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Contrefaçon : le CNAC alerte sur une menace en forte hausse

Publié par Jérôme Pouponnot le - mis à jour à

Lors de son assemblée générale tenue le 26 mars 2025, le Comité National Anti-Contrefaçon (CNAC) a dressé un bilan préoccupant de la situation en France et annoncé un renforcement de ses actions pour 2025. Face à une criminalité organisée toujours plus sophistiquée, les institutions appellent à une riposte collective, nationale et internationale.

La menace liée à la contrefaçon ne cesse de croître. en croissance continue. Pour la cinquième année consécutive, elle connaît en effet une progression inquiétante en France. D'après les chiffres publiés par la douane (DGDDI), 21,5 millions d'articles contrefaits ont été saisis en 2024, soit une hausse de 5 % par rapport à 2023, pour une valeur estimée à 645,2 millions d'euros. Parmi les produits les plus touchés figurent les jouets (26,8 %), les cosmétiques (10,2 %), mais aussi les compléments alimentaires et les médicaments falsifiés, avec des risques majeurs pour la santé publique.

Le fret express et postal représente désormais une part significative des flux frauduleux, en lien direct avec le boom du commerce en ligne. Plus de 3 millions d'articles saisis ont transité par ces canaux en 2024.

Un impact lourd sur l'économie, la santé et la sécurité

"La contrefaçon n'est pas un simple délit économique : c'est une activité criminelle organisée", rappelle Christophe Blanchet, député du Calvados et président du CNAC. Ces produits illégaux financent des réseaux transnationaux et minent à la fois la propriété intellectuelle, la compétitivité des entreprises, et la sécurité des consommateurs.

Au-delà des risques sanitaires, les contrefaçons représentent un coût caché pour l'économie française. Selon l'EUIPO (Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle), l'économie française perdrait environ 6,7 milliards d'euros chaque année en raison de la contrefaçon, et plus de 38 000 emplois seraient menacés dans les secteurs les plus touchés.

Une mobilisation renforcée à tous les niveaux

Face à ce constat, le CNAC a intensifié ses efforts sur plusieurs fronts :

Un écosystème structuré autour de "France Anti-Contrefaçon"

Lancé en 2022, le dispositif France Anti-Contrefaçon, piloté par l'INPI avec des partenaires tels que l'UNIFAB, le CEIPI, la DGDDI et la FIM, vise à rassembler, analyser et innover en matière de lutte anti-contrefaçon. Le programme prévoit :

Une convention renouvelée entre l'INPI et les Douanes fin 2024 structure cette collaboration sur cinq ans, intégrant également des actions de terrain lors de salons comme Vivatech ou le Made in France Expo.

Une vigilance accrue pour les années à venir

Si les efforts du CNAC commencent à porter leurs fruits, les défis restent considérables. La jeune génération reste vulnérable : d'après une étude IFOP menée pour l'INPI et l'UNIFAB, 37 % des 15-24 ans ont déjà été dupés par un produit contrefait.

Le défi est donc double : renforcer les moyens de détection et de répression, tout en éduquant les consommateurs et en soutenant les entreprises, notamment les TPE et PME, pour faire de la propriété intellectuelle un levier de croissance et non une source de vulnérabilité.

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