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Amélie Oudéa-Castera, sur le terrain de l'excellence

Publié par le - mis à jour à
CARREFOUR.Carrefour COMEX Loyer le 18 Mars 2019.© Nicolas Gouhier
© Nicolas Gouhier
CARREFOUR.Carrefour COMEX Loyer le 18 Mars 2019.© Nicolas Gouhier

A l'occasion de sa nomination au ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques, retrouvez son portait réalisé en 2021 avant qu'elle n'intègre le gouvernement Macron. Amélie Oudéa-Castera était alors directrice exécutive E-commerce, data et transformation digitale de Carrefour. Portrait instructif.

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En ce lundi matin, par écrans interposés, d'une voix calme, douce et claire Amélie Oudéa-Castera se prête à l'exercice du portrait journalistique. Elle retrace son parcours professionnel, revient sur ses choix de vie et se satisfait, en fin d'entretien, d'avoir déroulé le scénario de 42 années d'une vie bien remplie. Ou plutôt, pour cette jeune quadra, désormais maman de trois garçons, de plusieurs vies en une. En effet, au tableau de cette ex-championne de tennis, les multiples postes à responsabilités font état d'un goût pour les challenges et d'un esprit brillant qui lui ont permis, en toute clairvoyance, d'agir dans le respect de ses valeurs pour vivre en accord avec elle-même.

De Roland-Garros à Sciences Po

Très vite, elle met son mental à rude épreuve. Le sport est sa passion. Le tennis son terrain de jeu. Elle s'y engouffre avec une énergie sans faille et devient championne du monde minimes en 1992 et grand espoir du tennis français (demi-finales à Wimbledon, US Open). Son dernier match, elle l'a vécu au côté d'Amélie Mauresmo en quarts de finale du tournoi juniors de Roland-Garros, en 1996. «Dans la vie, on a tous une intuition de soi-même. Je sentais que le tennis n'était pas ma vie. J'ai grandi entourée de grandes joueuses comme Martina Hingis et, en comparaison, je ne me sentais pas un talent d'exception», confie l'ex-joueuse professionnelle.

Amélie lâche les courts de tennis et intègre, la même année, ceux de Sciences Po Paris. Puis, ce sera l'ESSEC et enfin la prestigieuse École Nationale d'Administration (promotion Senghor, celle d'Emmanuel Macron), à l'instar de son père, mais aussi de son époux (Frédéric Oudéa, Président du Conseil d'Administration de Sanofi). La recherche de l'excellence est un sport qui se pratique en famille. En 2004, Amélie Oudéa-Castera est prête à servir l'État. «Il n'y avait rien de plus important que l'intérêt général, la chose publique, et j'avais envie de m'engager dans cette voie. Et puis, j'ai été déçue par le fonctionnement de l'administration avec si peu d'ambition réformatrice. Pendant mes quatre années à la Cour des Comptes, j'ai été frappée par l'absence de gestion des talents, des carrières et de la notion de performance dans la gestion publique», justifie l'ex-championne qui joue alors un rôle à contre-emploi tant la quête de résultats est gravée dans son ADN de sportive.

Le sens du collectif

Exit les lourdeurs administratives, place aux grands groupes ambitieux. La carrière d'Amélie Oudéa-Castera débute chez Axa, auprès de Denis Duverne. «L'entreprise m'a fait prendre conscience que la vie n'est pas qu'un sprint de haut niveau toutes les semaines. En entreprise, il faut savoir reprendre son souffle, ancrer son effort sur la durée. J'ai réappris les rythmes de vie d'un collectif, cela m'a fait beaucoup de bien», confie Amélie Oudéa Castera. La joueuse apprend à jouer collectif. En 2012, quatre ans après son entrée dans le groupe, Nicolas Moreau lui confie la direction du digital et des services pour Axa France avant d'exercer les mêmes fonctions pour l'ensemble du groupe.

