La distribution opère sa mue
Bousculé par deux confinements, le secteur de la distribution opère lentement sa mue, au rythme de l'évolution des habitudes de consommation.
Je m'abonneLe modèle de la grande distribution alimentaire a résisté à la crise Covid, selon la dernière étude du secteur Distribution d'Ellisphere. A fin septembre et en rythme annuel, le chiffre d'affaires des supermarchés a progressé de +2,2%, et celui des hypermarchés a diminué de -0,6%. Ceci dans un contexte d'épargne des consommateurs et de recentrage des achats sur des produits de première nécessité. Le secteur de la distribution compte 581 000 entreprises actives salariant près de 930 000 personnes, soit respectivement 5,8% des entreprises métropolitaines (7e rang national tous secteurs confondus) pour 4,3% des effectifs nationaux (6e rang) et cumule un chiffre d'affaires de 348 milliards d'euros (5e rang).
Des changements profonds
La population des entreprises du secteur est dynamique, elle a progressé en nombre de +6% entre janvier 2019 et janvier 2020, hausse principalement tirée par la distribution non alimentaire (+ 7,8% d'entreprises sur la période étudiée).
Le secteur dans son ensemble comporte trois grandes activités au poids inégal : la distribution non alimentaire (83% des entreprises pour 27,6% des salariés et 27% du chiffre d'affaires cumulé du secteur), la grande distribution (2,2% des entreprises, 59,5% des effectifs pour 48% du chiffre d'affaires) et la distribution alimentaire (14,8% des entreprises, 13% des effectifs et 25% du chiffre d'affaires). Aujourd'hui, la distribution alimentaire est la seule activité du secteur, épargnée par les conséquences de la crise Covid.
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Géographiquement, trois régions concentrent 56,7% des effectifs : Ile-de-France (33%), Hauts de France (12,4%), Auvergne Rhône-Alpes (11,3%). Plus de la moitié des entreprises (51,5%) est implantée en Ile-de-France (19,5%), Auvergne Rhône-Alpes (11,9%) - Paca (10,4%) et Nouvelle Aquitaine (9,7%).
La crise Covid a accéléré des changements profonds dans les habitudes de consommation : le drive a été largement plébiscité par les consommateurs et les ventes sur internet ont explosées. Dans une moindre mesure, les circuits courts, jugés plus écologiques et vertueux, ont bénéficié de cette évolution.
La distribution non alimentaire plus impactée
La distribution non alimentaire demeure la plus impactée par la crise Covid. Elle compte 60% des défaillances du secteur et 52,6% des emplois menacés. La grande majorité des défaillances touche des TPE (94%) de moins de 5 ans (40,7%).
Avec 638 000 entreprises actives, le secteur de la distribution emploie près de 940 000 salariés en France métropolitaine.
À fin septembre 2020, sur 12 mois glissants, 2 701 entreprises de la distribution sont défaillantes (ouvertures de redressement ou de liquidation judiciaire directe), soit 7,5% de toutes les défaillances d'entreprise métropolitaines. Le secteur avance ainsi un taux de défaillance de 0,5% de sa population d'entreprises, un taux légèrement supérieur au taux national tous secteurs confondus (0,4%).
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Sur la période étudiée, les défaillances du secteur de la distribution menacent 5 900 postes salariés. Conjointement à ces défaillances qui touchent essentiellement les plus petits acteurs récemment créés - 94% sont des TPE, 40,7% ont moins de 5 ans d'existence - certains leaders réduisent la voilure en 2020 et lancent d'importants plans sociaux dont 1 475 postes salariés chez Auchan, 900 chez Cora, ou encore 460 chez le spécialiste de la distribution par automate Sélecta (soit 30% de ses effectifs), et ce après l'important plan social de Carrefour en 2019 concernant 2 400 emplois.
