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Export : quand l'Asie du Sud-Est s'éveille

Publié par Mickaël Deneux le

Fondée en 1967, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) compte 11 pays. Regroupant près de 9 % de la population mondiale, cette région recèle d'opportunités pour les entrepreneurs souhaitant s'y implanter.

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Singapour : l'eldorado

Plaque tournante financière sur l'Asie du Sud-Est, Singapour rayonne sur la région. Le pays possède le PIB par habitant le plus élevé d'Asie. Il est même supérieur à la France (52 961 dollars courants contre 38 178 pour l'Hexagone en 2016 d'après Coface). Beaucoup de grands groupes y possèdent leur siège régional, notamment les Gafa.

Une grande majorité des habitants parlent anglais, ce qui facilite grandement les échanges internationaux. Le gouvernement singapourien, très axé sur le digital et l'innovation, alloue notamment de moyens importants dans la défense. Par ailleurs, les autorités ont accordé plusieurs milliards d'euros pour opérer la transformation digitale du pays, dans le cadre d'un plan qui intègre aussi des écoles d'innovation.

Il existe également un pont entre Tel Aviv et Singapour : beaucoup d'Israéliens y sont implantés, développent des structures et y injectent des capitaux. De nombreux fonds et VC sont basés à Singapour, il en est de même pour la R & D à la différence des autres pays de la région ASEAN. Et ce, en raison de la forte présence d'ingénieurs et de talents.

À noter :

- En 2018, Singapour accueille la présidence de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).

- Eduardo Saverin, cofondateur de Facebook, a son fonds de capital-risque basé à Singapour.

- C'est un hub important pour le commerce régional et international et le secteur financier.

Les Philippines : un outsider sérieux

Les Philippines bénéficient d'une abondante population (104,2 millions d'habitants en 2016), souvent qualifiée, jeune et parlant pour la plupart anglais. Au niveau des ressources humaines et de la Tech, le pays est très bien positionné. Pour illustration, de nombreux programmeurs et de développeurs à Singapour et la Silicon Valley sont philippins. "Aujourd'hui, les Philippines, c'est 7 % de croissance annuelle depuis six ans et ce, malgré les changements de gouvernement successifs", avance Thierry Tea, ambassadeur de la French Tech dans le pays et fondateur de l'entreprise PhilJets, implantée à Manille.

En 2018, l'économie devrait conserver son dynamisme porté par la dépense domestique (70 % du PIB). Cette forte consommation interne et le secteur immobilier tirent le développement du pays vers le haut. À noter, la présence de ressources naturelles, comme les minerais tels que le nickel (important commerce avec la Chine). Le pays souffre toujours cependant d'un déficit d'image conséquent par rapport à l'Europe.

L'écosystème start-up commence à émerger, idem pour les fonds d'investissement. À titre d'exemple, l'existence de QBO. Il s'agit d'un incubateur pour l'ensemble de l'écosystème, avec le soutien de grandes banques et partenaires locaux. Des jeunes pousses se sont très bien développées, comme Acudeen (recouvrement de créances digitalisé) ou Edukasyon (orientation scolaire).

À noter :

- Xurpas est la première start-up digitale philippine à avoir réalisé une IPO fin 2014.

- On assiste à l'essor de la sous-traitance des services d'entreprise (BPO).

- Le secteur des services représente 57 % du PIB des Philippines.

Cambodge : la French Connection

Le pays est certainement celui qui accuse l'un des plus grands retards sur la région de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) en matière de développement. Il compte près de 16 millions d'habitants, avec un faible pouvoir d'achat. Pour les entrepreneurs, il existe une relative difficulté à pénétrer les marchés. Néanmoins, il faut noter la présence d'une imposante communauté française, le Cambodge étant un ancien protectorat français de 1863 à 1953.

De nombreuses start-up tricolores sont montées par des expatriés souhaitant se développer en Asie. Signe que le pays se développe et que le potentiel existe, notamment dans le digital et l'innovation. Il est de même pour l'IoT et les objets connectés. Un entrepreneur français n'y affrontera pas une concurrence démentielle comme à Singapour par exemple.

En outre, l'immobilier explose. Question financement, on dénombre de nombreux investissements étrangers, français et américains notamment. Les capitaux chinois commencent aussi à affluer massivement. Spécificité locale : 70 % de la population est non bancarisée, privilégiant le paiement en espèces. Ce qui a fait le succès de la start-up Wing qui propose une solution alternative aux cartes de crédit. Depuis, l'entreprise a été rachetée par un grand groupe cambodgien et opère désormais sur l'ensemble de la région ASEAN.

À noter :

- Les prévisions de croissance du Cambodge sont de 6,9 % pour l'année 2018.

- La French Tech y a implanté une antenne depuis 2015.

- La consommation privée représente 75 % du PIB.

L'Indonésie : la force tranquille

Marché de 258,7 millions d'habitants, le pays fut le moteur de la région Asie du Sud-Est durant les années soixante-dix. Il reste à ce jour la 16e économie mondiale, selon les données 2018 du FMI, et demeure le seul pays de l'ASEAN membre du G20. L'Indonésie ne manque pas d'atouts, à commencer par une forte diversité de ressources naturelles, qu'elles soient énergétiques, minières ou agricoles.

Selon les prévisions de Coface, la croissance atteindra même 5,3 % en 2018, portée par une demande intérieure et extérieure dynamique. La consommation privée, principal vecteur de développement du pays (57 % du PIB en 2016), est stimulée par une population en constante augmentation et une urbanisation conséquente. 50 % des habitants ont moins de 30 ans et une classe moyenne émerge (50 millions de personnes).

Il existe un potentiel indéniable dans le domaine des transports à savoir dans l'aéroportuaire, le ferroviaire ou le portuaire. L'Indonésie constitue en outre le premier marché automobile de la région. Michelin ne s'y est pas trompé en s'y implantant dès 2014. Le secteur du tourisme y est également très dynamique, tout comme le domaine de la cosmétique où L'Oréal y a implanté son plus grand centre de production mondial. Bémol : l'ensemble des îles qui constituent l'archipel indonésien ne sont pas encore toutes équipées d'internet, même si la transformation digitale a été amorcée dans le pays.

À noter :

- La licorne Go Jek, le " Uber de la moto " , a levé 1,2 milliard de dollars en mai 2017.

- Pays parfait pour tester son produit avant de le déployer de manière globale.

- Les secteurs de l'immobilier et des solutions énergétiques sont porteurs.

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Mickaël Deneux

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