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My Fab, l'usine 2.0

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Acheter groupé et dénoncer les abus des marques. Deux principes appliqués par My Fab: les internautes élisent leurs objets préférés et les usines les fabriquent.

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À l'heure où tout se dit 2.0, My Fab pousse le concept plus loin. Lancé en avril, ce site propose de faire fabriquer des articles de mode et de décoration à la demande. Les membres de la communauté votent et seuls les objets ayant remporté les suffrages sont produits. Une série de montres a déjà été fabriquée sur ce principe. Avec un design qui semble très proche de celui d'une marque branchée parisienne. «Nous assumons totalement, répond Stéphane Setbon, l'un des fondateurs, quand on évoque cette ressemblance. Nous les faisons fabriquer dans la même usine chinoise. En réalité, c'est cette dernière qui est propriétaire du design et non la marque.»

Outre l'aspect communautaire, les cinq fondateurs affirment vouloir donner une dimension éthique au commerce. Pour autant, ils ne sont pas issus du milieu militant mais d'écoles de commerce, du monde de la finance et de Meetic. Des fonds d'investissement figurent parmi leurs actionnaires. En ces temps de débat sur le pouvoir d'achat, ils ont pourtant à coeur de dénoncer «l'imposture des marques» et de proposer une alternative. «Pour payer moins cher, on peut toujours se tourner vers le discount, mais le plaisir n'est pas vraiment au rendez-vous, affirme Stéphane Setbon. Nous proposons des articles d'aussi bonne qualité et aussi beaux que ceux des marques. Ils sont juste beaucoup moins chers car on ne paye pas pour leur nom.»

Les coûts sont également moindres car les intermédiaires sont limités. My Fab, qui se présente comme une plateforme permettant pour la première fois aux consommateurs de passer directement commande aux usines, a mis au point un processus permettant de les réduire. Des designers présentent leurs projets aux membres de la communauté My Fab. Une fois les objets élus, l'équipe du site, qui travaille avec des usines en France, en Hollande, en Europe de l'Est, en Turquie, au Vietnam, à Taïwan et en Chine, choisit la plus adaptée pour les fabriquer.

Les fondateurs: Stéphane Setbon, Ning Li, Adrien Dassault, Patrick Bohbot, Miguel Gomard.

Les fondateurs: Stéphane Setbon, Ning Li, Adrien Dassault, Patrick Bohbot, Miguel Gomard.

Une fabrication à la demande

«Plus de la moitié des articles sont produits en Chine, un pays très compétitif indique Ning Li, un autre fondateur. Nous y possédons des bureaux où travaillent cinq des quatorze employés de My Fab. Mais parfois, les fabrications sont mixtes. Par exemple, pour un pouf, les billes ont été conçues en France et la housse en Chine.» Le site revendique également un traitement éthique des fabricants. «Comme nous commandons dans des volumes importants, nous pouvons obtenir des conditions intéressantes, explique Ning Li. Mais nous tenons à ce que les usines soient payées correctement.»

L'entreprise s'engage sur les délais de fabrication, qui vont d'un mois à dix semaines. Et, transparence oblige, le client peut suivre, en photos, les étapes de production de sa commande. Les fondateurs mettent en avant un autre atout de leur business model. En ne faisant fabriquer que le nombre d'articles commandés par les internautes, pas de risques de se retrouver avec des stocks d'invendus. «Nous fonctionnons sur le principe des ventes événementielles, précise Stéphane Setbon. Nos membres n'ont que quelques jours pour réserver un objet.»

Pour se faire connaître, l'équipe mise sur un mode de publicité lui aussi alternatif. Une page «My Fab» a ainsi été créée sur Facebook. Des bannières publicitaires y ont été achetées. Les cinq jeunes entrepreneurs comptent aussi sur le bouche à oreille. «Sans qu'on les démarche, beaucoup de blogueurs ont écrit sur nous», se réjouit Ning Li. Plus classique, grâce à un partenariat avec Le Figaro, des publicités pour le site sont visibles sur le portail du Figaro Madame.

Pour l'instant, l'offre se limite à la mode et à la décoration, «deux univers où les marques ont exagéré», selon Stéphane Setbon. Mais My Fab n'exclut pas de se lancer dans d'autres domaines, comme le high-tech ou les articles de sport, et une expansion hors des frontières. Pourquoi pas sous le slogan: «Clients de tous les pays, unissez-vous»...

 
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Gaëlle RENOUVEL

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