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[Saga d'été] Quinze ans après : que sont devenus les pionniers français de l'e-commerce ?
Ils ont lancé leurs sites à une époque où Amazon n'était encore qu'un importateur de livres, où la vente de chaussures en ligne faisait sourire, et où le mot "marketplace" n'existait pas dans le langage courant. Quinze ans plus tard, que sont devenus les pionniers français de l'e-commerce ? Découvrez le parcours de 10 personnalités qui ont contribué à digitaliser la vente à la française et à façonner le commerce en ligne tel que nous le connaissons aujourd'hui.
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Boris Saragaglia - Spartoo
Spartoo voit le jour en 2006 à Grenoble, sous l'impulsion de Boris Saragaglia, alors âgé de 23 ans. Diplômé de grandes écoles et promis à une carrière dans des groupes prestigieux, il choisit pourtant l'aventure entrepreneuriale avec une ambition claire : devenir un acteur majeur de la vente de chaussures en ligne, à l'image du géant américain Zappos. Dès ses débuts, Spartoo se distingue par une stratégie fondée sur la spécialisation dans l'univers de la chaussure et de la mode.
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Jacques-Antoine Granjon - Veepee
Neveu du milliardaire Pierre Bellon (fondateur de Sodexo), Jacques-Antoine Granjon suit un parcours entrepreneurial singulier et audacieux. En janvier 2001, il cofonde avec sept associés vente-privee.com, une plateforme pionnière dans un domaine encore balbutiant : la vente événementielle en ligne. Le concept est novateur : proposer des fins de séries de grandes marques à prix cassés, sur une durée limitée, exclusivement via Internet. Ce modèle, inspiré des ventes privées traditionnelles, rencontre rapidement un certain succès. Mais c'est en 2004 que le déclic a lieu, avec une opération autour d'une célèbre marque de lingerie. Cette vente marque un tournant pour l'entreprise, qui entame alors une croissance fulgurante. "Nous passons de 0 à 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires", raconte Jacques-Antoine Granjon dans nos colonnes.
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Pierre Kosciusko-Morizet - PriceMinister
Pierre (Thaddée, Jacques, Hubert) Kosciusko-Morizet, né le 17 avril 1977 à Orléans, s'est imposé comme une figure majeure de l'e-commerce français et de l'écosystème numérique. Issu d'une famille aux racines polonaises et profondément ancrée dans la sphère publique - son père, François Kosciusko-Morizet, a été maire de Sèvres ; sa soeur, Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre -, Pierre a rapidement tracé son propre chemin. Durant ses études à HEC, il fonde sa première société, Visualis SA, une entreprise de conseil en distribution. L'idée n'est pas mauvaise, mais l'affaire ne dure cependant que quelques mois. Une fois diplômé en 1999, il débute sa carrière aux États-Unis chez Capital One, où il travaille dans le marketing et la finance. C'est là qu'il découvre le potentiel des sites d'achat-vente en ligne. Fasciné par Half.com, il veut faire de même, mais en France. Avec Pierre Krings, Olivier Mathiot, Nathalie Maurin et Justin Ziegler, il fonde en 2000 PriceMinister.
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Patrice Magnard - Alapage
Fils de Roger Magnard, le fondateur des éditions Magnard et des cahiers de vacances, Patrice Magnard débute sa carrière dans les pas de son paternel au sein de la maison d'édition. Il finit par en prendre la direction générale, dans un contexte où la société a de nombreuses dettes, mais développe en parallèle un autre projet : une petite société qui avait pour but d'équiper les librairies en systèmes de vente par Minitel.
Au milieu des années 1990, alapage.com est née. L'idée est simple : vendre à distance des produits culturels - livres, DVD, jeux vidéo et billetterie. Si le projet se destine initialement au BtoB, très vite, face aux hésitations et réticences des libraires, l'axe de développement se fait dans le BtoC. Le déclic, il l'a lorsqu'il raconte le succès de la vitrine BtoC à un journaliste américain, lequel lui fait comprendre qu'il est assis sur une mine d'or.
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Pierre Mestre - Orchestra / Shop-and-Club
Autodidacte, c'est à Montpellier que grandit le futur patron de l'empire français de l'habillement pour enfants. Très tôt attiré par le commerce, n'ayant suivi aucune étude supérieure, c'est aux côtés de sa femme Chantal que Pierre Mestre ouvre sa première boutique en Allemagne de l'Est en 1990. Après un voyage consécutif à la chute du mur de Berlin, il put en effet constater que les habitants là-bas manquaient de tout.
