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Ou les bienfaits d'un revirement stratégique

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En évitant de se borner à son modèle initial de média publicitaire, Cyberdeck récolte aujourd'hui les fruits du pari de la révision complète de son modèle économique, et envisage désormais de dominer le marché européen de la borne interactive.

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La genèse de Cyberdeck, spécialiste des bornes d'accès à Internet, date de 1996. A la tête de Pacific Digital Telecom, Alain Villenave, son fondateur et P-dg, opérait déjà sur le secteur des bornes interactives à Hong-Kong, « marché aux beaux volumes », avec en tête une idée fixe : démocratiser l'usage d'Internet en offrant l'accès gratuit au réseau dans les lieux publics. Alors qu'il visait le Canada, c'est en France qu'Alain Villenave a trouvé les fonds d'investissement nécessaires au développement du projet Cyberdeck (20 millions d'euros en trois tours de tables). Celui-ci est lancé en juillet 1998 selon un business plan axé sur un développement ultra rapide. L'objectif est d'introduire la société en bourse dès sa deuxième année d'existence. Un pari en phase avec l'euphorie galopante qui gagne la Net économie durant cette période. Le positionnement de Cyberdeck est simple : c'est un nouveau média publicitaire déclencheur d'achats en ligne. « Notre idée s'inspirait de Jean-Claude Decaux avec ses Abribus, avoue Alain Villenave. En donnant l'accès gratuit à Internet dans les lieux publics, nous comptions en favoriser l'usage en masse et provoquer une envolée du commerce électronique. » Selon ce programme, les revenus de Cyberdeck devaient provenir de la vente d'espaces publicitaires. Adossés aux bornes, des écrans plasma offraient aux annonceurs du Net l'opportunité de diffuser en permanence leurs campagnes commerciales, directement au coeur de la cible des internautes. En contrepartie, Cyberdeck assurait la maintenance à distance de son réseau de bornes. Mais, si le compromis semblait légitime en 1999, c'était sans compter avec les caprices d'un marché hautement spéculatif. Se convertir à un modèle rentable Alors qu'il était à son apogée entre 1999 et 2000, le marché publicitaire subit un brusque ralentissement dès la fin 2000. Conséquence typique dans ce cas de figure : les médias traditionnels (TV, radio, affichage) accusent une baisse moyenne de revenus de 30 %, et Internet est encore plus affecté. « Dans ce genre de situation, il n'y a qu'une seule issue, changer radicalement de modèle économique, et c'est ce que nous avons fait, assène Alain Villenave. Après l'e-krach de mars 2000, au moment où nous préparions notre introduction en bourse, nous avions deux solutions de survie : l'introduction à un cours inférieur à nos ambitions, ou repousser le projet en septembre comme nous le conseillaient les analystes. » Le 28 juin 2000, Cyberdeck s'introduit aux forceps sur le Nouveau Marché pour un cours de 9 euros contre 11 visés au départ. Le manque à gagner est important, mais la casse est contenue. Dès juillet 2000, la réorientation stratégique est activée. Cyberdeck, l'ancien nouveau média, se libère en bloc de sa régie publicitaire pour coller à son nouveau métier, celui de fournisseur de solutions d'accès à Internet. L'atteinte de l'équilibre est dès lors envisagée pour 2002. Dès juillet 2000, la mise en oeuvre se traduit par la réduction des effectifs (15 %) et des dépenses mensuelles (de 1,8 M€ à 0,9 M€). Le tout sans jamais cantonner la volonté de croissance, en France et en Europe. Car le nouvel enjeu consiste à fédérer le marché de la vente de bornes interactives et d'écrans d'information pour en assurer la concentration. L'objectif est de devenir incontournable sur ce créneau. Pour y parvenir, Cyberdeck ne néglige aucune piste, y compris la croissance externe qui s'est déjà concrétisée par le rachat de deux concurrents. R2S Concept d'abord, spécialiste en design, conception et fabrication de bornes interactives, en mai 2001, qui devrait apporter à Cyberdeck 25 MF de chiffre d'affaires supplémentaire sur l'exercice 2001 et des clients d'envergure, comme La Poste ou la Fnac. En août, Cyberdeck absorbe All Media, fabriquant de bornes interactives dont la SNCF, EDF et Alcatel sont les principaux clients. Ce même plan d'acquisitions devrait être reproduit sur l'ensemble des pays visés par Cyberdeck (Europe et Amérique du Sud). A défaut de devenir le nouveau Decaux de la publicité interactive, Alain Villenave se réjouit aujourd'hui de la dimension industrielle de sa société, « une composante forte de notre stratégie actuelle », et de la santé du marché de la borne interactive. Pas très attrayant il y quelques années encore, il serait, d'après Alain Villenave, en plein éveil : « Nous avons reçu 200 propositions le mois dernier et ce n'est qu'un échantillon des perspectives à venir. »

Cyberdeck en chiffres


Création en juillet 1998. Juin 2000 : introduction au Nouveau Marché d'Euronext. CA au 1er semestre 2001 : 0,471 M€ contre 0,562 M€ pour l'exercice 2000. Trésorerie : 37,3 M€ soit 1,48 € par action. Effectifs : 60.

 
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Nathalie Carmeni

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