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L’Europe prend le lead et devient pionnière de l’approche Headless

Publié par le | Mis à jour le

Agilité, réactivité, temps réel, hyperpersonnalisation, omnicanalité, les enseignes doivent s'adapter à une demande en constante évolution, au niveau du produit mais aussi du canal de distribution. Pour y parvenir, un grand nombre d’entre elles optent aujourd’hui pour une architecture Headless.

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Dans cette interview de Lidiane Jones, EVP & GM, Commerce Cloud OR Lidiane Jones, Executive Vice President & General Manager, Commerce Cloud chez Salesforce nous allons voir comment le marché européen s’est rapidement emparé de cette nouvelle opportunité.

 

Pouvez-vous, tout d’abord, nous rappeler à quel(s) besoin(s) vient répondre le Headless ?

Lidiane Jones : Je pense que ce que nous avons tous appris au cours de l'année écoulée dans le domaine du commerce électronique, c'est qu'il y a beaucoup de choses à faire et à ne pas faire. La pandémie nous a fait comprendre que les choses peuvent changer très rapidement. Les gens ont dû acheter en ligne et trouver un moyen de récupérer leurs achats en magasin. Les entreprises ont donc dû s'adapter et mixer espaces physiques et numériques dans la gestion de leurs stocks par exemple. Mais ce phénomène d'évolution rapide n'est pas seulement dû à la pandémie. Que ce soit lié aux évolutions technologiques, à l’arrivée d’un nouveau réseau social, etc. le comportement des consommateurs évolue très vite. Headless apporte aux équipes digitales des marchands toute la flexibilité nécessaire pour s’adapter facilement et rapidement. Technologiquement indépendant, le Front peut être sujet à moultes modifications sans jamais altérer le Back-End.

 

Que faut-il savoir avant de s’engager dans une migration Headless ?

LJ : Il faut impérativement connaître avec précisions ses objectifs commerciaux, ce qui guidera l’entreprise dans l’approche de sa migration Headless et dans la définition de sa future architecture. Il ne faut pas oublier que le Headless est une stratégie de mise en œuvre. Un “comment” censé répondre à un "pourquoi" sur lequel il est important d’obtenir une adhésion totale. Bien que la migration soit technique et implique en frontal les services informatiques et digitaux, l'ensemble des collaborateurs doit en effet être aligné sur cette stratégie destinée à aider l’entreprise à aller toujours plus vite dans sa réponse aux attentes clients, à débloquer de nouveaux canaux de revenus ou encore à améliorer l'expérience d'achat.

 

Une migration Headless signifie-t-elle une réarchitecture intégrale ?

L.J. : Absolument pas ! Faire du Headless ne veut pas dire le faire pour chaque canal. Une bonne façon de faire est de commencer par une partie de l’architecture avant de basculer sur du Full Headless et de ré-architecturer, ou non, l’intégralité de l’expérience digitale. Beaucoup de nos clients ont procédé ainsi pour un canal particulier comme le smartphone par exemple. Pour ce faire, ils utilisent nos API’S et nos services pour ce canal uniquement. Nous parlons d'une implémentation hybride et cela aide les clients à commencer à évoluer vers le headless à leur propre rythme au lieu d'avoir l'impression qu'ils doivent tout faire d'un coup.

 

Quel est l'état du marché pour cette nouvelle architecture ?

L.J. : Dans un rapport publié l’an dernier, le Gartner prévoyait déjà que 50 % des nouvelles capacités commerciales seraient incorporées d'ici 2023 sous forme de services SaaS centrés sur les API. Nous nous attendons à ce que les clients adoptent vraiment l’architecture Headless qui pourrait d’ailleurs, à terme, devenir l’architecture nominale. Au cours des deux dernières années et nous avons même vu le marché évoluer plus rapidement en Europe qu'en Amérique du Nord. Chez Salesforce, une grande partie des annonces que nous avons faites il y a quelques semaines était autour de l'expansion de nos micro services et de la surface API pour donner aux clients toute la latitude dont ils ont besoin pour aller plus loin dans la construction de leur front-end. Nos toolkits PWA (Progressive Web Apps) permettent, par exemple, aux équipes numériques de recourir à ces micro-composants très en vogue en ce moment sans se soucier de la surveillance puisque l’hébergement est géré par Salesforce.

 

Y a-t-il beaucoup d'entreprises qui ont franchi le pas dans le monde ?

L.J. : Comme je le disais, l'Europe est clairement pionnière en matière de headless. Loin devant ses cousins d’Outre-Atlantique. Je peux vous donner l’exemple d’Adidas qui a récemment construit une vitrine React personnalisée pour le web et le mobile avec notre solution Commerce Cloud. Pour l’entreprise allemande, il y a eu deux conséquences importantes. D’une part, au niveau international, les équipes digitales peuvent créer, gérer et mettre à jour, rapidement et facilement, la présence de la marque en cascadant les changements dans les 50 magasins répartis sur 40 pays. Ensuite, Adidas est capable de créer des produits et des expériences profondément personnalisés pour ses clients. Grâce au headless, elle peut le faire très efficacement, en fabriquant des produits à la volée et en les livrant aux consommateurs très rapidement.

 

Avez-vous un exemple en France à nous raconter ?

L.J. : Oui, le Français Lacoste est un très bon exemple. La société souhaitait créer des expériences omnicanales et a donc lancé une application mobile alimentée par API, une application en magasin et un personnalisateur de polos sur Commerce Cloud. Aujourd'hui, Lacoste est en mesure de servir plus de 120 pays dans le monde avec une expérience de bureau, une expérience mobile et une expérience en magasin. Pour aller un peu plus dans le détail, l’expérience Web combine le commerce électronique et le contenu, de sorte que les clients vivent une expérience d'achat unique, mais bénéficient également d'un contenu personnalisé et riche, sous forme d'articles, de blogs ou de vidéos. L’expérience mobile, qui représente, pour la marque au crocodile, 85 % à elle seule, est désormais transparente et sans couture. Que le client soit Online ou Offline. Et, enfin, les magasins Lacoste offrent une expérience web personnalisée grâce à une interaction avec le client sur écran et tablettes permettant ainsi aux responsables de consulter : les profils de leurs clients (les données sont unifiées dans l'ensemble du système), l'inventaire du magasin, la disponibilité des produits dans d'autres magasins et en ligne et, surtout, tout est connecté au système de point de vente en magasin.

 

Comment se résumerait la proposition de valeur de Salesforce ?

L.J. : Salesforce Commerce Cloud aide les entreprises qui le souhaitent à passer plus rapidement au Headless et à réduire leur TCO (Total Cost of Ownership) en fournissant tous tous les éléments constitutifs à cette nouvelle approche. Les clients peuvent ainsi choisir parmi les composants en fonction de leur architecture actuelle et de leurs objectifs commerciaux. Chose importante à rappeler, chacune des fonctionnalités est reliée par une couche de base commune qui offre sécurité, évolutivité et une source de vérité unique, ainsi que des API, des constructeurs et des outils permettant aux équipes de lancer et d'exploiter avec succès leur architecture "headless".

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