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Zoom sur 7 initiatives de seconde main

Publié par Maëlle Chetal Gaillard le

Produire un t-shirt engendre 6 kg de CO2, en acheter un d'occasion permet de réduire l'impact carbone de 50 à 90 % selon l'Ademe. Un téléphone mobile reconditionné permet quant à lui d'éviter l'extraction de 76,9 kg de matières premières et l'émission de 24,6 kg de CO2 par année d'utilisation. La rédaction vous propose de découvrir sept sociétés spécialisées dans le marché de la seconde main.

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"L'économie du don à sa place" grâce à Geev

Lancée au printemps 2017, l'application Geev permet d'offrir une seconde vie à plus de 20 millions d'objets. La démarche adoptée par Florian Blanc et Hakim Baka, les deux fondateurs, exige qu'"aucun produit avec une valeur d'usage ne finisse stocké ou à la poubelle. Depuis la création de l'application, la structure a permis d'économiser 150 000 tonnes d'émission carbone, pour une économie de 200 millions d'euros de produits en valeurs d'achat d'occasion", précise Hakim Baka.

Comment l'application fonctionne ? Tout part d'un post avec une ou plusieurs photos, l'équipe de Geev composée d'une quinzaine de personnes, veille à la conformité de l'annonce puis la rend accessible aux autres utilisateurs. Ces derniers peuvent contacter l'auteur de l'annonce et se mettre d'accord sur le lieu et la date pour procéder au don. S'ensuit une double validation du donneur et du receveur pour s'assurer que le don ait bien été réalisé. Le modèle économique de Geev repose en partie sur la publicité proposée dans la version gratuite de l'application. "Cette utilisation permet aux utilisateurs de récupérer jusqu'à cinq dons par mois, explique le cofondateur. La version payante, disponible grâce à un abonnement de 25 euros par an, permet de récupérer jusqu'à une trentaine d'objets et lots légués, tous les mois. Elle permet également d'accéder aux annonces postées, 48 heures avant les autres utilisateurs".

Les quatre millions d'utilisateurs inscrits se situent principalement dans les zones urbaines et périurbaines. "Nous remarquons quelques spécificités d'usage liées à l'âge des utilisateurs : les 18-25 ans sont ceux recevant le plus, tandis que les principaux donneurs se situent plutôt aux alentours de 35-45 ans, souligne Hakim Baka. Ce sont d'ailleurs majoritairement des femmes, chargée de famille au vu des objets donnés : jeux d'enfants, équipements bébé, vêtements de nourrissons." Chaque mois les utilisateurs de Geev publient ainsi quelque 700 000 annonces en moyenne. Si les dons sont réalisés en grande partie par les particuliers, l'application "ouvre depuis cet été ses services aux magasins, explique Hakim Baka. La reprise par le don lancé avec Conforama intègre véritablement la plateforme dans le parcours de consommations de leurs clients. Nous proposons aux clients achetant un meuble ou de l'électroménager, de donner leur ancien équipement toujours en état de marche. Ils sont ensuite récompensés d'un bon d'achat de 10 euros, valable dans les 173 magasins Conforama de France et sur le site".

"Notre application comporte pour l'heure environ 25 % de vêtements, entre 5 et 10 % de meubles, 5 à 10 % d'électroménager", explique le cofondateur de Geev. En plus de s'attaquer aux objets non utilisés et en état de fonctionnement, l'application Geev propose le don alimentaire depuis trois ans. "Les consommateurs français gaspillent 19 kilos de nourriture consommable chaque année, rappelle Hakim Baka. La moitié de ces produits sont encore emballés. Nous constatons aujourd'hui que 7 à 10 % des annonces présentes sur l'application sont des aliments, soit 60 000 à 90 000 posts publiées chaque mois. L'économie du don a donc entièrement sa place et nous cherchons à la structurer et à la généraliser", conclut le cofondateur de Geev.

"Chiner et se faire plaisir quel que soit son pouvoir d'achat" sur Label Emmaüs

Lancé en 2016 Label Emmaüs se présente comme "la marketplace d'Emmaüs proposant plus de 2 millions de références produits", explique Maud Sarda, cofondatrice et directrice de la plateforme. Le modèle de la plateforme est semblable aux 450 points de ventes physiques Emmaüs : vendre des produits issus de dons "grâce auxquels nous pouvons ensuite accueillir, héberger et embaucher des personnes en situation d'exclusion", rappelle Maud Sarda.

