La grande distribution épinglée pour son "manque d'actions vers une alimentation durable"
Le Réseau Action Climat publie une étude sur le rôle des supermarchés dans la transition vers une alimentation durable, en s'appuyant sur la notation des huit principales enseignes en France : Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché, E. Leclerc, Lidl, Monoprix et Super U. Aucune d'entre elles n'obtient la moyenne.
Je m'abonneL'ensemble de la grande distribution "constitue un frein à la transition vers une alimentation durable et à la lutte contre le réchauffement climatique". "Chaque enseigne multiplie les publicités et les promotions incitant à acheter de la viande et des produits laitiers, en contradiction avec les recommandations de santé publique. Elle propose en immense majorité de la viande et des produits laitiers industriels, au détriment des produits plus durables (moins de 10 % de viande bio en rayon) et ne facilite pas assez la transition vers une alimentation plus végétale : 92 % des plats préparés contiennent de la viande ou du poisson", reproche la fédération d'associations Réseau action climat (RAC).
Le Réseau Action Climat a étudié pendant un an les actions des principales chaînes de supermarchés français (par ordre de parts de marché E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan, Lidl, Casino, Monoprix) sur l'alimentation durable et le climat. "Si certaines enseignes font mieux que d'autres", la mieux notée étant Carrefour, "aucune n'a une note supérieure à 10/20". Le leader E.Leclerc est le moins bien noté. "C'est l'ensemble du secteur de la grande distribution qui est insuffisant sur le plan de la transparence, des engagements et de l'action en faveur d'une alimentation durable."
Les données utilisées pour évaluer la performance des enseignes ont été récoltées selon trois dispositifs : la recherche des informations accessibles publiquement, des relevés en super- marchés et l'envoi et le retour de questionnaires.
Le RAC indique que la réduction des émissions liées à notre alimentation implique de diminuer les émissions de l'agriculture, ce qui ne peut être atteint selon lui sans une réduction importante de la consommation de produits d'origine animale, qui pèsent pour 72 % des émissions de gaz à effet de serre provenant de l'alimentation des Français. Or, les supermarchés "incitent à la surconsommation de viande et de produits laitiers, provenant en immense majorité de modes de productions intensifs", a estimé le RAC, arguant notamment que plus de 9 plats préparés sur 10 vendus en grande surface contiennent de la viande ou du poisson.
Le RAC demande notamment aux enseignes de cesser de promouvoir les produits d'origine animale ou à base de viande, comme les nuggets, burgers ou pizzas, "sauf pour les produits biologiques et Label Rouge", et de promouvoir une alimentation plus végétale, "en particulier les légumes secs et autres produits à base de protéines végétales de bonne qualité nutritionnelle".