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Yahoo! : décryptage d'une mue prometteuse

Publié par François Deschamps le | Mis à jour le
Yahoo! : décryptage d'une mue prometteuse

Lancement de nouveaux produits, rachat de multiples startups, fermeture de services, interdiction du télétravail, relooking de son logo... Sous l'impulsion de son nouveau p-dg Marissa Mayer, Yahoo! se transforme. Dernièrement, le groupe a décroché la première place des audiences Internet aux USA.

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Depuis plusieurs mois déjà, il ne se passe pas une semaine (ou presque), sans que la société Yahoo! ne fasse parler d'elle. Et pour cause, la firme de Sunnyvale a une actualité riche, marquée dernièrement par une performance dont peu d'acteurs du Web peuvent se prévaloir : monter sur la première marche du podium des audiences Internet aux Etats-Unis, devant Google.

En effet, selon les mesures d'audience du mois de juillet, réalisées par le cabinet spécialisé Comscore, les sites de la galaxie Yahoo! ont été plébiscités par plus de 196,5 millions de visiteurs uniques. Une performance que le groupe n'avait pas réalisé depuis le mois de mai... 2011.

A titre de comparaison, le numéro deux du classement, Google et son tentaculaire eco-système de sites, ont séduit un peu plus de 192,2 millions de visiteurs uniques en juillet dernier. Microsoft, classé en troisième position, cumule pour sa part une audience de 179,5 millions de V.U.

Détrôner ainsi le mastodonte du secteur n'est pas sans soulever de nombreuses interrogations, notamment sur la méthode employée pour redresser ainsi la barre du paquebot Yahoo!, dans la tumulte depuis 2008. De nombreux observateurs y voient là l'oeuvre d'une stratégie d'entreprise finement menée, et profondément remaniée par la nouvelle patronne du groupe, Marissa Mayer.

'Mayer', atout de Yahoo!

Marissa Mayer a été nommée à la tête de l'entreprise en juillet 2012. Personnage emblématique du Web, elle est à ses débuts professionnels, en 1999, la vingtième personne à intégrer une petite startup de l'époque : Google.

Sur le papier, elle dispose en effet de solides arguments puisqu'elle est diplômée d'une licence en systèmes symboliques et d'une maîtrise en informatique de l'Université de Stanford.

Marissa Mayer, Pdg - Yahoo!

Chez Google pendant 13 années, elle n'a pas ménagé ses efforts. En tant que vice-président en charge des services de cartographie (Google Maps) et de géolocalisation, elle aurait travaillé sur de nombreux services populaires tels que Gmail, Google Labs, Google Desktop, ou encore Google Actualités.

Son arrivée au sein de Yahoo!, annoncée le 16 juillet sur son fil Twitter, a marqué les esprits. En effet, le lendemain, la jeune femme de 37 ans annonçait en exclusivité au magazine Fortune sa grossesse. Le site spécialisé Tech Crunch soulignant alors qu'il s'agissait de la première femme p-dg d'une des 500 plus grosses entreprises technologiques, à être enceinte.

Mais là n'est évidemment pas le plus important, loin s'en faut. Car dès lors, Marissa Mayer a eu les mains libres pour entreprendre de grands chantiers au sein de Yahoo!

La fin du télétravail

Les changements impulsés par Marissa Mayer, sont très nombreux. L'un d'entre eux, initié en février 2013, consiste à purement et simplement interdire le télétravail chez Yahoo!. Les salariés en ont été informés par le biais d'une note interne envoyée à l'ensemble du personnel. Publié par le site Business Insider, le mémo est clair et sans concession. Morceaux choisis :

"Afin de devenir le meilleur endroit pour travailler, la communication et la collaboration seront importantes, et nous devons donc travailler côte-à-côte. C'est pourquoi il est essentiel que nous soyons tous présents dans nos bureaux. Certaines des meilleures idées et décisions peuvent venir d'échanges dans les couloirs ou en cafétéria, en rencontrant de nouvelles personnes, ou en faisant d'impromptues réunions d'équipes.

La rapidité et la qualité sont souvent sacrifiées lorsque nous travaillons à domicile. Nous devons être un seul et même Yahoo!, et cela commence par être physiquement ensemble. A partir de juin (2013), nous demandons à tous les employés avec des aménagements de travail à domicile de travailler au sein des bureaux de Yahoo!. Si c'est votre cas, votre management a déjà été informé des étapes à venir."

