Agnès Rosoor (Téléshopping) : "le m-commerce génère 40% des commandes"
Alors que le Téléshopping célébrait ses 30 ans cette année, le groupe TF1 nommait à sa tête début février Agnès Rosoor, ex-Rue du Commerce et Editions Atlas. Bilan sur le marché et les ambitions de l'émission de téléachat face à l'explosion du e-commerce et du m-commerce.
Je m'abonne
Quels sont les problématiques du Téléshopping 30 ans après sa création ?
Notre principale préoccupation c'est de faire vivre l'émission en la rendant la plus attractive possible. Cela passe par 2 défis. Le premier, qui ne date pas d'aujourd'hui puisque c'est le coeur même de l'émission, consiste à continuer à proposer des produits nouveaux et exclusifs alors que le e-commerce a rendu la concurrence très forte en mettant à la portée du plus grand nombre beaucoup de produit. C'est notamment pour cette raison que je pense avoir été recrutée car j'ai travaillé dans la vente à distance et le développement de produit pour les Éditions Atlas, deux aspects très importants dans le téléachat car sa grande force c'est sa capacité à dénicher des produits d'innovation qui simplifient le quotidien.
Autre défi, utiliser le savoir-faire du téléachat dans la mise en image de ces produits et de leur utilisation pour investir les réseaux sociaux. La problématique liée à ce canal est : comment développer une audience sur le digital ? Si les réseaux sociaux n'ont pas encore la puissance de la télévision, nous avons testé différents dispositifs et opérations comme la création de pages Facebook dédiées à certains produits comme les sous-vêtements Beauty Buste, la collaboration en février avec le trio de Youtubeurs Youcook Cuisine pour promouvoir l'appareil "Crêpes parfaites" ou encore le lancement fin 2016 d'un bouton d'achat sur la vidéo Facebook du parapluie inversé Solucio qui a généré beaucoup de vues.
Lire aussi : Le prospectus : au-delà de l'adhésion des Français, un enjeu de performance pour les enseignes
Comment se porte le marché du téléachat en France en 2017 ?
Le marché du téléachat en France est un peu particulier puisque c'est l'un des seuls pays d'Europe à ne pas avoir de chaîne de télévision en continu, les seules existantes étant diffusées sur le câble. Pour cette raison, le marché reste de taille réduite, bien qu'il soit stable. De même, c'est un marché de recrutement, si nous ne trouvons pas de nouveaux clients il ne grossit pas. En effet, les produits du téléachat sont des achats d'impulsion, ce qui fait que la récurrence d'achat est relativement faible.
Le Téléshopping n'a pas de concurrence à proprement parler, étant donné que les acteurs français se différencient sur le type de produits (TF1 est plutôt présent sur la vie pratique et la maison, tandis que M6 est spécialisé dans les bijoux par exemple) et que l'e-commerce est plutôt un autre type de consommation.
Comment se répartissent les ventes au sein de l'écosystème du Téléshopping (VAD, magasins physiques, e-commerce...) ?
Le Téléshopping est multicanal : il est possible d'acheter les produits sur le site, depuis un mobile, en magasin, sur catalogue... Aujourd'hui, le e-commerce absorbe la moitié de nos ventes. Pour autant, notre ambition n'est pas de se développer comme un site e-commerce mais d'utiliser les médias de masse sur le web comme pendant du média télévision. Côté m-commerce, 40% des commandes sont passées depuis un mobile. Cependant, le Téléshopping ne possède pas d'application mobile en raison de la faible fréquence d'achat, uniquement un site responsive. Quant aux magasins physiques, qui sont au nombre de 7 en France, ils drainent beaucoup de trafic à la télévision et captent 8% des ventes.