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#NRF2021 Home Depot et Ulta Beauty interrogent leurs pratiques RSE

Publié par Stéphanie Marius le - mis à jour à

A l'occasion de l'édition 2021 du Retail's Big Show, les dirigeants de deux enseignes de distribution américaines confrontées à de forts enjeux RSE réfléchissent sur les bonnes pratiques à adopter.

Les mouvements sociaux qui se tiennent à travers le monde poussent les retailers à réfléchir à leurs valeurs. Etre une société socialement responsable n'est plus une marque distinctive mais un élément fondamental, attendu par les actionnaires, les clients, les employés et les investisseurs. Le thème de la responsabilité sociale des entreprises fait l'objet d'une table ronde lors de la troisième journée du Retail's Big Show édition 2021, en version digitale. Stephanie Wissink, managing director, consumer research de la banque d'investissement Jefferies, reçoit Ron Jarvis, chief sustainability officer de l'enseigne de bricolage The Home Depot, Dave Kimbell, président de Ulta Beauty, spécialisée dans la distribution de cosmétiques, et Kendra Clarke, VP, data science and product development du cabinet de conseil Sparks & Honey.

Les acteurs sont invités à s'interroger sur ce que signifie la RSE au sein de leur entreprise: une réponse à la demande de clients ou d'actionnaires, un plan d'actions ou une nécessité? Pour Dave Kimbell (Ulta Beauty), "c'est une nécessité. La RSE ne peut pas être une réaction à une demande extérieure, elle doit être au coeur de l'activité de l'entreprise et de ses valeurs. Les consommateurs font leurs choix en fonction de cela. Il faut donc organiser son entreprise autour de valeurs communes." Au sein d'Ulta, des objectifs chiffrés ont été établis en lien avec la RSE, l'entreprise a investi dans des ressources humaines et mis en place des métriques spécifiques. "Nous savons cependant qu'il faut évoluer en permanence sur ces sujets et recherchons régulièrement des partenaires dans ce but."

Aux yeux de Ron Jarvis (The Home Depot), les enjeux de durabilité et de responsabilité constituent à la fois une réponse à une demande, une stratégie et un plan d'actions. "C'était au départ une réponse à nos actionnaires. Chez Home Depot, nous avons des centaines, des milliers de fournisseurs. Chacun est désormais confronté aux questions de responsabilité et de durabilité." Pour vérifier de manière quantifiable l'effet des actions RSE entreprises au sein des groupes, la donnée est reine, en effet. Selon Kendra Clarke (Sparks & Honey), chaque thématique (l'inclusion, l'écoresponsabilité...) affecte les recettes de l'entreprise d'une manière spécifique. Il importe d'utiliser la data comme un document de ce que l'entreprise a réalisé dans le passé afin d'infléchir son action vers un but lui aussi chiffré.

Bottom-up ou top-down?

Autre questionnement, la stratégie RSE vient-elle de la base des salariés ou de l'équipe de direction? Pour Ron Jarvis, "80% des nouvelles idées viennent de la base et 20% de la direction. Notre philosophie est: dites-nous quoi faire et nous le ferons." Selon le chief sustainability officer, le département dédié à la RSE doit être de petite taille, mais à l'écoute de toutes les voix au sein de l'entreprise et d'une grande agilité. Le comité chargé de la RSE doit ainsi comporter des dirigeants, une personne chargée de retransmettre la perception du public, une personne qui connaît bien l'histoire de l'entreprise et des scientifiques, pour confronter les faits aux perceptions. Une vision partagée par Kendra Clarke: "Chacun doit être impliqué. Une équipe dirigeante n'a jamais exactement les mêmes informations que les salariés sur le front. Lorsque l'on perd cette connexion, on conçoit une stratégie qu'on ne parviendra pas à mettre en place."


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