"Osez l'IA", Mike Hadjadj ambassadeur pour le Commerce
Publié par Elsa Guerin le | Mis à jour le
Le 1er juillet, le gouvernement a lancé son plan "Osez l'IA " : une enveloppe de 200 M d'euros pour sensibiliser, former, financer et accompagner les entreprises d'ici 2030 sur leurs usages de l'IA. Explications avec Mike Hadjadj, fondateur du réseau d'experts "I love retail" et co-initiateur de la Retail Tech, nommé ambassadeur d'"Osez l'IA" pour le secteur du Commerce.
"Nous avons les cerveaux, mais pas la culture. Nous avons les compétences, mais pas encore les usages" a expliqué Clara Chappaz, ministre déléguée à l'Intelligence Artificielle et au Numérique, lors du lancement du plan "Osez l'IA". En effet, selon Bpifrance, seuls 8 % des TPE et 13 % des PME utilisent une solution d'IA. L'ambition du gouvernement est de porter ce taux respectivement à 50 % et 80 % d'ici 2030.
Retail & IA : le défi des PME et ETI
Mike Hadjadj, nommé ambassadeur pour le Commerce du plan "Osez l'IA", rappelle l'importance que le commerce fasse partie intégrante de ce programme :
"Le commerce représente actuellement presque 3,5 millions d'emplois en France et embrasse 68 millions d'acteurs. Et si, jusqu'à présent, les grandes enseignes ont formé quelques fonctions, quelques membres de la direction, notre mission est bien de former l'ensemble des acteurs du retail, en accord avec l'ambition portée par la ministre de former 15 millions de professionnels d'ici 2030."
L'une des missions importantes pour Mike Hadjadj consistera à pallier le décalage actuel en matière d'adoption de l'IA entre les grandes et les petites / moyennes entreprises. "Les petites entreprises souffrent d'un manque de ressources humaines pour piloter l'IA. C'est souvent aux dirigeants eux-mêmes de s'emparer de l'IA, mais ils manquent de temps pour le faire. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui pensent que cela coûtera cher. Ce qui est faux. Mon rôle est aussi de démontrer qu'il existe à leur portée des solutions qui peuvent les aider à gérer les stocks, analyser les ventes, faire du marketing personnalisé..." explique-t-il.
Changer de regard
Sensibiliser et former sont les deux premiers piliers du plan. Pour ce faire, le gouvernement prévoit d'ouvrir une académie IA en fin d'année 2025, qui comprendra des formations et des tutoriels sur l'IA, adaptés à chaque type d'entreprise cible (TPE, PME, grands groupes...).
Pour Mike Hadjadj, le premier impératif est de permettre aux collaborateurs de changer de regard :
"Il ne faut plus avoir peur de l'IA comme si elle allait encore remplacer l'humain. Il est indispensable de montrer à quel point elle peut être bénéfique et améliorer le travail des collaborateurs."
Par exemple, chez Auchan ou Monoprix, elle permet déjà de gagner un temps précieux. "En magasin, les métiers sont très polyvalents ; l'idée est que le personnel puisse avoir moins de tâches fastidieuses et passer davantage de temps avec les clients. Picard fait partie des marques préférées des Français, notamment grâce à cette présence humaine dans les rayons." démontre-t-il.
Accélérer l'innovation et connecter l'écosystème
Enfin, le troisième pilier : financer et connecter. L'objectif de Mike Hadjadj sur ce sujet apparaît très clair : "Montrer que des projets peuvent voir le jour plus rapidement si on les aide. Les start-ups françaises n'ont pas à rougir face à leurs homologues américaines ou asiatiques, elles font preuve d'une créativité exceptionnelle. Ce qu'il faut, c'est aller plus vite pour les connecter aux retailers."
L'impulsion apportée par le gouvernement pour dynamiser les investissements semble aller dans le sens de l'expert. Ce dernier rappelle également que "les attentes en matière d'IA des patrons de l'innovation au sein du retail sont réelles. À nous de leur montrer que les solutions existent. Côté start-ups, à nous de les aider à passer à l'échelle plus rapidement." Mike Hadjadj précise qu'au sein de la mission, il existe des ambassadeurs locaux pour être davantage proches de certains besoins terrain.
Cinq ans donc pour "Ose (r) l'IA" dans le commerce. Mike Hadjadj souligne l'importance de cette mission pour la France car "nous sommes tous consommateurs, tous clients des enseignes et des marques, et tous au contact de leurs collaborateurs au quotidien."