Getir : "Nous proposons aux futurs franchisés de reprendre l'un de nos 50 magasins en activité en France"
Getir, acteur turc spécialisé dans la livraison ultra rapide des courses du quotidien, lance son modèle de franchise sur le marché français, après la Turquie et le Royaume-Uni. Alec Dent, nouveau directeur général de Getir France, nous en dit plus sur cette nouvelle étape de son expansion en France.
Je m'abonnePourquoi lancez-vous votre modèle de franchise en France ?
Getir, entreprise turque fondée en 2015, est devenu un acteur mondial sur le « retail on demand », quick commerce, présent dans neuf pays européens et aux Etats-Unis. Ces huit nouveaux marchés ont été ouverts en 14 mois. Ce modèle de franchise existe en Turquie depuis 2016 avec plus de 600 magasins franchisés dans le pays, majoritaires aujourd'hui par rapport aux [magasins] intégrés. Nous l'avons éprouvé depuis sept ans. Le but est à la fois d'offrir une meilleure expérience client et de mieux gérer nos opérations. Aujourd'hui, nous avons plus de 1 000 magasins dans le monde et lancé la franchise au Royaume-Uni, en septembre 2021. À l'occasion du salon Franchise Expo (20 au 23 mars), nous lançons ce modèle en France. Parmi les acteurs du quick commerce, nous sommes les seuls au monde à le proposer.
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Comment fonctionne ce système de franchise ?
Nous remettons un magasin clé en main au franchisé. Nous recherchons des entrepreneur(e) s qui aiment gérer les équipes, donc présents dans leur magasin pour manager au quotidien. Aujourd'hui, nous proposons aux futurs franchisés de reprendre l'un de nos 50 magasins en activité. Dès le premier jour, ils disposent d'un local, bail, d'une équipe formée et du stock. Cela garantit au franchisé d'être payé dès le premier jour grâce à la clientèle existante. Le stock et les charges d'exploitation sont pris en charge par Getir. De même, nous mettons notre technologie au service du franchisé. Le développement commercial est soutenu par nos campagnes de communication et de marketing lancées régulièrement à Paris et dans les villes où l'entreprise est présente. Nous avons beaucoup investi dans notre chaîne de logistique en ayant deux grands entrepôts (dans le nord de Paris et à Marseille) pour livrer nos magasins et réduire les nuisances. Nous avons entièrement la main sur la logistique et la livraison de stock dans les magasins et ils auront accès à cette chaîne.
Vous proposez plutôt des reprises de magasins existants que des ouvertures ?
Pour l'instant, effectivement nous priorisons les reprises. Néanmoins, nous sommes en train de nous étendre à d'autres villes, aussi le nombre de nos magasins va continuer à s'accroître. Nous espérons atteindre 10 magasins franchisés d'ici la fin d'année.
Y a-t-il des droits d'entrée ?
Oui mais nous ne communiquons pas sur le montant. Nous sommes dans une approche d'accompagnement du franchisé.
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Avez-vous signé des franchisés ?
Depuis le début du salon de la franchise, nous avons reçu plusieurs centaines de candidatures. Nous sommes en train de les étudier.
Sous quel statut sont vos livreurs ?
Nos livreurs et préparateurs de commandes sont sous CDI. Nous misons beaucoup sur l'expérience client, aussi nous avons besoin de les former, de leur expliquer nos process.
Quel bilan faites-vous de votre présence en France ?
Nous nous sommes lancés, en juin 2021, où nous comptons à présent 50 « G-stores », « Getir stores » (dark stores) : Paris, Lille, Lyon, Marseille, Aix-en-Provence, Cannes et Antibes. Nous proposons entre 1 500 à 2 000 références, en fonction des magasins. Le marché est en pleine croissance et nous constatons une appétence des clients pour ce service.
Ce modèle de « retail on demand » ne fonctionne que si le nombre de références n'est pas trop élevé lors de la préparation des commandes sinon vous changez de modèle.
Plusieurs municipalités en France notamment à Paris ou aux Pays-Bas commencent à hausser le ton face aux dark stores et ses possibles dérives. La mairie de Paris a ainsi demandé aux différents acteurs du quick commerce la fermeture de 45 dark stores « créés illégalement » dans la capitale. Quelle est votre réaction ?
Nous étions à cette réunion avec la mairie de Paris comme les autres acteurs (48 personnes au total). Emmanuel Grégoire, le premier adjoint, nous a expliqué en introduction qu'il ne souhaitait pas aller sur le modèle hollandais ou barcelonais en gelant les implantations, au contraire. Il souhaite réguler l'activité et nous inviter à prendre attache avec ses services pour voir comment nous pouvions avancer ensemble, avec éventuellement des propositions. Nous allons donc rencontrer les services de l'urbanisme. Comme dans d'autres nouveaux secteurs, la législation a parfois un temps de retard, c'est un peu le cas sur notre marché. Il y a une zone grise qui permet à la Ville de Paris de dire que nous ne sommes pas tout à fait dans les clous, même si nous pensons l'être. Il faut qu'on arrive ensemble à gérer cette zone grise. Dans d'autres villes comme Marseille, nous déployons notre activité sans difficulté.
Et concernant les amendes ?
Nous avons eu des contrôles mais pas de suite pour le moment et pas d'amendes (NDLR : concrètement, après constatation d'une infraction au code de l'urbanisme, le tribunal judiciaire est saisi et peut, outre la décision sur le fond, prononcer une sanction financière « plafonnée à 25 000 euros par entrepôt », expliquait Emmanuel Grégoire).
Alec Dent a créé la start-up Weezy, en 2019 au Royaume-Uni, avec Kristof Van Beveren, spécialisée dans le quick commerce et rachetée en novembre 2021 par Getir.