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[Tribune] Entreprises en région: le digital pour recréer du lien

Publié par Benoît Chatelier (Askeet) le | Mis à jour le

Les réseaux digitaux permettent aux e-commerçants implantés hors de la région parisienne de pallier le manque de structures physiques.

Selon une enquête Bpifrance Le Lab, 45% des entrepreneurs se disent peu ou mal entourés au moment de créer ou développer leur entreprise, et ce, alors même que l'entrepreneuriat a le vent en poupe en France (la création d'entreprises a bondi de près de 40% en 10 ans d'après l'Insee). Plus surprenant encore, cette tendance est particulièrement mal orientée, puisque d'après la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), dans une étude publiée le 19 juin 2019, si 60% des créateurs se disaient bien accompagnés en 2006, ils n'étaient plus que 41% en 2014. D'où vient ce mal qui guette le dirigeant d'entreprise français? Est-il si isolé, et à l'heure du digital et de l'hyperconnection? Ce sentiment est-il le même que l'on soit à Paris ou en province?

Des réseaux à Paris et -dans une moindre mesure- en région

Plusieurs réseaux se sont créés au fil du temps pour permettre aux entrepreneurs de s'entourer. D'abord installés à Paris, ils s'étendent progressivement sur l'ensemble du territoire. Toutefois, difficile de nier une différence de traitement entre les dirigeants parisiens et provinciaux. Si l'offre est aujourd'hui pléthorique sur Paris (French tech, Croissance plus, Agora Clubs, Medef, French Tech, Le Galion, France Digitale...), elle reste plus limitée en région, particulièrement concernant les réseaux dits "thématiques". On pense notamment à quelques réseaux particulièrement actifs en Province, à l'image du CJD, (Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprise), créé en 1938, fort de 17 antennes régionales et de 118 sections locales, utiles aux créateurs d'entreprises pour se former et innover.

À Lille, Le Réseau Entreprendre, implanté dans 10 pays, disposent d'une cinquantaine d'antennes locales en France, utiles aux créateurs d'entreprise dans toutes les étapes de leur parcours. Toujours en Province, nombre d'incubateurs et d'accélérateurs sont d'ores et déjà implantés. Né à Lyon et Bordeaux et implanté dans quatre autres villes (Nantes, Lyon, Rennes et Strasbourg), 1Kubator se revendique comme "le premier réseau d'innovation de France" et envisage le développement d'incubateurs et de programmes d'incubation thématiques.

Le digital pour mettre tout le monde sur un pied d'égalité?

Si les réseaux "physiques" investissent les territoires, c'est surtout l'avènement des réseaux sociaux qui a permis de rebattre les cartes. Les créateurs d'entreprises, parisiens ou provinciaux, sont tous à quelques clics de pouvoir élargir leur cercle de contacts au-delà des frontières géographiques. Il existe ainsi de nombreux groupes sur le réseau social professionnel LinkedIn Même le plus généraliste des réseaux sociaux, Facebook, permet de faire des rencontres professionnelles et rejoindre des groupes comme French Startups pour échanger sur leur parcours d'entrepreneur et partager astuces, bons plans et bonnes pratiques.

Toujours dans l'univers digital, les entreprises et notamment les start-up, peuvent également compter sur des services de messageries professionnelles tels que Slack, où s'installent progressivement des collectifs "métier", à l'image du groupe d'office managers dédié aux initiatives RH.

"It's not what you know, it's who you know!"

Ce fameux adage anglo-saxon a encore de beaux jours devant lui! À l'heure de "l'infobésité", du "content marketing" et des moteurs de recherche omnipotents, les réseaux sont perçus comme un moyen efficace de faire le tri dans la masse d'information disponible, partager les idées et mettre à profit l'expérience de ses pairs pour gagner du temps dans la course au développement de son entreprise.

Avoir accès à ces "pairs" devient donc un enjeu de croissance pour les entreprises. Et le digital faisant tomber toutes les frontières, le chef d'entreprise -qu'il soit en région ou dans une grande métropole- n'a plus aucune excuse. Pour accéder à une bonne pratique, trouver le bon logiciel ou le bon prestataire, les options se multiplient. Nouvel enjeu toutefois pour ces entrepreneurs: accéder à des informations pertinentes, non biaisées par la publicité.

Le véritable intérêt du réseau aujourd'hui est de pouvoir se connecter à ses semblables, ceux qui sont confrontés à des problématiques proches des siennes, qui trouvent des solutions et sont heureux d'échanger sur ces bonnes pratiques. C'est sur ce terrain de la pertinence et de l'objectivité que se joue actuellement l'avenir des réseaux, et que se développe une nouvelle génération de plateforme, pour nous permettre d'y voir toujours plus clair et de faire les bons choix. Pour le plus grand bonheur de nos entreprises... et de nos régions!

L'auteur

Diplômé de l'Essec en 2000, Benoît Chatelier est fondateur d'Askeet, une plateforme communautaire reliant entreprises et prestataires. En 2008, convaincu que la mobilité urbaine allait donner lieu à de grands changements dans les prochaines années, il fonde la plateforme multimodale de solutions d'autopartage Ubeeqo, aujourd'hui présente dans six pays européens. L'ambition de la plateforme: privilégier l'usage à la possession et agir ainsi en faveur d'une mobilité plus responsable. Ubeeqo a été racheté il y a quelques années par Europcar. Fin 2018, Benoît Chatelier se lance dans un autre projet : Askeet qui réinvente la recherche de prestataires BtoB. La plateforme collecte et analyse des centaines de milliers de données pour permettre aux acheteurs de services B2B de trouver les prestataires les plus pertinents, recommandés par des entreprises similaires à la leur.






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