Sept candidats pour reprendre l'enseigne Kookaï en redressement judiciaire
Sept candidats sont sur les rangs pour reprendre Kookaï, l'enseigne de mode féminine placée en redressement judiciaire en février 2023. Passée sous pavillon australien en 2017, elle a été rachetée par l'homme d'affaires Rob Cromb, mais celui-ci n'a pas les fonds suffisants pour financer un plan de redressement.
Je m'abonnePlusieurs candidats ont manifesté leur intérêt pour la reprise de Kookaï, entreprise de prêt-à-porter féminin. Placée en redressement judiciaire en février, l'enseigne est sous bannière australienne depuis 2017. Les postulants pour la reprise seraient au nombre de sept, dont le Groupe Beaumanoir et Antonelle-Un jour ailleurs, selon une source proche du dossier à l'AFP.
" Il n'y a plus de prise de risques [stylistiques] chez Kookaï ", Hélène, une employée de Kookaï.
Une transformation et un virage australien
L'australien Rob Cromb avait racheté Kookaï au groupe Vivarte, qui comprenait Caroll, Minelli, La Halle, Naf Naf, ou encore Chevignon, mais ce dernier a été liquidé en 2021. Elle a ensuite opéré "un virage à 360 degrés". Malgré cela, Kookaï a fini par présenter un plan de continuation au tribunal de commerce de Paris. L'instance a jugé en septembre que la trésorerie était insuffisante pour le financer, ouvrant la voie au rachat de l'entreprise. "Nous avons reçu plusieurs marques d'intérêt, mais nous n'avons pas accès au détail des offres", a mentionné la direction à l'AFP.
"Il n'y a plus de prise de risques [stylistiques] chez Kookaï", regrette Hélène (le nom a été modifié), qui a souhaité garder l'anonymat dans ce contexte délicat où se joue le destin de l'entreprise. Marie, employée qui travaille depuis une dizaine d'années chez Kookaï, déplore : "C'est dommage de voir que les marques françaises se cassent la figure. Désormais, vous devez acheter du luxe, du discount ou des marques étrangères comme Zara." Si l'entreprise a perdu son image de marque " à la française", d'autres problèmes ont été évoqués comme des problèmes de coupe pour certains articles.
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L'absence de communication
Depuis la crise de la pandémie du Covid, Kookaï s'est fait rattraper par les marques concurrentes comme "Zara, H & M ou plus récemment Shein", selon l'enseigne.
De leur côté, les salariés interrogés par l'AFP dénoncent un "manque de communication" de la direction dans la procédure et d'écoute "des salariés sur le terrain", qui tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs années. Ces derniers constatent le désamour des clientes, les problèmes de réapprovisionnement et la baisse des ventes.
Kookaï détient une centaine de magasins en France. Elle est présente à l'international comme en Espagne, en Suisse, aux États-Unis et en Australie. En 2022, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros, en baisse de 25 % par rapport à 2019.