Sustain 2024 : quatre directions des achats dévoilent leurs initiatives responsables
Comme chaque année, Ecovadis a convié ses clients venant des quatre coins du globe dans le cadre de Sustain 2024, un événement dédié aux achats responsables. Celui-ci s'est déroulé les 11 et 12 mars dernier. A cette occasion, les directions des achats d'AstraZeneca, d'Air France-KLM, de Marriott International et de L'Oréal ont exposé leurs stratégies en matière de réduction des émissions de carbone.
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L'Oréal : des démarches collaboratives pour réduire les émissions
Pour la direction des achats de L'Oréal, engager ses fournisseurs dans la décarbonation de leurs activités est en enjeu clé puisque le scope 3 représente 99 % de son empreinte carbone. Depuis 2009, le leader mondial des cosmétiques associe ses fournisseurs à ses objectifs de décarbonation. « Nous sommes dans une démarche collaborative et nous les supportons de différentes façons, selon leur taille et leur niveau de maturité », explique Séverine Thery-Cavé, directrice achats directs de L'Oréal. Pour les aider, le groupe propose notamment chaque année des webinaires sur la décarbonation. Il s'est aussi rapproché d'autres acteurs des cosmétiques pour améliorer la conformité de sa supply chain. En 2017, L'Oréal s'est par exemple associé à Clarins, Coty et au Groupe Rocher pour créer Responsible Beauty Initiative (RBI). Cette initiative vise à encourager et accélérer les performances éthiques, sociales et environnementales de leur chaîne d'approvisionnement. Plus récemment, L'Oréal a aussi rejoint le consortium Trasce aux côtés de 15 autres entreprises des cosmétiques. Initié par Chanel Parfums Beauté, il vise à améliorer la traçabilité des chaîne d'approvisionnement de la filière cosmétique. Par ailleurs, la direction des achats compte intégrer des critères de décarbonation dans ses appels d'offre. « Nous avons encore du travail devant nous car la méthodologie n'est pas tout à fait au point aujourd'hui », confie néanmoins Séverine Thery-Cavé.
Marriott transforme ses pratiques achats
Depuis 2021, le groupe hôtelier américain est engagé dans un programme qui vise à atteindre la neutralité carbone d'ici 2025. Les scope 1 et 2 représentent 65 % des émissions de GES de Marriott International. « Elles proviennent essentiellement des consommations d'énergie dans nos hôtels. Le groupe souhaite donc augmenter la part d'énergie renouvelable dans les établissements », précise Stéphane Masson, vice-président senior des achats au niveau mondial du groupe. Le scope 3 est, lui, responsable de 35 % des émissions de Marriott. Pour réduire les émissions de sa supply chain, la direction des achats a initié plusieurs démarches. « Nous encourageons nos principaux fournisseurs à remplir les objectifs fixés par le Science Based Targets (SBTi) d'ici 2028 », indique Stéphane Masson. La direction des achats a aussi investi dans un système permettant de mieux reporter l'empreinte carbone de ses fournisseurs et a renforcé ses exigences en matière d'émissions de GES dans ses contrats. Marriott a aussi rejoint l'Hospitality Alliance for Responsible Procurement (HARP), une initiative sectorielle créée début 2023 par plusieurs entreprises hôtelières. Alimentée par EcoVadis, celle-ci vise à améliorer la performance RSE des fournisseurs dans le secteur de l'hôtellerie. Enfin, la direction des achats est engagée dans un programme de transformation de ses pratiques achats et travaille notamment sur la relocalisation de certains produits.
Air France-KLM s'engage dans l'aviation durable
Diminuer de 30 % ses émissions de CO2 par passager/km d'ici 2030, par rapport à 2019. Tel est l'objectif d'Air France-KLM. Pour le relever, le groupe est engagé dans un programme de renouvellement de sa flotte par des appareils moins consommateurs en carburant. « D'ici 2028, la part des avions de nouvelle génération dans la flotte d'Air France-KLM atteindra 64 % », précise Jurriaan Lombaers, directeur des achats du groupe de compagnies aériennes. Air France-KLM investit également dans des carburants d'aviation durable et prévoit d'en intégrer un minimum de 10 % à l'horizon 2030. Face à une production encore très limitée, le groupe noue des partenariats avec des industriels et des instituts de recherche pour accélérer l'émergence de filières de production. « Nous avons récemment investi dans la société américaine DG Fuels, spécialisée dans les carburants d'aviation durable », révèle Jurriaan Lombaers. Enfin, Air France-KLM vise à augmenter la part d'appareils électriques pour ses opérations au sol.
AstraZeneca embarque ses fournisseurs dans la décarbonation
Alors que le secteur de la santé est responsable d'environ 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau global, le groupe pharmaceutique AstraZeneca est engagé dans un programme de décarbonation ambitieux. Nommé « Ambition Zéro Carbone », il vise à réduire les émissions de GES du groupe de 98 % d'ici 2026 pour le scope 1 et 2. Le groupe est également signataire du standard de neutralité carbone de l'initiative Science Based Targets (SBTi). « Nous souhaitons aussi atteindre la neutralité carbone sur notre scope 3 en 2030 », révèle Natasa Vidmar, directrice des achats d'AstraZeneca. Pour cela, la direction des achats souhaite embarquer l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement dans un objectif de décarbonation. « Dans ce cadre, nous collaborons avec des organismes comme EcoVadis, CDP (Carbon Disclosure Project) et SBTi », explique la directrice des achats. AstraZeneca souhaite notamment que ses principaux fournisseurs (qui représentent 95 % de ses dépenses) s'engagent à remplir les objectifs du SBTi. « Actuellement, nous avons déjà réussi à engager 66 % de nos fournisseurs (en termes de dépense) dans cette démarche », se réjouit Natasa Vidmar. 40 % de ses fournisseurs ont également été évalués par CDP et 70 % par EcoVadis.
