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Jean-David Chamboredon :"Le web français se porte bien"

Publié par Camille Lhost le | Mis à jour le
Jean-David Chamboredon :'Le web français se porte bien'

CEO du fonds d'investissement Isai qui regroupe près de 130 entrepreneurs Internet, Jean-David Chamboredon revient pour E-Commerce.fr, sur les perspectives du financement des initiatives sur le web. Entretien.

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  • Quel état des lieux peut-on dresser du financement des acteurs du web en France ?

Le financement en capital-risque des entreprises du numérique progresse plutôt très bien. Beaucoup d'initiatives sont prises par des entrepreneurs de plus en plus jeunes. L'enjeu de l'Isai reste de repérer les sociétés qui peuvent devenir des champions internationaux.
On a connu en 2015, une croissance de l'ordre de 50 % des montants investis. C'est important de le noter car il existe très peu de secteurs dans notre pays dans lesquels la croissance est aussi forte.
Ceci dit dans le monde, la croissance s'avère encore plus importante. À Londres ou à New York, elle approche 100 %. On peut donc dire que la France progresse bien mais moins vite qu'ailleurs.

  • Quels sont les éléments qui ralentissent cette croissance ?

"La France reste compétitive dans l'IoT, l'économie collaborative et l'advertising technology"

Tout d'abord en France, il existe peu d'acteurs disposant de gros fonds. Parce que l'épargne des Français ne sert pas à financer le capital-risque, les entrepreneurs se tournent vers Londres, New York et San Francisco, lorsque leur business est devenu suffisamment important -au-dessus de 10 millions de levée de fonds nécessaires-, et qu'ils peuvent prétendre s'imposer comme champions sur la scène internationale.

Par exemple en 2010, l'Isai a soutenu Blablacar -pour mémoire, la société a été créée en 2007. La société de covoiturage longue distance avait d'abord levé des fonds auprès de business angels, puis elle a fait appel à notre fonds d'investissement. En 2012, 2014 et 2015, elle a obtenu des financements à l'étranger.

D'ailleurs la deuxième raison, c'est le manque de business angels en France. Beaucoup de sociétés ont de grandes difficultés à démarrer et à faire émerger leur business. Avant de me rencontrer, elles doivent franchir de nombreuses étapes...

  • Rassurez-nous, la France performe dans certains domaines ?

Bien sûr. On reste compétitifs dans l'Internet des objets (IoT), l'économie collaborative et l'advertising technology. Je dirai qu'il existe une ambition collective forte, avec l'idée de vouloir créer des champions planétaires. Mais Internet est un secteur globalisé et soumis à la concurrence mondiale, et ce, dès le jour de la création des start-up.

  • Comment alors se distinguer ?

En imaginant des choses différentes de ce que font les Américains, et en trouvant des modèles originaux qui seront un succès à l'international.
Chaque start-up pense écrire une histoire exceptionnelle. Mais des histoires à la Blablacar, il n'en existe que très peu. Dans les cinq dernières années, il n'y en a qu'une, c'est celle-ci. Et avant BlaBlacar, il y avait Criteo. Ces deux sociétés sont devenues des leaders mondiaux dans leurs secteurs. Peut-être que demain, Sigfox fera partie de cette petite équipée.

  • Pourquoi n'existe-t-il pas plus de champions ?

C'est très dur de répondre à cette question. On se retrouve dans une situation où on ne sait pas déterminer l'oeuf de la poule. Il n'y a pas assez d'argent donc il n'y a pas champions ; ou bien il n'y a pas assez de champions donc les financements sont rares.

Toutefois, je pense que cette situation évoluera doucement. Plus on aidera des entreprises à devenir champions, plus d'autres gens investiront dans leurs affaires. Je m'adresse maintenant aux entrepreneurs : n'attendez pas d'être repéré par des acteurs internationaux, si vous ambitionnez être le prochain champion français, vous avez intérêt à le faire avec peu d'argent.

"Il existe encore beaucoup d'opportunités sur le web"

  • Selon vous, reste-il des opportunités sur le web ?

Internet est un monde infini. On voit bien que petit à petit, tous les secteurs de l'économie s'engagent dans une transformation digitale. Les acteurs Internet concurrencent directement les mastodontes historiques. Aujourd'hui, les consommateurs utilisent leurs smartphones trois heures par jour. Comment dans ce contexte, peut-on leur offrir de nouvelles fonctionnalités ou de nouveaux services ?

Oui, il existe encore une multitude de choses à inventer. Une nouvelle fois, le chemin peut être long et difficile mais l'entrepreneuriat reste une expérience très excitante.


En savoir plus :
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