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Comment Uber trace sa route

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  • Vous prônez un débat sur l'économie "on demand". Pouvez-vous développer ?

"On ne peut réguler les activités et usages du XXIe siècle avec les règles du XXe siècle!"

On assiste actuellement à un phénomène mondial de "plateformisation" lié au progrès technologique, qui consiste à mettre en relation des producteurs de services avec ceux qui en ont besoin. Il est normal qu'un service disruptif comme Uber crée des crispations. Mais il faut absolument aller au-delà pour fixer un cadre adapté aux technologies, aux usages et aux enjeux du monde d'aujourd'hui. Clairement, on ne peut réguler les activités et usages du XXIe siècle avec les règles du XXe siècle ! En tant que pionnier et puisque nous bousculons les codes de l'ordre établi, nous avons incontestablement une responsabilité. Nous en sommes conscients ! C'est pour cela que nous essayons d'impulser la réflexion, de proposer des pistes de solutions, comme lorsque nous appelons au débat national sur l'économie à la demande, tout en écoutant ce que disent les parties prenantes. Nous sommes une entreprise de technologie globale, mais nous voulons être au service des villes et des citadins de manière hyperlocale.

La technologie permet aujourd'hui à plus de personnes d'être indépendantes, ce qui répond aux aspirations des jeunes générations. C'est d'ailleurs ce que nous disent les chauffeurs VTC qui utilisent notre application : pour 87 % d'entre eux, le principal avantage de leur métier est d'être leur propre patron et de travailler quand bon leur semble.

Or, les indépendants se révèlent, depuis des années, moins bien dotés que d'autres travailleurs en termes de protection sociale en France. Il faut donc réunir tous les acteurs concernés, afin de permettre à ces nouveaux indépendants de pouvoir profiter de ces progrès technologiques (davantage de travail pour eux, davantage de services pour les citoyens), tout en leur garantissant en parallèle davantage de droits que ceux dont ils bénéficient aujourd'hui (une meilleure protection sociale, accidents de la vie, retraite...). Il se pose aussi des questions fiscales et de réglementation sur les personnes qui font de ces activités des activités occasionnelles d'appoint : à partir de quel moment doivent-ils payer des impôts et cotisations sociales, et lesquels ? Faut-il prévoir un enregistrement auprès d'autorités pour déclarer son activité ? Comment gérer les travailleurs multiplateformes ? Les conditions de rupture de contrats de partenariat ?

  • Uber a récemment lancé "Movement", une plate-forme qui donne accès aux données de déplacements de ses clients. Pourquoi ?

Effectivement, grâce à notre technologie et aux volumes de nos opérations, nous disposons de nombreuses données agrégées et anonymes qui permettent de mieux comprendre les flux de circulation dans nos villes. C'est quelque chose de nouveau car auparavant, personne ne disposait de données aussi fines sur les déplacements en temps réel. Nous souhaitons les partager afin que les pouvoirs publics, les chercheurs, les étudiants ou les start-up de la mobilité puissent y accéder. Nous sommes persuadés que la ville peut être considérablement améliorée grâce à la technologie, que nos déplacements pourront être plus fluides, propres et performants.

  • Vous êtes une entreprise 100 % digitalisée : pouvez vous expliquer ce que cela implique ?

Il est fascinant de voir qu'aujourd'hui, avec la mondialisation couplée à la digitalisation, il est possible d'apporter un service comme Uber partout de par le monde en quelques années seulement. C'est un progrès considérable. Mais un développement d'une telle rapidité nécessite effectivement des adaptations permanentes, des modifications rapides du business model et des modes d'organisation. Quand j'ai rejoint Uber France, nous étions une équipe d'une dizaine. Trois ans plus tard, nous sommes 120 collaborateurs, implantés dans 11 agglomérations et de nombreux recrutements sont en cours.

Pour suivre ce rythme et rester le plus opérationnel possible, lutter contre les silos et maintenir la transversalité et la bonne information de tous, il faut sans cesse réorganiser les équipes. C'est complexe et cela peut être déstabilisant. Mais seule cette agilité nous permettra de conserver un train d'avance sur nos concurrents.

Son parcours

Originaire de Champagne, Thibaud Simphal, 33 ans, est diplômé de King's College London, de la Sorbonne et de l'Université d'Assas. Juriste de formation, il détient également un MBA de la London Business School.

2010. Entrepreneur dans l'âme, Thibaud Simphal débute sa carrière par la création de plusieurs start-up en France, avant de rejoindre la DG commerce à la Commission européenne, à Bruxelles. Suite à son MBA, en 2010, il rejoint l'entreprise LexisNexis à Londres puis crée une boutique de conseil en stratégie et technologie.

2014. Il rejoint Uber en mars 2014, suite à des messages reçus d'Uber sur LinkedIn à la fin de l'année 2013. Sa mission : continuer à entreprendre dans la technologie appliquée à la mobilité et aux services.

2016. Depuis l'été 2016, Thibaud Simphal est regional general manager pour l'Europe de l'Ouest, région qui englobe la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce et Israël. Son but est d'apporter aux citoyens des autres pays dont il a la responsabilité, la même solution de mobilité qu'en France.



 
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Christelle Magaud

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