Les particuliers et professionnels désireux de faire don d'un de leur bien sont invités à le faire sur Tremma.co. Les marchandises bénéficient ensuite d'une expertise, puis mises en ligne sur le site Label Emmaüs. Il propose ainsi des articles mode, déco, des livres et de l'high-tech reconditionné et sous garantie. "Nous assurons un à deux ans de garantie sur nos produits high-tech, commente la directrice. Moins de 4 % de nos commandes font l'objet de rétractation et de remboursement, des démarches rares mais également assurées par nos services." Et lorsque les objets d'occasion ne trouvent pas repreneur dans les six mois suivant leur mise en ligne, ils sont proposés à prix réduits dans l'onglet "Label affaire". Les 500 000 visiteurs mensuels peuvent alors "chiner et se faire plaisir quel que soit leur pouvoir d'achat", assure la cofondatrice du site. Le panier moyen s'élève d'ailleurs à une quarantaine d'euros. À chacune des transactions, la coopérative propose à ses clients "de devenir sociétaire et rejoindre les salariés, et les marchands possédant des parts de Label Emmaüs, explique Maud Sarda. Nous sommes aujourd'hui presque 1 400 sociétaires."

Avec une saisonnalité des ventes comparable à celle des autres e-commerces, la marketplace compte sur l'engouement des consommateurs pour les produits de seconde main et lance le "mouvement seconde main sous le sapin" à l'approche des fêtes de fin d'année. Celui-ci encourage à offrir des cadeaux d'occasion, "quel joli cadeau à faire à un enfant, que celui d'un produit respectueux des Hommes et de la planète", commente Maud Sarda. Écologiques et économiques, les articles proposés par Label Emmaüs sont "soigneusement protégés par des emballages de récupération et livrés à travers la France métropolitaine en points relay, pour limiter au mieux les émissions carbones", explique la directrice.

Après les ventes de fin d'année, Label Emmaüs vise à renforcer ses capacités logistiques en augmentant le catalogue de sa marketplace en "industrialisant un peu la création d'annonce", conclut la directrice.

Momox, le libraire en ligne

Fondée en 2004 la société Momox vise à "permettre aux individus de revendre des livres d'occasion en ligne facilement et rapidement pour faire de la place et gagner un peu d'argent", explique Heiner Kroke, Président directeur général de Momox. Si l'activité débute sur Amazon et eBay, le site Momox.fr est finalement lancé en 2011. Une application se développe par la suite et devient accessible en 2015.

Momox.fr et l'application permettent ainsi aux particuliers de vendre leurs articles culturels d'occasion (livres, CD, DVD/Blu-Ray, vinyles, jeux vidéo). Pour cela, les vendeurs saisissent le code-barres de l'article sur le site, ou le scannent via l'application et obtiennent une offre de rachat immédiate à prix fixe. Une fois le panier de vente constitué, une étiquette d'expédition est fournie par l'entreprise allemande et le colis doit ensuite être déposé dans un point Mondial Relay. "Les livres sont par la suite réceptionnés dans notre entrepôt en Allemagne où ils sont contrôlés manuellement par nos équipes avant d'être soigneusement rangés en attendant de leur trouver un nouveau propriétaire, résume le Pdg. Sur momox shop, nous vendons les articles rachetés. Les clients ont le choix parmi plus de 14 millions d'articles de seconde main (dont 9 millions de livres) et peuvent bénéficier de prix jusqu'à 70 % inférieurs au neuf."

Le prix de rachat des livres est quant à lui calculé par l'algorithme développé en interne. "Il évalue en temps réel la valeur d'un article donné et met à jour les estimations toutes les 30 minutes, explique le Pdg. Cette estimation repose sur : le prix du marché, l'offre et la demande, les coûts de gestion et la quantité que nous avons déjà en stock pour ce même livre." D'ailleurs l'année 2021 enregistre 7,5 millions d'articles culturels rachetés, dont 6 millions de livres. Momox shop note de son côté environ 4 millions comprenant quelque 6 millions de livres revendus.

En plus de sa propre marketplace, les services de Momox sont toujours disponibles sur Amazon. L'entreprise collabore également avec "une quinzaine de marketplaces externes comme La Fnac, Rakuten et abebook", souligne Heiner Kroke.

S'équiper pour les sports de montagne grâce à Campsider

La création du site Campsider en 2021 part de la volonté de ses fondateurs Arthur Rocle et Thomas Gounot de rendre les sports outdoor (les sports d'hiver, randonnée, escalade, VTT, trail running) accessibles à tous. "Un individu passionné par le ski alpin devra débourser 800 euros d'équipements par an, note Thomas Gounot. Notre plateforme Campsider rassemble professionnels et particuliers et permet d'acheter et de vendre des articles de sport outdoor 60 % moins cher que le prix du neuf."

