Amazon ouvre le transport de colis par TGV entre Lyon et Paris
Amazon franchit une nouvelle étape dans la décarbonation de sa logistique en France. En partenariat avec Rail Logistics Europe (RLE), filiale du groupe SNCF dédiée au fret ferroviaire, l'e-commerçant américain inaugure le transport de colis à grande vitesse par TGV entre Lyon et Paris. Plus d'un demi-million de colis devraient ainsi voyager chaque année sur cet axe.

Il s'agit d'une première européenne pour Amazon et la SNCF. Après une phase pilote réussie en 2024, un corridor express bas carbone est mis en place entre Lyon et Paris : les colis d'Amazon sont acheminés dans des espaces dédiés et sécurisés, situés dans les soutes des TGV, exclusivement réservées à la messagerie. Exploitée par Hexafret (RLE), cette ligne relie les deux métropoles en seulement 2h18 à une vitesse pouvant atteindre 320 km/h sur un trajet de 470 kilomètres.
Ce dispositif permet de créer une logistique à faibles émissions entre les plateformes d'Amazon à Lyon et Paris. L'impact environnemental est significatif : selon l'Ademe, un train de marchandises émet dix fois moins de CO2 par kilomètre qu'un poids lourd à masse transportée égale (6,6 gCO2/t.km contre 67,3 gCO2/t.km pour la route). En outre, deux tiers des livraisons parisiennes issues de ce flux sont réalisées en véhicules électriques, vélos-cargos ou à pied, renforçant la dimension écologique jusqu'au dernier kilomètre.
Optimisation des délais et fiabilité accrue
Au-delà de l'enjeu environnemental, Amazon met en avant des gains opérationnels notables. La rapidité et la ponctualité du TGV permettent d'optimiser les délais d'acheminement et d'offrir aux clients des livraisons plus rapides.
Par ailleurs, Amazon mise sur l'intermodalité pour réduire son empreinte carbone : l'entreprise a doublé en deux ans l'utilisation du rail et du maritime pour ses flux européens, s'appuyant désormais sur plus de 500 lignes ferroviaires et maritimes à travers le continent. En France, la part du ferroviaire dans les transports intersites d'Amazon a doublé depuis 2022, atteignant plus de 25 % en 2024.
Le recours aux autoroutes ferroviaires opérées par VIIA (RLE), telles que Le Boulou-Bettembourg et Le Boulou-Calais, illustre également cette volonté de massifier les flux sur rail. Amazon optimise ses trajets pour maximiser les distances parcourues par rail ou mer, tout en privilégiant les transporteurs locaux pour le dernier kilomètre, générant une réduction moyenne de 50 % des émissions de carbone par rapport au transport routier classique.
L'électricité en ligne de mire
Pour accélérer cette transition, Amazon investit massivement dans l'électrification de sa flotte et dans des solutions de livraison bas carbone. En janvier, l'entreprise a passé la plus grande commande de poids lourds électriques de son histoire (200 véhicules). En France, 250 millions d'euros sont mobilisés pour soutenir le développement de la logistique verte, permettant la livraison de plus de 35 millions de colis en bas carbone en 2024.
De nouveaux corridors ferroviaires sont déjà à l'étude, tant en France qu'en Europe, pour étendre ce modèle vertueux à d'autres axes majeurs. Il reste à savoir si ce partenariat pourrait faire école, alors que l'ensemble des acteurs du secteur cherchent à conjuguer performance, rapidité et responsabilité environnementale dans un contexte de transition énergétique accélérée.
"Cette innovation logistique majeure illustre notre engagement pour une livraison plus rapide et plus respectueuse de l'environnement, déclare Olivier Pellegrini, Directeur Opérations Europe, Développement Durable & Emballages d'Amazon. En combinant le transport ferroviaire à grande vitesse de la SNCF à notre expertise logistique, nous créons un modèle vertueux qui permet de réduire les émissions de CO2 et d'alléger le trafic routier, tout en offrant à nos clients des délais de livraison encore plus courts. De nouveaux corridors sont d'ailleurs déjà à l'étude en France et en Europe".
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