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Levée de fonds : une fausse bonne idée pour les start-up ?

Publié par le - mis à jour à
Levée de fonds : une fausse bonne idée pour les start-up ?

Malgré une popularité toujours plus croissante, le soufflé start-up peut très vite retomber : plus de 95 % d'entre elles déposent le bilan. Et si la levée de fonds, désormais quasi automatique dans le secteur, était le socle de leur défaillance ?

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Les levées de fonds sont de plus en plus nombreuses. Les tours de table de plus en plus importants. Fin janvier 2018, la start-up grenobloise Aledia, pionnière des Led 3D, a procédé à son troisième tour de table avec la levée de 30 millions d'euros. En 2016, la start-up hispanique Cabify annonce une levée de fonds de 120 millions de dollars avec l'ambitieux pari de supplanter Uber en Amérique latine.

Si l'argent récolté permet à la start-up de se lancer, elle met également son avenir en péril : une levée de fonds à neuf chiffres peut être flatteuse, mais elle apporte surtout une forte valeur à l'entreprise et attire des actionnaires dont l'investissement de départ devra être remboursé à leur sortie du capital.

C'est là que le piège se referme sur bon nombre de start-up qui ne se relèvent pas de business angels trop gourmands. Souvent, le temps du retour sur investissement n'est pas compatible avec le temps que nécessite le développement d'une entreprise.

L'opération est d'autant plus risquée qu'en laissant les investisseurs grignoter ses parts, le fondateur peut perdre le contrôle, l'ADN ou même la vision stratégique de son entreprise face à des acteurs dont l'objectif se mesure moins en chiffre d'affaires qu'en capitaux. Parce qu'elle exige une croissance proportionnelle au montant perçu par les investisseurs, la levée de fonds peut donc préparer la chute de la start-up : si les bénéfices prévisionnés ne sont pas à la hauteur, c'est le waterfall, un effet de cascade qui peut très vite amener à la faillite.

Quelle(s) alternative(s) pour les entrepreneurs français ?

La levée de fonds n'est pas complètement à proscrire, mais elle doit néanmoins être réalisée à un moment opportun : l'entreprise doit être lancée et rentable. La levée de fonds permet alors de créer de la valeur.

Néanmoins, aujourd'hui, nombre de start-up qui ont y recours pourraient en réalité s'en passer. Souvent, adopter une stratégie économique logique est la clé d'un projet commercial pérenne et bankable. Les frais de structure doivent être liés au chiffre d'affaires et aux marges appliquées, et le chiffre d'affaires doit être en partie réinvesti. Le tout forme une société saine, économiquement solide : la start-up investit alors sur un produit dont les ventes provisionnelles ne sont pas uniquement spéculatives et se fonde sur un chiffre d'affaires, sinon acquis, du moins très solide.

L'apport en fonds personnels n'est pas à négliger. Investir son propre capital plutôt que celui de business angels modifie complètement la façon de diriger - consciemment, ou non. La part de risque, bien plus conséquente, pousse les dirigeants à mieux réfléchir leurs décisions stratégiques. Cela permet également de garder le contrôle sur la direction stratégique que prend la société et d'envoyer de forts signaux de confiance aussi bien à la clientèle qu'aux acteurs bancaires. Et si ce type de modèle économique permettait aux start-up de déjouer les statistiques sur leurs chances de réussite ?

La levée de fonds ne doit pas être un réflexe. Avec leur multiplication surmédiatisée, de nombreuses start-up la considèrent de plus en plus comme un but plutôt qu'un moyen. Pourtant, le temps mobilisé sur ces opérations n'est pas consacré au développement de l'entreprise : cela peut coûter cher aux start-up, alors que les levées de fonds, pas forcément pertinentes pour le développement de l'entreprise, constituent des bulles financières en grande partie responsables du taux d'échec astronomique de ces jeunes entreprises.

L'auteur

Après ses études (Master en Écologie et École de commerce), Jonathan Laloum a crée une société de rénovation énergétique et travaux de l'habitat. Une première expérience qui lui a permis d'identifier les besoins, les problématiques et les évidences du marché de la gestion énergétique.

Suite à ça, il a décidé de lancer il y a 5 ans le projet FHE, qui développe une gamme de produits et de solutions en faveur de la gestion énergétique des bâtiments. FHE compte 35 salariés en France, a équipé près 7000 logements et a ouvert des filiales en Allemagne, Suisse, Belgique et Afrique (Maroc).

 
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