Le site affiche déjà 60 000 références produits, il compte maintenant sur ses partenariats signés avec des sportifs reconnus pour accroître sa visibilité. "Nous associons l'image de sportifs au projet comme celle du skieur Victor Galuchot et des trailers Camille Bruyas et Thibault Baronian", précise Thomas Gounot. Campsider vient également de signer un partenariat avec l'influenceur Mathieu Blanchard arrivé deuxième à l'UMTB (ultra-trail du Mont-Blanc) en août 2022.

Sur Campsider, 70 % des vendeurs se présentent comme des particuliers tandis que 30 % apparaissent comme des professionnels de l'équipement sportif. Si les vendeurs particuliers "se présentent comme des ultrapratiquants installés dans les régions montagneuses comme en Savoie et Haute-Savoie, nos acheteurs présentent différents profils éparpillés en France", observe Thomas Gounot. Du côté des vendeurs professionnels, il s'agit "de magasins indépendants possédant du matériel d'occasion récupéré auprès de leurs clients ou de leur parc de location." Campsider permet aussi aux marques telles que Salomon, Garmin, Millet, Hoka, Rossignol, Deuter, La Sportiva, Scarpa, ou encore Patagonia de vendre leurs articles directement issus de leur parc test et de leur showroom commercial.

Côté livraison, la plateforme encourage les remises "en main propre, quand cela est possible", signale le cofondateur, mais propose aussi de passer par Chronopost pour acheminer les biens vendus. "Nous sommes en discussion pour basculer sur un mode de livraison encore plus vert avec le transporteur Cocolis, une livraison entre particuliers."

À noter que Campsider prévoit d'élargir son offre en proposant des articles de cycle, surf, kitesurf, parapente, voile dès 2023. Le site adapte également son offre sur une application mobile, téléchargeable en janvier prochain.

Smala, la mode pour les tout petits à mini prix

Créé en 2016, Smala initialement, Il était plusieurs fois, "émane d'un constat personnel : d'un côté des parents dont les placards regorgent et de l'autre des personnes à la recherche de vêtements de qualité à prix abordables, commente Aude Viaud, sa fondatrice. La seconde main a énormément de sens sur le marché de l'enfant puisqu'ils ne portent leurs vêtements sur un laps de temps très court." Smala habille ainsi les enfants de 0 à 16 ans avec "des produits presque comme neufs à prix réduits", commente sa fondatrice.

"Nous proposons une offre pour les parents acheteurs et vendeurs : nous récupérons, trions, stockons et proposons ensuite les articles de seconde main en ligne". Entreposés dans un local de 4 000 m2 situé aux abords de Nantes, les vêtements et chaussures sont ensuite contrôlés et un prix de revendre leur est attribué en fonction de leur état, de la marque et de leur taille. "Nous nous plaçons comme une solution alliant la qualité aux aspects économique et écologique". Smala met ainsi quotidiennement 3 000 nouveaux articles en ligne et double son chiffre d'affaires par rapport à l'année 2021 pour arriver aux alentours des 7 millions euros. Une année 2022 particulièrement fructueuse qui totalisera "près de 800 000 produits revendus pour 100 000 commandes", se félicite Aude Viaud.

L'entreprise propose plus de 300 marques sur son site et collabore avec plusieurs d'entre elles comme Bonton ou Poudre organic. Elle a récemment développé un partenariat avec Vertbaudet en lançant (Re) Vertbaudet, un e-shop de seconde main. Le site re.vertbaudet.fr propose de renvoyer les articles de la marque Vertbaudet correspondant à la charte qualité en contrepartie de bons d'achat valable auprès de la marque. Les prix s'échelonnent d'un euro pour un tee-shirt jusqu'à 10 euros pour un manteau. Smala s'occupe ensuite du tri jusqu'à l'envoi des commandes en passant par la mise en beauté des produits et le shooting photo. Les articles sont ensuite mis en ligne sur les sites Smala et re.vertbaudet. Inauguré en septembre dernier, le site "cumule 7 000 clients ayant choisi d'offrir une seconde vie aux vêtements de leurs enfants" et propose 80 000 références produits. Il affiche un objectif de faire bénéficier d'une seconde ou troisième vie à plus de 150 000 articles dès la première année suivant son lancement.