Le digital entre dans son portefeuille de responsabilités. «Je lui ai confié une mission difficile qu'elle a accomplie à force de ténacité. Elle a une énergie et une capacité de travail que j'ai rarement vues. Elle a une tolérance assez faible pour le manque d'engagement de ses collaborateurs», commente Nicolas Moreau. Avec avidité, la jeune femme se lance dans un écosystème en pleine ébullition. «J'ai beaucoup appris chez Axa aux côtés de spécialistes de la data, de l'IA, des développeurs... J'arrivais à aligner des briques et fédérer des métiers pour délivrer des propositions de valeur très cohérentes», raconte Amélie Oudéa-Castera.

Recruter les meilleurs

En 2018, elle fait son entrée chez Carrefour aux côtés d'Alexandre Bompard, aux commandes depuis un an. Avant de changer d'écurie, le coach Amélie s'assure de deux éléments: «J'ai besoin de me sentir confortable avec les valeurs véhiculées par l'entreprise et bien sûr d'avoir carte blanche pour constituer mon équipe qui va me permettre d'atteindre mes objectifs. Que ce soit chez Axa, auprès de Denis Duverne, ou aujourd'hui chez Carrefour auprès d'Alexandre Bompard, j'ai pu réunir ces deux conditions», expose-t-elle méthodiquement.

Face aux enjeux, liés à l'e-commerce et à la transformation digitale de l'enseigne, la stratège joue sur les vertus du collectif. «À Carrefour, j'ai réuni dans mon équipe les meilleurs talents qui ont tous une passion nourrie pour l'excellence. J'ai besoin de m'entourer des meilleurs. Je conçois mon rôle de manager comme un chef d'orchestre, un coach qui crée un alignement dans l'équipe et au-delà. Je suis un élément fédérateur», souligne la directrice. Et cette année 2020, si particulière, aura révélé pleinement le rôle essentiel de la grande distribution auprès des Français. Cette émulation aura soudé les équipes, malgré les conditions difficiles. «Durant le confinement, je me suis rendu compte à quel point Carrefour était d'utilité publique. On a sauvé des vies grâce à notre service de livraison à domicile. Cela a déclenché un immense sentiment de fierté en interne là où nous avons tous été chambrés -sans exception- par nos proches avant de rentrer chez Carrefour sur l'item "tiens, tu vas vendre des yaourts et des petits pois!" alors que nous sommes essentiels à la bonne marche de la société».

Objectif 2022

De fait, les résultats en e-commerce ont explosé et de nouvelles habitudes de consommation sont apparues. «L'année 2020 est très tonique sur les résultats e-commerce de Carrefour. Pendant les premiers mois de confinement, nous avons enregistré sur les 9 pays une croissance de 100%. Aujourd'hui, nous gagnons des parts de marché sur le non alimentaire et notre ambition est d'atteindre 4,2 milliards d'euros de volume d'affaires à horizon 2022 (y compris le C.A. sur les marketplaces). Nous avons recruté 850000 nouveaux clients dans le monde dont 500000 en France durant la crise grâce au drive. Ce réflexe est désormais acquis», analyse Amélie Oudéa-Castera.

En parallèle et en soutien, l'enseigne ouvre sa marketplace gratuitement aux petits commerçants jusqu'à la fin de l'année. La directrice reste concentrée sur ses objectifs business et sur le déploiement du plan Carrefour 2022. Son double mandat repose sur le client et le digital à travers différentes responsabilités: IT, start-up, innovation, data, marketing digital, e-commerce et marque. «Après? On verra ce qui vient. La vie est faite de rencontres, de projets, de liberté... Je fonctionne par tranches de vie. Je ne fais pas de promesses à l'éternel, je sais que la vie est faite de momentums... Aujourd'hui, je suis épanouie chez Carrefour, on verra demain», conclut la dirigeante. Sa sérénité laisse deviner que le meilleur reste à venir.

Marie-Juliette Levin


Son parcours

1992-1996 : Joueuse semi-professionnelle de tennis

1996-1999 : Sciences Po

1999-2001 : Essec et Maîtrise de droit

2002-2004 : ENA (promotion Senghor)

2008 - 2018 : Axa (Marketing et Digital)

Depuis 2018 : Carrefour (E-commerce, data et digital)

Élue "Femme digitale de l'année 2020"

Mai 2022 : Ministre des Sports et des Jeux Olympiques

Janvier 2024: Ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques


 
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