Il attire alors l'attention de Roger Zannier, spécialiste français de la mode enfantine, qui lui propose de s'associer. Après cinq années passées à Berlin, le couple ressent toutefois la nostalgie de leur terre natale et décide de retourner à Montpellier pour fonder Orchestra, une enseigne spécialisée dans les vêtements pour enfants et produits de puériculture. Dans un marché concurrentiel, le premier magasin ouvre à Orange. Très vite, ils décident d'abandonner la grande distribution et d'élargir leur offre aux chaussures et aux accessoires.
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Didier Blaise - Allopneus
Fin des années 70, Didier Blaise, à 18 ans, dirige un magasin traditionnel de pneus dans le nord de la France. Jusqu'en 2003, il développe l'enseigne Pneus France Nord, spécialisée dans la vente par correspondance de pneus agricoles et industriels. La société défie rapidement toute concurrence en proposant une large gamme de pneumatiques pour tous les professionnels, en s'appuyant sur un service logistique efficace. Parallèlement, Didier Blaise développe un réseau de vente aux particuliers regroupant 15 points de vente sous l'enseigne Pneumatique et Technologie.
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Gauthier Picquart - RueDuCommerce
Élevé en Seine-Saint-Denis par des parents confrontés aux aléas de la vie professionnelle, Gauthier Picquart débute sa carrière avec le souhait de devenir journaliste. Un magistère de communication du CELSA en poche, il commence sa carrière à 31 ans au Figaro, où il occupe un poste de chargé de mission. Très tôt, il s'intéresse aux coupons publicitaires. Le Figaro ne répondant pas à ses attentes dans ce secteur, il décide de quitter le groupe en 1993 pour se lancer dans l'entrepreneuriat en fondant, avec Olivier Pheline, la régie publicitaire Syracuse, premier acteur du couponing sur Internet. Cette aventure marque son entrée dans l'univers numérique naissant.
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Warren Barthes - PhoneAndPhone
Après avoir quitté ses études en 1999, à l'âge de 16 ans, Warren Barthes rejoint l'entreprise familiale, un réseau de points de vente spécialisés dans la téléphonie mobile. En 2005, il fonde PhoneAndPhone, un site de commerce électronique pionnier en France dans la vente de téléphones mobiles en ligne, avec ou sans abonnement. Le modèle économique repose sur des offres promotionnelles attractives, telles que des téléphones à prix réduits accompagnés d'accessoires ou de services. PhoneAndPhone adopte une stratégie d'e-commerce ultra-agressive et compétitive, allant jusqu'à proposer des offres spectaculaires comme : un téléphone portable et un scooter pour 99 euros. Profitant du contexte de crise économique, Warren Barthes est l'un des premiers à miser sur le prix bas avant tout.
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Sven Lung - BrandAlley
Après une licence en biochimie, Sven Lung débute en 1995 en lançant la filiale Europe du Sud du logiciel Intershop. Trois ans plus tard, souhaitant créer "sa propre boîte", il cofonde iMediation, puis fonde SOS PC Assistance avant de siéger au conseil d'administration de PriceMinister. En 2002, il fonde ensuite GridXpert, spécialisé dans les grilles de calcul web. L'éclatement de la bulle internet lui est fatal. De là, il décide de travailler sur ses faiblesses et reprend des études pour un master "part-time" en finance et gestion.
Le véritable tournant arrive en 2005 avec la création en France de BrandAlley, une plateforme en ligne centrée sur l'habillement et les accessoires vestimentaires. La société mise sur trois types de ventes : les articles de la nouvelle collection au tarif du marché, l'outlet permanent (vente des articles des anciennes collections à prix réduits) et les ventes privées. Ces dernières concernent des articles de marque (Diesel, Morgan, Guess, Puma...) d'anciennes collections à prix réduits pendant une période limitée.
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Les frères Koenig - Auto-IES
En 1987, en Auvergne, Philippe Koenig, 24 ans, bénéficie d'une confortable situation d'informaticien dans une banque, tandis que son frère cadet Thierry, 19 ans, s'apprête à intégrer une école de commerce. Ensemble, ils découvrent une enquête de l'Union européenne révélant les fortes disparités de prix des véhicules neufs entre les pays. La lecture attentive de cette étude leur inspire une idée simple mais audacieuse : importer des voitures depuis les pays les moins chers pour les revendre en France.
Avec seulement 50 000 euros de mise de départ, ils décident de se lancer et fondent IES (Immatriculation Équipement Services), société spécialisée dans l'achat de véhicules neufs dans l'Union européenne pour le compte de clients français. Leur modèle repose sur un mandat : le client confie à IES la mission d'acheter son véhicule là où il est le plus économique.
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