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Se prémunir contre la fraude : un chantier majeur pour les e-commerçants

Publié par Lisa Henry le - mis à jour à
Schéma 1
© Gartner
Schéma 1

Le risque de fraude représente une problématique majeure pour les e-commerçants et ce, principalement depuis la pandémie. Zoom sur l'état du marché et les solutions possibles pour s'en protéger.

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En 2022, le montant total du préjudice lié à la fraude en France s'est élevé à 1,19 milliard d'euros. Selon une enquête de Stripe, plateforme de traitement de paiements en ligne, 64 % des chefs d'entreprise à travers le monde affirment qu'il leur est plus difficile de lutter contre les transactions frauduleuses depuis le début de la pandémie. Un constat sans doute lié à l'augmentation des types de fraudes et de leur volume global.

Cette progression, selon Stripe, est liée à plusieurs facteurs. Première explication évidente: la croissance importante de l'e-commerce durant la crise sanitaire a entraîné une hausse du volume des commandes et, par effet mécanique, de la fraude. Pour mémoire, en pleine crise Covid, les ventes en ligne en France ont généré 129,1 milliards d'euros en 2021 (62,3 milliards d'euros de ventes de services et 66,7 milliards de ventes de biens). Une augmentation de 15,1 % par rapport à 2020 et de 24,9 % par rapport à 2019.

De plus, ce boom de l'e-commerce a favorisé la création de nouvelles entreprises, qui sont nées durant cette période. Certaines ont manqué parfois des outils et bonnes pratiques pour faire face à la fraude, d'autres ont privilégié des chantiers plus orientés business, délaissant de fait les efforts de lutte contre les paiements frauduleux. Malgré tout, Stripe précise dans son rapport que les nouveaux arrivants sur le marché ne sont pas les seuls à avoir été touchés par l'augmentation de la fraude. Les commerçants historiques ont ainsi été confrontés à la complexité croissante des types de fraude et de leur augmentation exponentielle.

La Banque de France, de son côté, indique qu'en 2022, l'équivalent de 42 578 milliards d'euros ont été échangés en France et que les transactions par des moyens de paiement scripturaux ont augmenté de 8 %. Les chiffres compilés par l'établissement financier suggèrent d'ailleurs que l'essor de la fraude observé pendant la crise sanitaire commence à se dissiper. En volume et en valeur, la fraude a baissé l'an passé (- 4 %). Quant au taux de fraude enregistré concernant les paiements par carte bancaire sur Internet, il a chuté de 33 % depuis 2019. De manière globale, les paiements frauduleux opérés à l'aide de ce moyen de règlement représentent 0,053 % du montant total de l'année. Il s'agit du niveau le plus bas historiquement.

La prévention des risques bénéficie aussi des avancées permises par le machine learning

Les chèques représentent le deuxième moyen de paiement le plus sujet à la fraude (33 %) et ce, malgré le fait que leur utilisation soit en baisse (- 8 % en 2022 par rapport à 2021). Cette forme de fraude peut être évitée, si le commerçant travaille avec le Fichier national des chèques irréguliers (FNCI), qui analyse la solvabilité des clients ainsi que l'authenticité du chèque fourni, moyennant un abonnement.

Pour ce qui est du commerce en ligne, le machine learning semble être devenu la technologie de référence pour lutter contre la fraude e-commerce. Il analyse une grande quantité de données en temps réel, en prenant en considération un grand nombre de facteurs comme l'appareil utilisé, l'adresse IP ou encore le comportement de l'acheteur au moment de la saisie du mot de passe.

Malgré l'importance que représente ce chantier de lutte contre la fraude, les solutions à disposition des e-commerçants ne permettent pas toujours de garantir un parcours client fluide. C'est une problématique sur laquelle travaille le pure player historique de l'e-commerce français, Veepee. Avec un volume d'affaires de 3 milliards d'euros réparti dans 10 pays et 75 millions de produits vendus par an, l'entreprise enregistre près de 1300 transactions à la minute. Le souhait du site marchand est que ces transactions se passent sans "frictions". "Ces irritants dans le parcours client, explique Paul Guérin, directeur de la trésorerie et des paiements de Veepee, surviennent notamment au niveau de l'authentification forte lors du paiement et constituent souvent des causes d'abandon de panier. Cependant, supprimer ce problème ne doit pas se faire en compromettant la sécurité". Ainsi, l'e-commerçant veut lutter contre la fraude, tout en diminuant le plus possible les situations où l'authentification forte est requise. Pour ce faire, il a choisi de s'adosser à des partenaires de confiance et de créer ses propres règles, avec ses propres outils. Veepee s'appuie sur l'expertise du fournisseur de solutions de lutte contre la fraude Accertify, avec lequel il a mis en place plus de 500 règles pour empêcher les escroqueries et autres malversations. "Grâce à ce travail de longue haleine, notre taux de fraude est largement en deçà de la moyenne du marché", commente Paul Guérin. Le directeur de la trésorerie et des paiements évoque le fait que l'entreprise n'a pas vocation à livrer en 24 heures, ce qui donne l'opportunité d'annuler des commandes en cas de paiement frauduleux, avant que le client ne reçoive le produit.

Ne pas négliger d'inclure les paiements alternatifs dans le scope de contrôle

Pour éviter l'authentification forte, Veepee propose le paiement par wallet. En effet, celui-ci a ses propres systèmes d'identification, par mot de passe, empreinte ou reconnaissance faciale, auxquels les clients sont plus habitués. Atout de cette solution: elle provoque moins d'abandons au moment du paiement. Ces transactions alternatives sont de plus en plus utilisées par les e-commerçants, qui y voient une manière de proposer un parcours de paiement qui s'adapte aux besoins des clients. Selon les données de la banque de France, les virements instantanés ont augmenté de 85 % en 2022. Les adeptes des solutions BNPL (Buy now pay later) représentent près d'un tiers des consommateurs de l'Hexagone. Selon l'étude conduite par Younited, réalisée avec Mix Factory institut d'étude indépendant, ce chiffre pourrait tripler d'ici à 2025. Ces transactions fractionnées ont leurs propres problématiques concernant la fraude, notamment celle de la solvabilité des clients. Dans la catégorie des paiements alternatifs, ceux effectués en cryptomonnaie ne représentent qu'une infime partie de l'offre proposée par les e-commerçants. Pourtant, comme chaque méthode de transaction, elle implique ses propres règles de sécurité qui ne doivent pas être ignorées en cas de mise en place de la méthode. La blockchain est une technologie éprouvée, reconnue et transparente, qui représente la solution la plus sécurisante pour éviter les fraudes en cryptomonnaies. Pour autant, ce n'est pas suffisant. Pour compléter cette sécurité, les commerçants acceptant les paiements par crypto ont à leur disposition le Know Your Transaction (KYT), ensemble de règles et critères permettant de déterminer ce qui relève d'une transaction potentiellement frauduleuse. Aujourd'hui, avant toute transaction, une demande d'autorisation est faite, si un seuil déterminé est dépassé. Le process permet de remonter à la genèse du wallet du client afin d'analyser d'où viennent les fonds et de vérifier si le client est solvable. Au moindre doute, la transaction est refusée.

 
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