Les e-commerçants ont des difficultés à se conformer à la DSP2
45 % des e-commerçants n'ont fait que le minimum en termes de conformité à la DSP2 ou sont encore en train de réfléchir à comment dépasser les obstacles qu'elle représente. Plus de 30 % des répondants sont confrontés à des blocages et à des restrictions liées aux outils et aux exemptions spécifiques de leurs fournisseurs. Selon 39 % des dirigeants interrogés, la fraude persiste, même sur les commandes authentifiées via 3DS.
Je m'abonneUne étude, menée par Forrester Consulting auprès de 207 dirigeants d'entreprises en Europe et au Royaume-Uni et commandée par Riskified, plateforme de gestion de la fraude, révèle que près de la moitié des e-commerçants européens et britanniques rencontrent encore des difficultés à se conformer à la Directive sur les services de paiement (DSP2), alors que celle-ci est désormais entièrement en vigueur, après avoir été reportée. Elle révèle que 45 % des répondants respectent les exigences minimales de la directive ou sont encore en train de résoudre les problèmes liés à son déploiement. L'objectif de la DSP2 est de réduire la fraude et de rendre les paiements plus sûrs. Cependant, 39 % des commerçants ont révélé que les rétrofacturations frauduleuses avaient augmenté sur les transactions authentifiées via 3DS, ce qui a eu un impact sur le taux de fraude global.
Une optimisation loin d'être atteinte
La DSP2 a été publiée en 2015 pour un écosystème de paiement européen plus sûr, intégré, ouvert et pratique. Cette nouvelle loi a notamment introduit l'authentification forte du client (SCA), exigeant une vérification multifactorielle pour les transactions en ligne CNP (Carte non présente). Néanmoins, plus d'un an après son entrée en vigueur dans l'Espace économique européen, près de la moitié (45 %) des entreprises n'auraient fait que le minimum pour se conformer à la DSP2 ou essayent encore d'en résoudre les problèmes (techniques ou d'intégration) qui découlent de cette directive afin de pouvoir optimiser leurs stratégies de paiement.
Une grande partie des personnes interrogées ont révélé avoir constaté une augmentation des coûts liés à la prévention de la fraude suite à l'arrivée de la DSP2. En effet, 43 % ont déclaré que les coûts avaient augmenté, sans compter les coûts de l'authentification 3DS. Parmi eux, 57 % ont déclaré que leurs dépenses avaient augmenté de 25 % depuis la mise en place de la DSP2. Les e-commerçants constatent toujours une hausse des rétrofacturations frauduleuses sur des commandes pourtant authentifiées, ce qui impacte leur taux de fraude global.
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Blocages et restrictions
80 % des commerçants interrogés estiment que les exemptions (qu'elles soient proposées par un spécialiste de prévention de la fraude ou par un fournisseur de services de paiement) sont efficaces. Grâce aux exemptions, 60 % des commerçants déclarent pouvoir éviter l'étape de SCA pour plus de la moitié de leurs commandes. Certains dirigeants ont également déclaré être confrontés à des restrictions liées aux exemptions. Bien qu'ils soient techniquement admissibles à des seuils d'exemption plus élevés, ils ne sont pas en mesure d'exempter davantage en raison des restrictions globales établies par leurs fournisseurs de services de paiement. Ils ont également déclaré qu'il leur était difficile de tirer parti des solutions disponibles sur le marché, à cause des écosystèmes de leurs fournisseurs de services de paiement : 31 % d'entre eux ont expliqué qu'ils étaient obligés d'utiliser uniquement les outils fournis par leurs fournisseurs de services de paiement.
Que manque-t-il à la DSP2 ?
Les répondants ont révélé que davantage de données et de transparence aideraient les entreprises à faire progresser leur stratégie en matière de DSP2. Près des deux tiers (65 %) demandent une plus grande transparence des frais de traitement des paiements, tandis que 61 % souhaitent des mises à jour régulières sur les performances du marché, et 59 % veulent des retours sur les solutions à leur disposition visant à optimiser la conformité.
Il convient également de noter que les commerçants ne sont pas réfractaires à la DSP2, mais qu'ils pensent au contraire qu'elle a le potentiel d'améliorer leur activité. Ils sont par ailleurs prêts et disposés à élaborer des stratégies autour de la DSP2 une fois que le système sera plus transparent. Les personnes interrogées ont également déclaré que l'avantage concurrentiel gagné en optimisant leurs flux de paiement dans le cadre de la DSP2 est crucial pour leur stratégie future, au même titre que l'amélioration de l'expérience client, l'augmentation des taux de conversion et la fidélisation des clients.
Méthodologie :
L'enquête a été commandée par Riskified et réalisée en mai 2022 par Forrester Consulting. 207 décideurs en matière de paiements en France, en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni, dans des entreprises dont le chiffre d'affaires est d'au moins 75 millions d'euros, ont été interrogés pour cette étude.