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Publié par Céline Tridon le | Mis à jour le

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C'est l'objectif que s'est fixé Sista, le collectif que vous avez co-créé avec Tatiana Jama...

Il y a des inégalités de financement entre les femmes et les hommes dans la tech. Les chiffres ont de quoi être angoissants. Au cours de notre vie entrepreneuriale, nous avons souvent rencontré des femmes qui nous ont dit combien les levées de fonds sont pour elles un enfer. Celles qui sont enceintes s'entendent dire qu'elles n'ont qu'à revenir quand elles n'auront plus leur bébé. D'autres ont vu leur business plan être qualifié "de fille". Soit autant de remarques aberrantes. Sista est né pour répondre à un sentiment d'injustice.

Le financement est-il au coeur du problème ?

Dans l'univers de la tech, les enjeux sont globaux, internationaux. Si on veut construire un leader, il faut avoir accès au financement. Donc celui des femmes entrepreneures doit être tout aussi facile que celui des hommes.

Quels sont les freins à ce financement ?

La moitié des fonds d'investissement français n'a aucune femme parmi ses partners, qui sont à 86 % des hommes. C'est pourquoi nous avons rédigé, en collaboration avec le Conseil national du numérique, la charte Sista x CNNUM.

Quel est l'objectif d'un tel document ?

La charte permet de définir une feuille de route précise. Les fonds signataires s'engagent à ce qu'il y ait 30 % de femmes parmi leurs partners. Il faut aussi arriver à 25 % d'équipes féminines ou mixtes financées à l'horizon 2025. Aujourd'hui, nous sommes à 12,5 %. La charte s'appuie aussi sur une quinzaine de recommandations : féminisation des équipes, communication non genrée, questions identiques posées aux femmes et hommes entrepreneurs, etc.

Ce n'est pas le cas ?

Lorsqu'un homme se présente avec un projet, il est tout de suite placé dans une attitude de promotion : on lui pose des questions sur son potentiel de réussite, ses investissements, ses succès passés. La femme est inconsciemment placée dans une position de défiance : on l'interroge sur ses pertes, ses risques... et au final, on n'aura pas envie de la financer. C'est un biais inconscient auquel chacun doit être sensibilisé.

Cette démarche a trouvé écho auprès des intéressés ?

Près de 60 fonds d'investissement ont déjà signé la charte : l'écosystème a été assez sensible à la démarche qui se veut inclusive. C'est aussi une question de prise de conscience collective et une problématique d'éducation. Nous avons réveillé quelque chose dans l'esprit de chaque fond d'investissement que nous avons sollicité. Ils sont plus attentifs.

Ce n'est donc pas uniquement un combat féminin ?

C'est en effet un combat de tous ! D'ailleurs, nous ne cherchons pas à le construire en opposition à qui que ce soit. Le monde a besoin de tous pour fonctionner, hommes et femmes, mais il doit être plus juste.

Votre principale source d'inspiration ?

Les autres, mes rencontres.

Si vous deviez explorer un autre métier ?

Un métier en rapport avec la médecine ou la pâtisserie.

Votre meilleur souvenir professionnel ?

Ma rencontre avec Muhammad Yunus, inventeur du microcrédit et prix Nobel de la paix.

Ce que vous recherchez le plus chez vos collaborateurs ?

La bienveillance.

La manager que vous êtes ?

Humaine, à l'écoute.

L'entreprise que vous auriez voulu inventer ?

Bic, car c'est simple mais tellement génial. Pour sa capacité à durer dans le temps aussi.

Une citation que vous aimez vous répéter ?

" Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ", Mark Twain.

Un entrepreneur que vous admirez ?

Un entrepreneur ? Gilles Babinet,vice-président du CNNUM et l'un de mes premiers boss. Une entrepreneure ? Tatiana Jama !

 
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