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AlloCiné fait son cinéma sur la Toile

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Du service audiotel à une plate-forme servicielle en mode multicanal, AlloCiné a parcouru un long chemin, en treize ans d'existence. Zoom arrière sur les aventures les plus marquantes du premier portail média dédié au Cinéma.

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Exception culturelle française, succès sans pareil. Ni aux Etats-Unis, premier exportateur de réussites de l'Internet, ni au Royaume-Uni, ni, non plus, en Allemagne. Premier site dédié à l'information cinéma et troisième site média, AlloCiné cumule les bons scores: 8,5 millions de visiteurs uniques mensuels Données statistiques site centric (Xiti) , 150 millions de pages vues; 72 % de couverture de l'audience cinéma sur Internet, soit un taux de reach de 15 % en 2006, versus 8 % un an auparavant.

Une longueur d'avance sur le marché

Bref, en treize ans à peine, le site guichet s'est imposé en référence. Incontournable. Et pas seulement pour faciliter l'accès aux salles obscures. AlloCiné montre une étonnante facilité à s'imposer en modèle. Authentique site communautaire, le service excelle dans pratiquement toutes les applications du 2.0. Les blogs font un tabac auprès des jeunes? En un an à peine, AlloCiné en cultive déjà 13 000 sur sa prolifique plateforme. La vidéo en ligne explose? AlloCiné génère 9 millions de consultations mensuelles de bandes-annonces. Le téléchargement de streaming vidéo enflamme les foules? AlloCiné se dote d'une plate-forme de podcasts vidéo qui enregistre, huit mois plus loin, 100 000 downloads par semaine. Enfin, quand la publicité en ligne connaît une soudaine poussée de la demande, AlloCiné affiche une croissance de ses recettes e-pub supérieure à celle du marché. L'annonce publicitaire représente, d'ailleurs, la principale source de revenus, soit 60 % des 13 millions de chiffre d'affaires que le site réalisera en 2006.

L'antériorité, un atout-clé

Mais avant d'en arriver là, bien des difficultés, entre fusion, acquisition et cession, ont dû être surmontées, avec, pour tout carburant, une confiance féroce dans le modèle économique, essentiellement média. Mais à la différence d'autres start-up de la génération spontanée, AlloCiné revendiquait un atout-clé: une antériorité dans les services d'information ciné et sur un autre canal, le téléphone.

C'est en 1993 que le tandem Jean-David Blanc et Patrick Holzman a la brillante idée d'ouvrir le service: sortie des films en salles dans un premier temps, puis, dès 1994, possibilité de réserver des billets par téléphone. La sauce prend vite. Les deux fondateurs se tournent ensuite vers Internet. Le premier jalon sur ce nouveau territoire est posé dès 1997 avec Allocine.fr, premier portail consacré au cinéma.

1993-1994 Naissance du premier service audiotel d'accès aux informations cinéma et réservation de places en salles.
1997 Lancement du portail internet, Allocine.fr.
1998 Lancement d'AlloCiné Magazine.
2000 AlloCiné, 5e site éditorial en France, est racheté par Canal +.
2001 Lancement du player vidéo, AlloCiné Vision.
2003 Cession du site parle groupe Vivendi et reprise des actifs par Bertrand Stephann (P-dg) Cita (47 %), Grégoire Lasalle et les salariés.
2004 Lancement de la vidéo haut-débit et partenariat avec Orange 3G.
2005 Lancement d'AlloCiné Séries et d'Allocine.co.uk.
2006 Lancement des blogs, des podcasts vidéo, d'AlloCiné Pro. Entrée au capital d'Abricoo. implantation en Allemagne.

Interview

Bertrand Stephann > P-dg d'AlloCiné


«La dimension internationale est incontournable à ce stade de maturité»


Vous dirigez AlloCiné depuis 2002. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru?
Un regard positif. En particulier si je mets ce qu'il est aujourd'hui en perspective avec la période de la cession par Vivendi qui s'est faite dans des conditions difficiles. Le point à retenir, c'est l'unicité de ce modèle qui n'a pas d'équivalent dans d'autres pays.


Qu'est-ce qui, selon vous, fait la grande force d'AlloCiné?
C'est, je crois, une affaire de cohérence entre la dimension servicielle, la marque et l'esprit du site très orienté utilisateurs.


Quels sont vos principaux sujets de réflexion sur le développement du portail?
Nous sommes très attentifs à tout ce qui touche au Web 2.0. Nous sommes déjà bien avancés dans ce domaine, mais nous envisageons de miser davantage encore sur le développement de services communautaires.


A quand la prochaine annonce dans ce domaine?
Nous sommes déjà un très gros diffuseur de bandes annonces vidéo. Il y a donc sur AlloCiné une très forte affinité entre les utilisateurs du site et les produits vidéo. A ce titre, nous sommes sur le point de lancer une nouvelle plate-forme vidéo où les internautes pourront déposer, consulter, stocker et diffuser leurs propres opus vidéo.


Une sorte de YouTube, en somme?
Exactement. A la différence près que notre projet se veut plus ciblé sur les thématiques cinés. En fait, l'idée nous vient de nos utilisateurs qui réclamaient la possibilité de mettre en ligne leurs courts- métrages et AlloCiné leur semblait le lieu idéal tout désigné. Charge à nous, ensuite, de faire en sorte que cette plate-forme ne soit pas le duplicata de YouTube.


