Soldes d'hiver 2024 : des clients peu intéressés et des petits commerçants dépités
Les soldes d'hiver 2024 feront-ils "flop" ? C'est plausible, si l'on en croit un sondage réalisé par l'Ifop pour Spartoo, mais aussi les déclarations des petits commerçants indépendants, qui estiment que la date d'ouverture les dessert.
Je m'abonneLes soldes d'hiver s'ouvrent le mercredi 10 janvier mais ils ne devraient pas attirer les foules. En effet, une étude menée par l'Ifop pour Spartoo annonce que 57 % des Français ont l'intention de renoncer aux soldes ou d'y consacrer un budget moins élevé. Les commerçants indépendants sont les premiers à ne pas être satisfaits de ces soldes. Selon Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH) qui s'est exprimé auprès de l'AFP, les collections d'hiver auraient pu bénéficier de "tout le mois de janvier au moins et d'une bonne partie du mois de février pour se vendre normalement, au juste prix." Pierre Talamon demande, de même que Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants et des TPE, un recul de la date des soldes au gouvernement.
Selon ce dernier, le problème principal de cette période de promotion est qu'elle démarre trop tôt par rapport au Black Friday, rendez-vous devenu incontournable en Europe depuis quelques années. Tout comme les ventes privées après Noël, il estime que ces vagues de promotions successives bénéficient surtout "aux grandes enseignes" et devraient être mieux encadrées.
Changer la date des soldes, fausse bonne idée ?
Ces doléances de la part des retailers indépendants rouvrent le débat autour de la date des soldes. Celle-ci est fixée au deuxième mercredi de janvier par un arrêté pris en application de la loi Pacte et a fait l'objet d'un consensus.
Le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce, commente pour l'AFP : "On n'est pas contre le fait que le dossier soit rouvert mais il faut un minimum de propositions partagées. Et là, on ne peut pas dire que ce soit le cas. Entre les divergences importantes entre petits commerçants et entre des enseignes qui souhaiteraient plutôt un modèle comme à l'étranger, avec des soldes qui démarrent immédiatement, et des indépendants et multimarques qui veulent des soldes le plus tard possible", le compromis semble loin.
De son côté, l'Alliance du Commerce, qui regroupe grands magasins et importantes enseignes de l'habillement et de la chaussure, estime que ce système "est presque le moins pire parmi les propositions" et prône "le statu quo et le maintien du calendrier habituel".