Une frénésie d'achats

Depuis un an, Yahoo! multiplie les acquisitions. Pas moins de 22 sociétés sont ainsi passées dans son giron, bien souvent des startups, pour des montants allant de 10 millions, jusqu'à plus d'un milliard de dollars (pour les opérations dont les sommes déboursées ont été communiquées).

La première acquisition signée Marissa Mayer (octobre 2012), est l'application de recommandations de sorties entre amis Stamped. Son p-dg, Robby Stein, connaissait Marissa Mayer puisqu'ils étaient avant cela, collaborateurs chez Google. Un rachat qui a coûté 10 millions de dollars. Ensuite, le rythme des rachats s'est accélérée.

Pêle-mêle, Yahoo! a acheté Ontheair, un service de chat vidéo pour smartphones ; Snip.it, agrégateur de contenu social ; Jybe, application de recommandation personnalisée consacrée à la nourriture et au divertissement ; Propeld, startup à l'époque spécialisée dans la recommandation sociale de commerce local ; Summly, une application mobile permettant de résumer des informations d'actualité agrégée, achetée environ 30 millions de dollars à son fondateur, Nick D'Aloisio, un adolescent de 17 ans.

Mais aussi Astrid, une application façon "to do list" ; GoPollGo ; Rockmelt, dont la fermeture définitive est prévue pour le 31 août ; Loki Studios, une société créant des jeux pour mobiles ; Milewise, application de recherche de voyages, fermée dès son rachat ; Tumblr, le fameux site totalisant près de 135 millions de blogs, acquis pour 1,1 milliard de dollars ; Playerscale ; Ghostbird, éditeur d'applications photos pour iPhone pouvant aider Yahoo! à concurrencer Instagram ; Bignoggins ; Qwiki, application de story-telling vidéo achetée pour 50 millions de dollars ; Xobni, société spécialisée dans la gestion des e-mails dont l'acquisition est estimée entre 40 et 60 millions de dollars ; Ztelic, réseau social chinois ; Admovate, éditeur d'outils de retargeting destinés aux mobiles ; Rondee, une plateforme de conférences en ligne ; Lexity, éditeur de solutions de création d'applications e-commerce mobiles, et enfin, IQ Engines, une startup spécialisée dans la recherche d'images.

Seule ombre au tableau, la tentative avortée de rachat de la plateforme de vidéos Dailymotion en mai 2013, dont l'échec fut retentissant.

Un avenir encore incertain

La nouvelle dynamique dans laquelle Marissa Mayer inscrit Yahoo! semble peu à peu porter ses fruits. Si la prudence est de mise, certains signes sont encourageants. En juillet dernier, le groupe a en effet publié ses résultats pour le deuxième trimestre 2013, et si son chiffre d'affaires a reculé de 7% par rapport au premier trimestre (1,14 milliard de dollars), son bénéfice net a augmenté de 46%, passant ainsi à 331 millions de dollars (contre 227 millions de dollars en 2012 sur la même période).

"Notre activité a fait preuve de stabilité, et plus que jamais nous lançons de nouveaux produits, avec presque un lancement chaque semaine", a souligné Marissa Mayer lors de la présentation des résultats trimestriels de Yahoo!."Du nouveau Yahoo! News, en passant par la nouvelle application Yahoo! Sport, le relooking de Yahoo! Search, le nouveau Yahoo! Mail pour tablettes, l'application Yahoo! Météo, jusqu'à la nouvelle application Yahoo! intégrant Summly, ce trimestre est marqué d'améliorations considérables dans notre gamme de produits, et nos utilisateurs y ont répondu par un engagement et une utilisation accrue".

Optimiste, la p-dg de Yahoo! n'en est pas moins réaliste quant au travail qu'il reste à fournir. La prochaine étape, d'ores et déjà entamée, offrir à Yahoo! un tout nouveau logo. Quotidiennement pendant 30 jours, jusqu'au 4 septembre, un logo relooké est publié sur son compte Tumblr. A priori, seule la police du mot devrait changer, le groupe ayant annoncé que le point d'exclamation et la couleur violette, resteraient.

 
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