Reekom : 4,5 millions d'€ pour booster le re-commerce en France

Une levée structurante pour un modèle déjà rentable ? Reekom, acteur pionnier du re-commerce fondé en 2022, vient en effet d'annoncer une levée de fonds de 4,5 millions d'euros. Cette opération financière est soutenue par un tour de table composé d'investisseurs engagés, parmi lesquels Alexandre Cadain d'Alpha Star, Clément Alteresco et Benjamin Bouquet de Morning, Super Capital, Kimpa, ainsi que plusieurs Business Angels.

L'entreprise, qui affiche déjà une rentabilité depuis sa première année d'existence, se distingue par son approche industrielle de la revalorisation. Reekom prend en charge l'intégralité du processus de reconditionnement : réception, contrôle, détachage, désinfection, lavage, réparation et prise de photos des produits destinés à retrouver une seconde vie sur le marché.

Un nouveau centre industriel pour tripler les capacités

Le principal investissement de cette levée sera consacré à l'ouverture du plus grand centre français de revalorisation à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Cette installation industrielle de 3 500 m² regroupera toutes les activités de l'entreprise et permettra de mécaniser les opérations de nettoyage, repassage, couture et réparation cuir grâce à des machines performantes.

L'objectif affiché est ambitieux : tripler les capacités de traitement pour passer de 30 000 pièces traitées par mois actuellement à 100 000 pièces d'ici 2028. Cette montée en puissance s'accompagnera d'un renforcement significatif des équipes avec le recrutement de 11 personnes d'ici la fin de l'année, portant l'effectif total à plus de 30 collaborateurs. Les profils recherchés incluent des couturiers, ingénieurs textiles et profils opérationnels.

Une clientèle diversifiée et un modèle économique original

Reekom s'adresse principalement aux marques de prêt-à-porter, chaussures, maroquinerie, meubles et décoration. Parmi ses clients figurent des enseignes reconnues comme Bonne Gueule, Paradigme, CAMIF ou encore Veepee. L'entreprise se distingue par son modèle économique : elle ne rachète jamais les produits mais facture ses services à la pièce et à l'opération, les marques restant propriétaires de leur stock.

Pour chaque article, un cahier des charges est établi en amont avec la marque cliente, permettant de déterminer le parcours de revalorisation selon l'état du produit et les contraintes de marge. Un système de gestion d'entrepôts personnalisé assure une traçabilité totale du processus.

Des ambitions internationales et un impact social assumé

Fort de cette levée de fonds, Reekom envisage une expansion européenne avec l'ouverture de centres de revalorisation en Espagne, Italie, Allemagne et Europe de l'Est. À plus long terme, l'entreprise pourrait même s'implanter aux États-Unis et en Asie, portée par l'élan de ses marques clientes.

Au-delà de sa dimension économique, Reekom revendique un fort impact social. L'implantation en Seine-Saint-Denis s'inscrit dans une démarche d'ancrage territorial, avec notamment des collaborations avec des associations oeuvrant pour la réinsertion professionnelle. Comme l'explique Guillaume Perret du Cray, fondateur et CEO : "Donner une seconde vie aux objets, c'est aussi offrir une seconde chance aux hommes et aux femmes qui les réparent."

Une expertise née de l'expérience

Les deux fondateurs apportent une expertise complémentaire au projet. Guillaume Perret du Cray fort de 15 ans d'expérience dans la supply chain et la logistique, notamment chez Unilever et Veepee, a identifié un angle mort opérationnel dans la gestion des retours produits. Hélène Feugier, COO, apporte quant à elle son expérience de l'industrie et de l'impact, acquise notamment chez Schneider Electric et Mokki.

Avec cette levée de fonds, Reekom se positionne comme un acteur majeur de l'économie circulaire, démontrant que le re-commerce peut être à la fois rentable et porteur d'impact social positif.