Le petfood, un secteur qui garde tout son mordant !
L'alimentation animale est une vraie corne d'abondance qui représente un marché annuel d'environ 5 milliards d'euros. La croissance est tirée par le service et l'abonnement, comme dans d'autres domaines du retail. La marque de croquettes Made in France Bab'In apporte son éclairage sur un secteur en plein renouvellement.
Je m'abonneL'alimentation animale a le vent en poupe, comme le montre la décision de la multinationale suisse Nestlé d'investir 472 millions d'euros dans l'ouverture d'une usine d'aliments pour animaux de compagnie dans le nord de l'Italie à Mantoue. Située à 160 km au sud-est de Milan, elle devrait être achevée d'ici 2027, a-t-on appris le 10 avril dernier de la bouche du ministre de l'industrie italien Adolfo Urso.
De ce côté-ci des Alpes, le secteur se porte aussi très bien puisque le groupe Virbac, laboratoire pharmaceutique français dédié à la santé animale, va lui aussi ouvrir près de Nîmes un site de production d'aliments et de compléments alimentaires pour chiens et chats. Les travaux devraient démarrer mi-2024 et la mise en service de l'usine est prévue pour 2026 avec une centaine d'emplois créés à la clé d'ici 2030. Il y a un peu moins d'un an, le géant Mars Petcare de porter ses investissements à 100 millions d'euros sur la période 2022-2023 sur son site de production de Saint-Denis-de-l'Hôtel (Loiret).
Un marché de 5 milliards d'euros à s'en lécher les babines
Ecommerce Mag vous l'annonçait le 19 mars : Wanimo, marketplace française distribuant des produits pour animaux avait été cédée à Animo Concept, société en ligne de produits de propreté canine. Il faut dire que le marché du « petfood », comme on l'appelle en anglais, est en pleine forme. D'après Statista, la nourriture pour chats a représenté en 2023 un chiffre d'affaires de près de 1,91 milliard d'euros en France, comparé à environ 896 millions pour l'alimentation canine. Au total, le chiffre d'affaires du marché du petfood a frôlé les 3 milliards d'euros l'an passé. La société d'études de marché prévoit que d'ici 2025, il devrait s'élever à 5,29 milliards d'euros.
Valeur des ventes d'aliments pour les animaux de compagnie en France en 2023 en millions d'euros (Source : Statista)
Le 26 janvier, les sociétés italiennes Sanypet et Natural Line et l'entreprise française Codico, propriétaire de Bab'in, marque de croquettes made in France, ont annoncé leur fusion pour créer Nasta Petfood afin de combiner leurs compétences et savoir-faire dans l'alimentation animale.
« Avec la pandémie, le marché et notamment son volet e-commerce ont énormément évolué, explique Caroline Clauvelin, brand manager de Bab'in, et cela continue de progresser de manière globale. La courbe des ventes a aussi été ascendante l'an passé mais plus en valeur qu'en volume et le marché s'est aussi prémiumisé avec des produits sur mesure en fonction des pathologies courantes (ex : problèmes articulaires) dont peuvent souffrir nos amis à 4 pattes. « Les propriétaires d'animaux de compagnie achètent aussi de plus en plus en animaleries et jardineries », continue-t-elle.
La vente se fait soit en grande surface alimentaire (GSA), soit via les réseaux de distribution spécialisée : magasins spécialisés, vétérinaires, éleveurs et e-commerce. Un retail spécialisé en plein développement, comme le montre l'exemple de Maxi Zoo. Depuis l'arrivée de Jan Wejbrandt au poste de CEO de l'entreprise, près de 250 nouveaux points de vente ont été inaugurés et « près de 40 magasins sont ouverts par an », nous déclarait récemment le dirigeant. Pour Bab'in, la distribution spécialisée représente environ 20 % de ses ventes. Après la pandémie, où les clients ont pris l'habitude de se faire livrer des sacs parfois assez lourds de croquettes, la tendance est à l'abonnement. « Cela facilite la vie en évitant aussi de se retrouver le dimanche soir avec le réservoir de croquettes vides », ajoute Caroline Clauvelin.
RSE, production locale et innovation
Bab'in a été créée par deux vétérinaires en 1975. La société est installée à Saint-Amans-Valtoret, près de Mazamet dans le Tarn. « La RSE, nous sommes nés avec, déclare la brand manager, nos sacs sont en papier kraft recyclé et notre sourcing est local. Les lentilles que nous mettons dans nos recettes viennent du Tarn, le canard des Landes et le poulet des Landes ou du Jura. Mais pour la partie carnée, ce sont des coproduits (ex : abats) et non des élevages dédiés. » Thierry Marx, chef aux trois étoiles Michelin, a même participé à la création de recettes avec ses moulins à saveurs Poulet-tomate, Canard-carotte et Truite-algues ! L'innovation est aussi un axe fort cultivé par l'entreprise qui travaille sur un nouveau produit autour de l'appétence. « C'est un critère très important. En tant qu'humain, je ne peux pas vous prouver que c'est bon, puisque nous ne mangeons pas cette nourriture mais si chiens et chats le mangent, cela veut dire que c'est appétant. C'est fondamental pour la conception de nos gammes de produits. Nous travaillons aussi sur le « pet parenting », souligne C. Clauvelin. Le pet parenting est une tendance venant des États-Unis (où Sanypet a une filiale) et qui consiste à se sentir responsable de son chien ou de son chat et à le considérer comme un membre à part entière de la famille.
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« Le petfood est un secteur d'activité en plein renouvellement, conclut la brand manager, car les animaleries ne peuvent plus vendre d'animaux. Ces enseignes doivent donc réinventer leur offre. La notion de service prend désormais tout son sens : il y a le toilettage, les jouets, les piscines pour rafraîchir son animal quand il fait chaud. Avec le changement climatique, ces problématiques prennent plus de place. On n'est plus du tout dans le gadget ! »
Les perspectives offertes à Bab'in avec la fusion de Codico au sein de Nasta Petfood sont en plein développement mais Bab'in compte bien accentuer ses efforts en matière d'accompagnement et de conseil de sa clientèle. Les sujets ne manquent pas : dressage, comportement, nutrition, accueil du bébé chiot, par exemple. Même l'impact carbone de leurs amis à 4 pattes intéresse leurs maîtres et maîtresses. Selon une étude publiée par la marque de croquettes à l'occasion de la dernière édition du salon animalier ExpoZoo (9 au 10 mars 2024), 89 % des propriétaires reconnaissent que leur chien ou leur chat a une empreinte carbone. Si 34 % des sondés sont attentifs à l'impact environnemental des produits qu'ils achètent pour leur animal, 27 % se concentrent surtout sur le prix, nous apprend encore l'enquête.
Une assurance pour Minou ou Rex ?
La notion de service va même jusqu'au contrat d'assurance pour son Felix ou son Médor... Outre-Atlantique, 23 millions de foyers ont déjà souscrit à une offre de soins ou d'assurance pour leurs animaux de compagnie. Nombre d'enseignes de la grande distribution comptent bien exploiter le filon. Walmart a ainsi ouvert son premier Pet Center en 2023 dans la banlieue d'Atlanta à Dallas en Géorgie. Situé à côté d'un des magasins de l'enseigne, le lieu propose des soins vétérinaires et des prestations de toilettage. La chaîne « gâte » aussi ses abonnés Walmart + en les faisant bénéficier d'un partenariat conclu avec le fournisseur de télésanté vétérinaire Pawp, qui ouvre un accès gratuit à ses vétérinaires virtuels pendant un an.