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Catawiki s'impose sur le marché des enchères en ligne

Publié par Stéphanie Marius le - mis à jour à
Catawiki s'impose sur le marché des enchères en ligne

Croissance, à deux chiffres, expansion au sein de huit pays européens dont la France, la start-up néerlandaise Catawiki se positionne comme le chaînon manquant entre eBay et les maisons traditionnelles de vente aux enchères. Décryptage avec Cyrille Coiffet, directeur de Catawiki France.

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Comment fonctionne Catawiki et quel est son modèle économique?

Catawiki est une plateforme e-commerce de mise en relation entre acheteurs et vendeurs d'objets de collection, d'art de vivre et de luxe. Notre place de marché fonctionne sur un système d'enchères. Les acheteurs fixent le prix maximum de l'objet qu'ils souhaitent acquérir et les vendeurs indiquent le prix minimum qu'ils souhaitent obtenir. Notre fonctionnement ressemble à celui d'eBay mais notre valeur ajoutée réside dans nos 250 experts en Europe, employés par Catawiki. Ces derniers examinent chacun des 30000 objets que nous proposons par semaine.

Nous nous rémunérons à travers une commission de 9% sur les ventes pour les ventes et l'expertise est gratuite.

Par ailleurs, nous sommes un acteur de l'e-commerce, donc les acheteurs bénéficient d'un droit de rétractation de 14 jours, à la différence des maisons de vente traditionnelles.

Catawiki et ses experts doivent-ils bénéficier d'une habilitation en France (à l'image des commissaires-priseurs)?

La notion d'habilitation n'existe pas au sein de l'univers des experts. Dans les maisons de ventes aux enchères traditionnelles, les ventes sont organisées par un commissaire-priseur, qui " tape du marteau ". Ces mêmes ventes sont assistées par des experts, pour lesquels il n'y a pas d'habilitation en France.

Catawiki n'est pas une maison de ventes aux enchères mais collabore avec les mêmes experts que les maisons de vente. Nous possédons des experts pour toutes les catégories, répartis à travers toute l'Europe. Nous avons une vingtaine d'experts en France, dont des commissaires-priseurs, spécialisés en vin, voitures anciennes, bijoux...

Dans les maisons de ventes traditionnelles, les experts ne sont jamais employés et demeurent freelance. Ils sont rémunérés uniquement via une commission sur les ventes. Catawiki se pose comme " l'anti-Uber " de l'industrie et offre un contrat de travail à tous ses experts.

Quelle est la catégorie de produits qui fonctionne le mieux en termes de volume de ventes et quels sont vos paniers moyens par catégorie?

Les articles les plus vendus sont les grands crus, suivis des voitures de collection, des montres et bijoux et des oeuvres d'art. Nous proposons énormément d'articles de décoration et de brocante, dont le panier moyen s'élève à une centaine d'euros, et vendons en majorité des objets accessibles dans leur catégorie. En effet, les acheteurs obtiennent les prix du marché, à la différence d'une boutique physique, qui doit amortir ses frais et a peu de stock.

Le panier moyen des bijoux et oeuvres d'art s'échelonne entre 500 et 3000 euros et les véhicules sont vendus en moyenne 15000 à 30000 euros.

Quel est le stade de développement et quels sont les résultats de Catawiki en France?

Nous sommes implantés en France depuis début 2016. Nous recevons 15 millions de visites mensuelles, comptons une quarantaine de collaborateurs et vendons environ 30000 objets par semaine. Catawiki est désormais un annonceur régulier en télévision.

En Europe, plus de 3 millions d'objets ont été vendus via la plateforme l'an dernier. Nous enregistrons une progression de notre activité à deux chiffres cette année.

Au sein d'un marché de l'art, en pleine digitalisation, quels sont les avantages de la vente asynchrone, que vous proposez, alors que les salles des ventes misent de plus en plus sur la vente en ligne synchrone (en temps réel)?

Tout d'abord, les ventes asynchrones sont plus longues. Une vente dure en moyenne une semaine sur Catawiki, au lieu de quelques heures pour une vente en temps réel. Dans ce dernier cas, l'acheteur risque de manquer le rendez-vous, tandis que le vendeur peut ne pas avoir assez d'acheteurs. Les ventes synchrones sont simplement une transposition du monde physique sur Internet. Elles ne s'adaptent pas à une dimension internationale, qui impose de s'adapter aux différents fuseaux horaires.

Catawiki ne reprend pas les codes des maisons de vente (peu de ventes, très limitées dans le temps, avec une faible récurrence).

Comment vérifiez-vous et prouvez-vous l'authenticité des objets?

Nous refusons 10 à 15% des objets car les vendeurs ne sont pas en mesure de prouver leur authenticité. Par ailleurs, nous demandons une copie de pièce d'identité au vendeur et lui posons un ensemble de questions. Il lui faut également fournir trois à cinq photos en haute définition. Les diamants, par exemple, ne sont acceptés que s'ils sont assortis d'un certificat d'authenticité. Enfin, nous avons 6 millions d'objets dans notre base de données, ce qui nous permet de procéder à des contrôles de cohérence automatiques grâce à l'intelligence artificielle.

Nous fournissons un certificat papier pour les objets qui en nécessitent un.

Quelles sont vos ambitions, en France et en Europe, pour l'année à venir?

Il y a deux ans, Catawiki n'existait qu'aux Pays-Bas. Aujourd'hui, nous sommes implantés dans huit pays et serons présents dans 13 pays en 2018. La plateforme, qui était traduite en cinq langues l'année dernière, est désormais disponible dans 17 langues, 22 en 2018. Enfin, nous avons pour ambition de proposer un plus vaste choix d'objets et de monter en gamme. Une tendance déjà amorcée, puis nous vendons actuellement environ 200 voitures de collection par mois (Jaguar, Porsche, Mercedes, Rolls Royce, et même une Bugatti estimée à 250000 euros. Nous avons également inscrit une sculpture de Dali estimée à 71000 euros ainsi que des plusieurs dessins de Gauguin.

Pour aller plus loin:

Auction After Sale, le site qui propose une seconde chance aux objets d'art



 
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