Quels sont vos projets à l'international?
Nous venons de valider la pertinence d'AlloCiné sur le marché britannique où il accueille à présent près de 200 000 visiteurs uniques par mois. Ca démarre bien, d'autant que nous venons de signer un partenariat avec MSN UK pour alimenter les contenus de leur chaîne cinéma. Notre objectif actuel est de changer de dimension et d'accélérer notre développement européen. C'est devenu incontournable à ce stade de maturité du marché et de notre modèle. D'où le lancement imminent d'AlloCiné en Allemagne, 3e pays d'Europe pour les entrées en salles de cinéma.

Dans l'escarcelle de VU Net

Dès 2000, AlloCiné se classe, déjà, cinquième dans la catégorie des sites éditoriaux français. Une reconnaissance, celle-ci, qui n'est pas sans rapport avec le rachat du site, cette même année, par Canal +. Mais les soubresauts du marché qui marquent la période vont ébranler la vie du site. Un an après son entrée dans le giron de VU Net (Groupe Vivendi), AlloCiné perd ses fondateurs historiques, en désaccord avec les nouvelles orientations stratégiques du groupe. Dans la foulée, un plan de réorganisation des activités internet de VU Net fait basculer AlloCiné aux mains de CanalNumedia, filiale internet de Canal +.

Hors la revente de contenus à des portails tiers, les projets de développement envisagés par le team dirigeant de CanalNumedia resteront pour le moins flous. Seule orientation stratégique connue: des opérations de «convergence» Internet /télévision, impulsées par la vision du célèbre P-dg du groupe, Jean-Marie Messier.

Il n'en fut rien. De cette époque, on retiendra la mise au point d'une prouesse technologique, AlloCiné Vision, un player permettant de diffuser des contenus vidéo sur Internet que le portail comptait commercialiser en marque blanche et des synergies de contenus avec le portail de la maison mère, Vizzavi. Enfin, quelques données positives sur l'audience. En 2001, le guide ciné enregistre près de 200 000 visiteurs uniques pour 6 millions de pages vues. Un début prometteur, d'après la direction de CanalNumedia. Mais pas au point de la vacciner contre les retournements de marché. Qui plombent le secteur, on s'en souvient, dès le deuxième semestre 2001.

Retour à l'indépendance

Annus horribilis pour le nouveau média, 2002 met fin à l'époque du funky business. C'est la grande débâcle des start-up de l'Internet, la saison des cessions et du retour en force aux bons vieux fondamentaux. AlloCiné n'échappe pas au mouvement. A la fin de l'exercice, son chiffre d'affaires atteint 6 millions d'euros mais son résultat net, lui, s'inscrit en passif à 7 millions d'euros.

Ainsi, sous la férule de Jean-René Fourtou qui, entre-temps, a succédé à Jean- Marie Messier, le portail ciné fait l'objet d'un projet de cession. Finalisée en septembre 2003, elle se solde par la reprise du portail par Bertrand Stephann, son dirigeant de l'époque, soutenu dans ce projet par le fond d'investissement Cita. Une partie du capital est également ouverte aux salariés d'AlloCiné. «Il fallait du courage pour croire en l'avenir du site à cette époque», évoque Bertrand Stephann, le P-dg qui, depuis, codirige aux côtés de Grégoire Lasalle, son associé et coactionnaire, le développement d'AlloCiné. Redevenu indépendant, le site amorce alors une cure de rigueur économique pour se sortir de l'impasse financière et dégager au plus vite ses premiers bénéfices. Un retour aux sources salutaire dont les premiers effets se vérifient dès 2004, année de l'inauguration de la vidéo en haut- débit et d'une alliance stratégique avec l'opérateur Orange pour alimenter sa chaîne cinéma 3G.

Des lancements en séries

Depuis, l'audience du portail ne cesse de grimper, ses services de se diversifier. Année de la convergence entre cinéma et télévision, 2005 est marquée par le lancement d'AlloCiné-Séries.

Un site dans le site, consacré aux séries cultes pour sériephiles. Fruit du rachat de Planète Séries, site perso très ciblé sur la thématique «séries» et flatté de 250000 VU mensuels, AlloCiné-Series propose aux utilisateurs toute l'actualité sur les séries et les coulisses des tournages. Aux annonceurs, un nouveau territoire de visibilité auprès d'une population qualifiée.

Et ce n'est là que le premier volet d'un plan de développement en plusieurs étapes. La seconde, franchie un mois plus loin (mai 2005) par-delà la Manche, inaugure le déploiement international avec la première version anglaise d'AlloCine.co.uk, en attendant les versions italienne et allemande.

De là, une cascade d'innovations technologiques: entre 2005 et 2006 naissent ainsi le PodCast Vidéo, la plateforme de blogs et de vidéo blogs pour l'hébergement de vidéos dédiées aux réalisateurs en herbe de courts-métrages, la chaîne VOD qui complète la chaîne DVD, un nouveau magazine - Ciné Palmarès -, collector d'informations sur les films cultes. Enfin, côté B to B, AlloCiné inaugure AlloCiné Pro, une interface dédiée aux professionnels du cinéma qui leur offre un plan zoomé sur les activités des internautes d'AlloCiné et le suivi des performances de leurs films, salle par salle. Bref, un casting de choc qui préfigure une année 2007 riche en événements.

Dernier rebond: le rachat de 51 % des parts du capital d'Abricoo, déjà partenaire du site pour la gestion de sa plate-forme de blogs. Le soutien financier d'AlloCiné doit leur permettre de concevoir de nouvelles applications communautaires. En attendant la prochaine innovation, AlloCiné se concentrera sur son implantation allemande où le site espère produire le revival de son succès français. Avant d'aller faire son cinéma dans tous les pays où le modèle est pertinent.

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Retrouvez les précédents sujets abordés dans la rubrique «Saga»: l'épopée du réseau Internet, Alapage, Médiamétrie Voyages-SNCF... sur notre site web.
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Nathalie Carmeni

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