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DossierLe marché de l'art sur la voie de la digitalisation

Publié par François Deschamps le

3 - De l'art de vendre des oeuvres - d'art - sur le Net

Vendre des oeuvres d'art sur le Web ne représente pas tout à fait le même challenge que vendre des chaussures, bien que cela soit déjà ambitieux lorsque c'est fait avec le plus grand soin. La notion de confiance, capitale dans l'e-commerce, le serait encore davantage lorsqu'il s'agit d'objets d'art.

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Le portail français Expertissim, qui vient de lever 5 millions d'euros, surmonte cette difficulté en proposant d'expertiser les oeuvres vendues, grâce à un panel composé de 42 experts reconnus, maîtrisant les particularités de l'objet sur le marché de l'art. Un gage de confiance qui semble profiter au site, puisqu'après cinq ans d'existence, Expertissim réalise un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros et double ce chiffre chaque année.

Son créneau ? Commercialiser des oeuvres d'artistes déjà connus, " là où Amazon propose, à travers sa place de marché dédiée à l'art, de la visibilité à des artistes peu connus en provenance des galeries référencées sur le site ", explique Gauthier de Vanssay (Expertissim). Son principe est simple : il consiste à mettre en vente l'objet à la valeur haute de l'estimation réalisée par l'expert, et à baisser le prix toutes les semaines jusqu'à l'estimation basse. L'acquéreur est l'internaute cliquant le premier sur l'objet. Expertissim prélève une commission de 25 % sur l'achat, ainsi qu'une commission comprise entre 5 % et 10 % auprès des vendeurs, ce dernier taux étant réservé aux articles ­vendus à moins de 600 euros. Et ça marche. " 97 % des objets référencés sur le portail sont vendus, c'est juste une question de temps ", selon Gauthier de Vanssay. Le panier moyen de 800 euros en fait un acteur pleinement positionné sur le marché intermédiaire des oeuvres d'art.

François-Xavier Trancart

Avec des prix de départ situés autour de 500 euros, Artsper se positionne sur le même segment. Son ambition ? " Démocratiser l'art contemporain grâce à Internet. Trop de gens ont encore en tête des clichés sur les galeries et n'osent pas forcément y entrer pour découvrir les oeuvres d'art ", constate François-Xavier Trancart, directeur général de la start-up. À cette fin, il opte pour un site reposant sur un modèle de place de marché dédiée aux galeries d'art. Un comité artistique se charge de sélectionner les galeries, et quelques mois après son lancement en octobre 2012, 150 galeries (dont 120 sont françaises), ont été séduites par le concept. Réticentes au départ à l'idée de digitaliser leur offre, elles ont compris l'intérêt que pouvait représenter la vente des oeuvres directement sur le Web. " Les galeries disposent gratuitement d'un espace personnel sur Artsper et peuvent y présenter autant d'oeuvres qu'elles le souhaitent. Nous nous contentons de prélever une commission fixe de 15 % sur le prix de vente ", explique François-Xavier ­Trancart. Plus de 1 500 oeuvres originales y sont déjà référencées, et chacune dispose d'un certificat d'authenticité.

François-Xavier Trancart ne compte pas en rester là et identifie déjà un levier de croissance fort : le marché B to B." Nous développons une offre dédiée aux entreprises, qui consiste à proposer aux dirigeants la constitution d'une collection d'oeuvres autour des valeurs de l'entreprise. Outre la sensibilisation à l'art, cela permet à la société de déduire de ses amortissements un cinquième du prix de l'oeuvre. Nous avons testé l'offre, le succès a été immédiat ", affirme le dirigeant.

Un axe de développement qui révèle bien les nombreuses possibilités d'un marché en pleine transformation. La digitalisation du marché de l'art concerne toute forme de transaction et ne laisse évidemment pas de côté le cercle très fermé des ventes aux enchères d'oeuvres et objets d'art. Selon le Conseil des Ventes, l'autorité française de régulation des ventes aux enchères publiques, elles sont en plein essor sur le Net : plus de 373 millions d'euros en France en 2012, soit 15 % du montant total des adjudications, dont 300 ­millions pour les ventes totalement dématérialisées. Précision, 85 % de ce montant est réalisé par les ventes de véhicules d'occasion et de matériel industriel. Cela signifie que s'agissant des oeuvres d'art, la part des ventes globales est encore faible.

La plupart des sites marchands dédiés à l'art prennent bien soin d'éviter de tomber dans un modèle de ventes aux enchères en ligne uniquement. Il faut dire que ces dernières appartiennent au marché dit "régulé" de l'art et, à ce titre, sont régies par un ensemble de règles très spécifiques. " Tout d'abord, les ventes aux enchères, qu'elles soient en ligne ou non, sont caractérisées par l'intervention d'un commissaire-priseur mandaté par le vendeur. Elles font l'objet d'une adjudication au plus offrant et doivent être conformes au code du commerce ", souligne Pierre Taugourdeau, secrétaire général adjoint du Conseil des Ventes.

À l'inverse, les ventes d'oeuvres d'art à prix fixes ou dégressifs, prisées des sites marchands, répondent aux règles du code de la consommation. Une différence fondamentale, qui a notamment des implications en termes de garanties sur les ventes, pour les acheteurs comme pour les vendeurs.

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Aurélie Baffert

Secrétaire de Rédaction

Titulaire de la carte de presse depuis 2007, je suis actuellement éditrice plurimédia, spécialisée dans le marketing.

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