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"Il faut savoir offrir des solutions paneuropéennes garantissant une homogénéité globale des services"

Publié par Emmanuelle Serrano le - mis à jour à
CCO-CEO EMEA de Castles Technology
CCO-CEO EMEA de Castles Technology

Castles Technology fait partie des principaux fabricants mondiaux de terminaux et solutions de paiement. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a doublé en 3 ans passant de 119, 2 millions de dollars en 2019 pour atteindre 246, 6 millions en 2022. En pleine pandémie, le groupe avait racheté la société Spire Payments. Jean-Philippe Niedergang, Groupe CCO-CEO EMEA de la société, nous livre ses réflexions sur l'avenir des solutions de paiement.

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Qui est Castles technology ?

Nous sommes aujourd'hui le 4e acteur mondial et le 3e en Europe en matière de volumes de terminaux vendus. Nous devons nous renforcer sur le marché français qui reste encore un peu en retrait par rapport aux autres pays européens. Cela tient au fait qu'il a falu développer toutes les applications françaises FRv6 et nexo TMS protocol mais c'est finalisé maintenant. Notre stratégie est partout la même : elle consiste à développer le secteur des banques et des prestataires de services de paiement (PSP) avec des offres préciblées et des services.

En France, les taxis G7 sont nos clients. De même que Photo-Me (devenue ME Group International), maison mère de Photomaton. Ce sont des clients en France mais aussi à l'échelle mondiale car nous avons équipé toutes leurs cabines, soit environ une quinzaine de milliers de terminaux. Les stations essence de TotalEnergies sont aussi équipées de nos machines. Les Jeux Olympiques devraient fournir une belle occasion de booster également le niveau d'équipement des commerçants et e-commerçants.

Le monde bancaire bouge beaucoup en France avec la JV entre Crédit Agricole et Worldline, qui va se concentrer sur la satisfaction des besoins des retailers en particulier. Nous sommes d'ailleurs partie prenante dans cette JV au niveau des produits déployés. À l'international, nous avons des clients comme Coca-Cola et Pepsi, où le marché s'oriente vers les distributeurs automatiques de boissons.

Quelle est votre vision des besoins des retailers en matière de terminaux de paiement ?

Après la crise sanitaire, il est vital d'avoir une offre e-commerce omnicanale où le basculement d'un canal à l'autre, d'un média à l'autre se fait sans frictions. Vous devez pouvoir acheter votre produit sur Internet, être livré à domicile et le rendre dans une boutique. Tout doit être simple et pratique pour le client. Aujourd'hui, les terminaux font la différence car ils sont capables de traiter et d'afficher de l'information sur des écrans en couleurs assez larges avec des fonctionnalités qui permettent d'apporter de la valeur ajoutée sur le point de vente (ex : proposition de solutions au moment du paiement comme des crédits, paiement dans une monnaie déterminée, au choix de l'acheteur, etc.). Les e-commerçants présents sur le marché français sont de plus en plus des pure players européens, voire anglo-saxons. Ce qu'attend un retailer, c'est une homogénéité de services avec une offre à peu près similaire dans tous ses pays d'implantation. Il faut savoir offrir des solutions paneuropéennes garantissant une homogénéité globale des services.

Les acteurs bancaires doivent donc se réapproprier la chaîne de valeur pour offrir plus de services ?

Sur le marché bancaire, il y a une forte demande de la part des acteurs du monde bancaire en matière de terminaux de paiement. Notamment en France avec les Jeux Olympiques : tout le monde prévoit énormément de visiteurs, etc. Les banquiers recherchent la capacité de passer du canal numérique au canal physique de façon fluide. Leur deuxième volonté est d'après moi d'internaliser le plus possible leurs services afin de pouvoir développer eux-mêmes la valeur ajoutée et d'en capter les retombées car quand une banque prend une solution de connectique, un terminal de paiement, ce sont généralement des tiers qui lui fournissent une solution. La banque sinon ne sait pas faire cela. La banque ne sait pas faire en général, à part quelques exemples comme Crédit Mutuel Centre-Est par exemple. En septembre 2022, la Société Générale a pris une participation majoritaire dans la Fintech PayXpert. Cette acquisition permettrait à la Banque de compléter son offre à destination des commerçants et e-commerçants. En internalisant, les banques diminuent leurs coûts et peuvent monter en efficacité auprès de cette clientèle professionnelle, en particulier de cette cible composée par les enseignes ayant une petite centaine de boutiques et où on compte entre 150 et 200 terminaux de paiement. Il y a des parts de marché à gagner sur ce segment.

Quels sont les défis opérationnels à surmonter pour satisfaire les demandes des retailers ?

Premièrement, un retailer veut de la simplicité et de la sécurité (conformité aux dernières normes PCI (1) et EMV (2)), que ce soit en e-commerce ou en point de vente physique. Deuxièmement, il veut réduire les coûts. Donc il faut permettre des réductions de coûts, que ce soit ceux d'acquisition ou de maintenance de ses terminaux de paiement. Enfin, dernier point, il faut offrir des applications qui permettent aux retailers d'augmenter leurs ventes.

Avec l'usage des smartphones pour régler les achats, va-t-on vers une disparition des terminaux de paiement ?

Le téléphone que vous avez dans la main, n'est pas sécurisé par rapport à des normes de paiement où l'on a déjà atteint le niveau PCI 6 concernant les terminaux. Ces normes changent à peu près tous les deux ans car les fraudeurs sont de plus en plus malins. Ces standards doivent donc être de plus en plus pointus. Compte tenu de ces impératifs de sécurité, le terminal reste de facto l'outil le plus sûr. De plus, un terminal de paiement coûte moins cher qu'un téléphone mobile.

(1) PCI est un ensemble de directives de sécurité à utiliser par les commerçants de cartes de crédit et les fournisseurs de services pour le traitement, la transmission ou le stockage des données de cartes de crédit et il s'assure que les données de cartes sont conservées en toute sécurité et ne sont donc pas volées. La conformité PCI est requise, qu'EMV soit implémenté ou non.

(2) EMV est une norme en matière de technologie de prévention de la fraude incluse dans les cartes de paiement et les lecteurs de puces des terminaux de paiement. Il garantit qu'en cas de vol de données de carte de crédit, le contenu est rendu inutilisable.

 
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