvert est prélevée auprès du restaurateur quelque soit le ticket moyen du repas. Ensuite, l'accès au logiciel est gratuit pour le restaurateur et devient payant dans sa version premium laquelle offre des outils de marketing direct et un éventail de services associés sur abonnement (ticket moyen de 50 euros par mois). A noter enfin la totale liberté dont jouissent les restaurateurs qui peuvent résilier leur partenariat et sont libres de proposer le nombre de tables qu'ils souhaitent à la plateforme.

    Lancement de l'offre "Insider"

    Dernière actualité pour le site, le lancement le 26 avril 2017, d'une nouvelle entrée baptisée Insider. Ce lancement marque une étape dans l'image de marque que veut développer la plateforme : toujours axée sur la restauration quotidienne et de bistrot mais également partenaire des plus prestigieux établissements. La sélection Insider est faite par curation des guides, sites et blogs référents dans le domaine de la gastronomie, enrichie du système de notation de la plateforme (15 millions d'avis répertoriés). "Les établissements les mieux notés seront regroupés sous l'entrée Insider ", explique Mathieu Bagur. L'offre lancée au niveau national sera déployée avant l'été à l'international. " Les restaurants étoilés sont difficiles à réserver et passer par La Fourchette permettra non seulement de consulter la fiche d'identité du restaurant et d'avoir une mine d'informations sur l'établissement mais aussi d'être alerté quand une table se libère dans ces établissements qui affichent la plupart du temps complet ", ajoute le dirigeant. Une fonctionnalité particulièrement utile pour les voyageurs étrangers de passage en France.

    Parmi les autres innovations programmées, de nouvelles fonctionnalités de paiements " in app " sont à l'étude. Aujourd'hui, La Fourchette compte 750 salariés dont plus d'une centaine de développeurs. Le site, rentable, mais discret sur ces résultats prévoit l'embauche de 150 personnes d'ici un an.

    En chiffres :

    750 salariés

    50% de croissance annuelle sur ces 12 pays

    500 nouveaux restaurants par mois sur la plateforme en France

    Principal concurrent : Open Table de PriceLine

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