À fond la circularité chez Decathlon !
En distillant la circularité au coeur de sa stratégie, Decathlon fait évoluer sa supply chain pour répondre aux échanges de flux bidirectionnels. Une évolution en douceur liée à la déclinaison d'une philosophie adoptée depuis de longues années. Explications avec Laurence Fontinoy, Head of Circularity chez Decathlon.
Je m'abonneQuelle est l'actualité majeure de Decathlon en matière de supply chain ?
La circularité est désormais au coeur de notre stratégie et entraîne depuis quelque temps un bouleversement pour l'entreprise. Avec des flux de produits qui vont dans "les deux sens", il faut adapter notre chaîne d'approvisionnement en conséquence. Or, la mobilisation de Decathlon autour de la circularité est totale. Il faut préciser que même si nous déployons depuis de longues années une philosophie basée sur la circularité de nos articles de sport, nous sommes arrivés à un tournant. En effet, la pression autour de cette thématique est ressentie par tout le monde, aussi bien par nos clients que par les médias. C'est le système de consommation dans sa globalité qui est impacté, nous poussant à modifier nos habitudes. En réalité, il n'est plus nécessaire de toujours posséder les biens. La location peut jouer son rôle. Le produit est alors "pris" au moment du besoin et rendu lorsque ce dernier n'existe plus. En tant que retailer, nous devons être prêts à ce changement en mettant en place une organisation appropriée au niveau des magasins et des ressources humaines pour accompagner les flux logistiques.
Comment Decathlon arrive à prendre en compte cette problématique liée à la circularité ?
Dans son histoire, Decathlon a toujours eu ce côté "Vert" avec une mentalité de type "On va essayer de recycler", afin de laisser une empreinte moins agressive sur la planète. Notre force est de nous appuyer sur deux piliers. Le premier est de disposer d'un réseau de magasins bénéficiant d'ateliers. Or, à partir du moment où on met à disposition des ressources vis-à-vis des consommateurs pour prolonger et étendre la vie des produits, c'est déjà un signe fort en faveur de la circularité.
Le second pilier est d'avoir mis en place il y a quelques années les "Trocathlon". Des opérations qui consistaient à donner une seconde vie aux articles de sport et ce, plusieurs fois par an. Désormais, nous avons intégré ces opérations au coeur de nos stratégies, de façon continue en mettant en place une stratégie de rachat de certains articles de sport.
Est-ce que vous percevez d'autres tendances en 2024 qui pourraient se prolonger durant les prochaines années ?
Je pense que l'accélération du marché de la seconde vie va s'accélérer. Il suffit de voir le succès des plateformes telles que Vinted ou leboncoin. Il y a aussi une accélération sur les modèles de souscription et d'abonnement, qui sont des modèles aussi très différents pour la plupart des retailers. Des modèles qui chamboulent non seulement notre supply chain, mais qui a des impacts également sur la relation client, notamment à travers les moyens de paiement et de la technologie que nous devons mettre en place pour y faire face.
Autre tendance, mais qui n'est pas nouvelle, celle sur le "Do-it-yourself". En tant que retailer, nous devons apporter des réponses pour aider le client, être là pour lui et au moment où il l'a décidé. Si le client estime que c'est trop complexe de faire des réparations par lui-même, nos ateliers sont justement disponibles pour prolonger la durée de vie et favoriser la circularité.