Vendre et acheter des meubles d'occasion avec Reborn

La start-up Reborn propose aux particuliers de vendre et acheter du mobilier d'occasion via des annonces vidéo. La naissance de Reborn en septembre dernier, provient de l'expérience personnelle de ses cofondateurs. "Mon associé et moi avons voulu nous meubler de façon écologique et de seconde main, explique Adam Achir. Face aux difficultés rencontrées nous avons créé une plateforme offrant des garanties pour les vendeurs et les acheteurs." Le service Reborn comptabilise pour l'heure 5 000 visiteurs par mois et près de 200 annonces déposées.

Les utilisateurs Reborn peuvent déposer une vidéo de 10 à 40 secondes présentant le meuble à vendre. Cette fonctionnalité "garantie la transparence et l'état du bien, choses qui ne sont pas assurées avec de simples photos", commente le cofondateur. La plateforme s'adresse à la fois aux vendeurs particuliers, "qui peuvent se débarrasser de leurs anciens meubles", mais aussi aux "vendeurs professionnels, désireux de se conformer à la loi Agec effective en 2024." Pour rappel, la loi votée en 2020 met fin à l'élimination des invendus non alimentaires. Elle vise à encourager le don en faveur des associations de lutte contre la précarité et des structures de l'économie sociale et solidaire. Le recyclage apparaît encouragé et il incombe aux industriels de gérer leurs stocks afin d'éviter le surplus de production. "Les solutions proposées par notre entreprise permettent de proposer une seconde vie aux produits des professionnels invendus ou en exposition, explique Adam Achir. Nous apparaissons aussi comme une alternative des retours en magasin : lorsqu'un client n'est pas satisfait de sa commande reçue, nous proposons au vendeur professionnel de récupérer ce bien pour le vendre sur Reborn. Les professionnels de l'ameublement réduisent ainsi leurs coûts de retour." Reborn collabore notamment avec Château d'Ax, Tablacasa, La Maison Contemporaine, Les Experts Meubles et le Grand Litier. Disponible partout en France, la plateforme offre 14 jours de garanties après l'achat effectué auprès d'un professionnel. De côté de la livraison, elle s'effectue principalement au domicile du vendeur, ce dernier peut aussi proposer de livrer son bien chez l'acheteur. Reborn, de son côté, propose un service de livraison en Ile de France.

Le panier moyen des consommateurs se situe entre 150 et 175 euros, tandis que la commission prise par Reborn est plafonnée à 10 % auxquels s'ajoutent 3,90 euros de "frais de protection acheteur", explique l'entrepreneur. La plateforme propose également un système de parrainage offrant cinq euros aux utilisateurs, une option bienvenue "à l'heure où sept Français sur dix achètent du mobilier de seconde main" complète Adam Achir.

Revendre son électroménager, ses livres, vêtements et produits high-tech via Happy cash

Le groupe Happy cash propose des points de revente d'objets d'occasion avant de migrer sur le web en 2019. Le groupe intègre les services Troc.com pour proposer son catalogue en ligne. Le groupe Happy cash examine 15 millions de produits par an et "garantie les articles revendus jusqu'à cinq ans", ajoute le responsable de communication et de la centrale d'approvisionnement. Les produits proposés par le groupe affichent des prix de "inférieurs de 10 à 80 % par rapport aux prix du neuf, selon leur état". Pour l'heure 70 % des produits rachetés sont acheminés en magasins par des particuliers, tandis que 30 % proviennent des vides maisons réalisés par les équipes Happy cash. Basé à Sainte-Hermine en Vendée le siège Happy cash, enregistre une "saisonnalité suivant les grandes tendances commerciales : autour du Black Friday et des soldes", d'après Alexis Macé.

Le site comptabilise pour l'heure 4 millions de visiteurs par an. "Si pour le moment les utilisateurs doivent se rendre en magasin pour revendre leurs articles, une plateforme de rachat en ligne ouvrira en décembre 2022", explique Alexis Macé, responsable de la communication et la centrale d'approvisionnement. Cette plateforme reprendra les produits high-tech des particuliers. "Les utilisateurs n'auront qu'à décrire leur téléphone, console, ordinateur à vendre, explique Alexis Macé. Un algorithme analysera les données entrées puis proposera une offre de rachat. Libre ensuite au vendeur d'entrer son rib s'il accepte la proposition. Le particulier devra ensuite télécharger l'étiquette de retour et placer son produit dans sa boîte aux lettres pour nous l'envoyer." Une fois reçu dans l'un des magasins du groupe Happy cash, l'article bénéficiera d'une expertise avant d'être remis en vente.

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