Intersport lance une prime vélo pour contrer la fin des aides d'État
Publié par Jérôme Pouponnot le - mis à jour à
Alors que les Français plébiscitent le vélo pour ses vertus écologiques et économiques, son coût freine encore l'achat. Pour y remédier, Intersport lance une prime vélo, offrant 10% de réduction sur sa gamme Nakamura. Objectif : rendre la mobilité douce plus accessible et stimuler l'adoption d'un mode de transport durable.
Une nouvelle étude OpinionWay réalisée pour Intersport révèle un paradoxe français : alors que 83 % des Français perçoivent le vélo comme un symbole de liberté et 84 % comme un geste écologique fort comparé à la voiture, son adoption reste freinée par des considérations économiques majeures. En réponse, Intersport annonce une prime de soutien à la mobilité douce pour faire face à la suppression des aides de l'État.
L'enquête, menée du 16 au 19 mai 2025 auprès de 1 041 Français représentatifs, démontre que le prix constitue le premier obstacle à l'achat d'un vélo pour 37 % de la population, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Ce frein économique devance largement la difficulté à trouver un lieu sécurisé pour le stockage (19 %) ou la complexité du choix du modèle adapté (14 %).
Une réponse commerciale à la fin des subventions publiques
Face à la suppression des aides de l'État, Intersport, leader français de la distribution d'articles de sport avec 938 magasins et 11,8 millions de clients fidèles, a donc décidé de prendre le relais. L'enseigne déploie une "prime vélo" valable jusqu'au 14 septembre 2025, se traduisant par une réduction de 10 % sur l'ensemble des vélos de la marque Nakamura.
L'objectif est triple : redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs, encourager l'adoption d'une mobilité durable et favoriser la pratique sportive. Un timing stratégique puisque 43 % des personnes interrogées affirment qu'une aide financière représenterait un facteur décisif dans leur décision d'achat, tandis que 44 % seraient sensibles à une offre promotionnelle.
Un marché porteur mais socialement clivé
L'étude révèle que 42 % des Français perçoivent le vélo comme le mode de transport de demain, particulièrement les 25-34 ans qui sont unanimes (97 %) sur son caractère écologique. Cependant, 76 % des Français considèrent l'adoption du vélo comme une réponse aux contraintes économiques actuelles, mais plus de la moitié (56 %) constate parallèlement que cette pratique reste réservée à certains publics en raison de son coût.
Cette perception est encore plus marquée chez les catégories socioprofessionnelles supérieures, qui appuient cette vision à 83 % et 69 % respectivement. Le vélo apparaît ainsi comme un produit aspirationnel mais socialement clivant.
Le "made in France" comme argument de vente
Au-delà du prix, l'origine de fabrication émerge comme un critère d'achat déterminant : 31 % des Français déclarent qu'un vélo fabriqué en France suscite davantage d'intérêt, proportion qui atteint 40 % en zones urbaines. Cet impact dépasse largement celui du style du produit (18 %) ou du conseil personnalisé (14 %).
Cette préférence s'explique par une double logique : engagement citoyen et écologique (75 %) et perception d'une meilleure qualité/durée de vie (71 %). Un atout pour Intersport qui possède la Manufacture Française du Cycle (MFC), premier assembleur de cycles en France avec un chiffre d'affaires de 196 millions d'euros en 2024.
Malgré l'engouement théorique, la pratique du "vélotaf" progresse timidement. Si 49 % des actifs français considèrent le vélo adapté aux trajets domicile-travail, seuls 16 % le pratiquent occasionnellement. Un tiers (36 %) estime qu'il pourrait devenir concret si les infrastructures étaient plus développées. Les villes moyennes semblent plus adaptées à une circulation 100 % vélo : Nantes (58 %), Bordeaux (57 %) et Lille (55 %) obtiennent des scores supérieurs à Paris (45 %) ou Marseille (41 %).
"Les Français sont prêts à enfourcher leur vélo, conscients de ses multiples bénéfices pour eux et pour la planète", déclare Nicolas Fanias Claret, Directeur de l'Offre chez Intersport. "Pour démocratiser davantage cette pratique essentielle, il faut lever les freins économiques."